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Contrôle des personnes radicalisées : "Quatre fichés S en Corse mais aucun expulsable"


Patrice Paquier Lorenzi le Lundi 16 Octobre 2023 à 16:42

La France est passée, depuis vendredi 13 octobre, en alerte "urgence attentat" après l'attaque au couteau à Arras (Pas-de-Calais), où un enseignant a été tué et trois autres personnes ont été blessées, sur fond de crainte d'importation du conflit entre Israël et le Hamas. En Corse, la présence policière s’est également intensifiée notamment auprès des établissements scolaires. Amaury de Saint-Quentin, Préfet de Corse était présent au Lycée Laetitia d’Ajaccio pour assurer son soutien auprès de la communauté éducative.



Des forces de l'ordre sont visibles aux abords des établissements scolaires insulaires.
Des forces de l'ordre sont visibles aux abords des établissements scolaires insulaires.
« Ce moment de recueillement, c’est une exigence de solidarité dans la peine et l’émotion que traverse une nouvelle fois la communauté éducative de notre pays avec une pensée toute particulière pour ceux qui ont vécu ce drame à Arras. La République et son École résisteront face au Terrorisme ». Amaury de Saint-Quentin était présent ce lundi après-midi au lycée Laetitia d’Ajaccio afin d’assurer son soutien auprès de la communauté éducative insulaire.
Un soutien symbolique, mais aussi opérationnel avec un déploiement de plusieurs unités de forces de l’ordre autour des établissements scolaires insulaires, suite au passage du pays en « risque attentat » comme l’explique le préfet de Corse : « Au vu du contexte, le gouvernement a décidé de remonter le seuil Vigipirate du niveau de « risque attentat » à « urgence attentat ». Ce nouveau palier correspond à des moyens supplémentaires conséquents mis en place qui permettent de sécuriser un certain nombre de lieux de l’espace public comme notamment les établissements d’enseignement. Concrètement en Corse, un certain nombre de dispositifs à la fois statiques et dynamiques sont d’ores et déjà mis en place autour des collèges, des lycées et des écoles sur l’ensemble du territoire. Ce dispositif est installé de manière permanente, notamment lorsque ces établissements sont ouverts. Cela permet d’augmenter sensiblement la sécurité des établissements en question. Par exemple, ici au Laetitia, vous avez pu noter la présence d’unités de CRS. Des forces de l’ordre qui seront également présentes devant d’autres lycées insulaires. Nous avons également des dispositifs mobiles qui sont prêts à intervenir en cas de besoin et à la demande d’un chef d’établissement ou un membre de la communauté enseignante, confrontés à une situation comme celle qui a pu se présenter à Arras ».
 
Une présence policière importante afin de marquer le soutien indéfectible de la République auprès de son École et qui se veut rassurante pour l’ensemble des élèves et de leurs familles comme le confirme Jean-Philippe Agresti, le Recteur de Corse : « La présence de ces forces policières à nos côtés est importante. Elle rassure les personnels enseignants, les élèves et leurs familles. Elle est également symbolique de la solidarité exprimée par le représentant de l’État à l’égard de la communauté éducative. Aujourd’hui, il est important de rassurer, mais aussi d’être opérationnel. Il y a également tout un travail qui est effectué en matière de formation de prévention des risques et également en matière de gestion de crise. Nous allons également poursuivre, avec la Collectivité de Corse et les communes, la sécurisation des bâtiments scolaires ».
 
Quatre fichés S en Corse, mais aucun expulsable
Si au sein de l’établissement ajaccien, élèves et professeurs ne semblent pas plus inquiets que cela et le drame d'Arras peut leur sembler bien loin aussi bien géographiquement que contextuellement parlant, cette présence a le don de rassurer également les familles, bien conscientes, que ce genre de drame peut arriver n’importe où. D'ailleurs, y a-t-il un risque zéro en Corse ? Le préfet de Corse préfère anticiper plutôt que d’avoir à agir : « Dans un temps comme celui que nous vivons, il y a une exigence, celle de l’anticipation. On ne peut pas prendre le risque qu’un nouveau drame puisse arriver sur notre territoire. Le risque zéro n’existe jamais. Que ce soit ici ou ailleurs. Notre responsabilité est de réduire le plus possible le champ des probabilités ».
 
Une tolérance zéro et un étau qui se resserre auprès des radicalisés fichés S, et encore plus depuis la prise de position d’Emmanuel Macron, qui a demandé ce lundi aux préfets de passer au peigne fin le fichier des radicalisés expulsable. Le Président de la République "demande un état impitoyable envers tous ceux qui portent la haine et des idéologies terroristes". À cet égard, Amaury de Saint-Quentin a évoqué la situation en Corse : « Il y a un peu plus de 5 000 fichés S au niveau national. En Corse, nous en avons 4. Il y en a deux sur Ajaccio et deux sur Porto-Vecchio. Ils sont tous citoyens français et aucun d’entre eux n’est donc susceptible d’être expulsé ».
 
Le niveau "urgence attentat" correspond au niveau le plus élevé du dispositif de sécurité Vigipirate. Il peut être mis en place à la suite immédiate d'un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action. Ce niveau vient compléter les deux autres niveaux de protection : "vigilance" et "sécurité renforcée - risque attentat", activé en fonction de l’intensité de la menace.