La pilule, le patch, l’anneau, le stérilet, l’implant ou même la ligature des trompes… les différents moyens de contracepterles femmes ne manquent pas. Pourtant la reproduction est une question qui touche les deux sexes, mais qui reste encore tabou chez l’homme et dans la recherche scientifique. En effet, alors que les femmes peuvent se procurer entre 70 et 80 pilules contraceptives différentes depuis 55 ans, chez les hommes, le choix est mince.
Le moyen le plus répandu et connu est sans aucun doute le préservatif. Mais d’autres procédés existent et l’association Ardecom créée en 1978, lutte pour les mettre en avant. « Il existe deux méthodes l’hormonale et la thermique. La première consiste en l’injection hebdomadaire de testostérone. Cette pratique est remboursée par la sécurité sociale. La seconde consiste à réchauffer les testicules en les faisant passer de 34 à 37 degrés, cela coupe la production de spermatozoïdes », détaille Pierre Colin, co-président de l’Ardecom. Sur le territoire national, une dizaine d’ateliers couture fabriquent des slips qui permettent de remonter les testicules, donc, de les chauffer. Aussi, un anneau thermique en silicone a été créé afin de remonter les testicules de façon indolore. Cependant, pour qu’il soit efficace, l’anneau doit se porter au moins 15 heures par jour et pendant 3 mois pour commencer à voir les effets.
Plus radicale, car semi-réversible, la vasectomie consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. Elle est pratiquée chez un urologue sous anesthésie locale directement au cabinet et dure environ 10 minutes. Si cette méthode est beaucoup utilisée dans les pays anglo-saxons, elle n’a été autorisée en France qu’en 2001. En 2021 on en recensait seulement 23 000.
Au cabinet du Docteur Olivier Hani, gynécologue à Lucciana, il peut arriver que des hommes s’adressent à lui pour pratiquer cette intervention. « Souvent ce sont des couples qui ont déjà eu 3,4 enfants et qui n’en veulent plus. Alors je les redirige vers un urologue », raconte le gynécologue.
Que pensent les jeunes corses ?
La question est depuis toujours réservée à la gent féminine, mais les hommes corses sont-ils prêts à inverser la tendance ?Interrogés dans la rue à Bastia, les jeunes hommes ont des avis plutôt similaires, allant en faveur de la contraception masculine. Louis a 25 ans, pour lui la contraception « ne devrait pas seulement reposer sur les épaules des femmes », cependant il ne se dit pas prêt à « prendre une pilule si on la lui proposait ». Cette décision, il l’a justifié par le fait que lui-même « ne demanderait pas à sa copine de prendre obligatoirement une pilule sachant les scandales qu’il y a eu à ce propos notamment sur le plan endocrinologie ». Pour ce jeune homme, pas question donc de prendre des hormones, mais il ne se dit pas opposé à « utiliser une autre méthode ».
Bastien a 23 ans, lui ne s’y connaît pas vraiment en contraception masculine : « On ne nous a jamais expliqué que c’était possible. À part le préservatif, je ne connais pas d’autres méthodes », confie le Bastiais. De son côté, François, 27 ans, a déjà pensé à cela. « D’un point de vue strictement éthique, évidemment que je suis pour la démocratisation de la contraception masculine. C’est désolant que les hommes continuent à faire reposer cette contrainte sur les femmes », lance-t-il.
Si dans la rue, les jeunes hommes sont plutôt favorables au partage de cette responsabilité. Dans la vie de tous les jours, il semblerait que cela ne soit pas vraiment une préoccupation, comme en témoigne le nombre nul d’hommes se présentant au planning familial de Bastia en quête d’une contraception. « Je n’ai jamais eu aucun rendez-vous pour une contraception masculine. Souvent ce sont les femmes qui déplorent être les seules concernées », raconte Josiane Garsi, médecin gynécologue au centre de planification de Bastia pour la Collectivité de Corse. Pour elle, une chose est sûre, « la contraception des hommes, ce n’est pas dans les mentalités, ni dans l’éducation. »
Une question d’égalité femme-homme
La jeunesse, c’est la priorité de Lauda Giudicelli, conseillère exécutive en charge de la jeunesse et de l’égalité femme-homme à la Collectivité de Corse. Depuis sa prise de fonction en 2019, cette dernière œuvre sur le plan politique pour l’égalité des sexes notamment vers les scolaires et dit s’être « intéressée à la question de la contraception masculine lorsque ce sujet a été abordé il y a quelques mois » car selon elle, « la contraception est une question d’égalité mais il est vrai que (…) Pour les hommes, ce sujet est, semble-t-il, plus tabou. »
Alors pourrait-on envisager de sensibiliser les jeunes à ce sujet ?
« Je pense que dans un premier temps c’est à l'État de travailler à une politique de sensibilisation. Le gouvernement français a annoncé la gratuité de la contraception pour les femmes de moins de 25 ans ; il s’agit maintenant d’octroyer des moyens supplémentaires pour la recherche sur la contraception masculine. La politique EFH a besoin d’avoir des moyens pour avancer et accompagner les évolutions de la société », poursuit-elle.
Le chemin vers la contraception masculine semble encore long.
Le moyen le plus répandu et connu est sans aucun doute le préservatif. Mais d’autres procédés existent et l’association Ardecom créée en 1978, lutte pour les mettre en avant. « Il existe deux méthodes l’hormonale et la thermique. La première consiste en l’injection hebdomadaire de testostérone. Cette pratique est remboursée par la sécurité sociale. La seconde consiste à réchauffer les testicules en les faisant passer de 34 à 37 degrés, cela coupe la production de spermatozoïdes », détaille Pierre Colin, co-président de l’Ardecom. Sur le territoire national, une dizaine d’ateliers couture fabriquent des slips qui permettent de remonter les testicules, donc, de les chauffer. Aussi, un anneau thermique en silicone a été créé afin de remonter les testicules de façon indolore. Cependant, pour qu’il soit efficace, l’anneau doit se porter au moins 15 heures par jour et pendant 3 mois pour commencer à voir les effets.
Plus radicale, car semi-réversible, la vasectomie consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules. Elle est pratiquée chez un urologue sous anesthésie locale directement au cabinet et dure environ 10 minutes. Si cette méthode est beaucoup utilisée dans les pays anglo-saxons, elle n’a été autorisée en France qu’en 2001. En 2021 on en recensait seulement 23 000.
Au cabinet du Docteur Olivier Hani, gynécologue à Lucciana, il peut arriver que des hommes s’adressent à lui pour pratiquer cette intervention. « Souvent ce sont des couples qui ont déjà eu 3,4 enfants et qui n’en veulent plus. Alors je les redirige vers un urologue », raconte le gynécologue.
Que pensent les jeunes corses ?
La question est depuis toujours réservée à la gent féminine, mais les hommes corses sont-ils prêts à inverser la tendance ?Interrogés dans la rue à Bastia, les jeunes hommes ont des avis plutôt similaires, allant en faveur de la contraception masculine. Louis a 25 ans, pour lui la contraception « ne devrait pas seulement reposer sur les épaules des femmes », cependant il ne se dit pas prêt à « prendre une pilule si on la lui proposait ». Cette décision, il l’a justifié par le fait que lui-même « ne demanderait pas à sa copine de prendre obligatoirement une pilule sachant les scandales qu’il y a eu à ce propos notamment sur le plan endocrinologie ». Pour ce jeune homme, pas question donc de prendre des hormones, mais il ne se dit pas opposé à « utiliser une autre méthode ».
Bastien a 23 ans, lui ne s’y connaît pas vraiment en contraception masculine : « On ne nous a jamais expliqué que c’était possible. À part le préservatif, je ne connais pas d’autres méthodes », confie le Bastiais. De son côté, François, 27 ans, a déjà pensé à cela. « D’un point de vue strictement éthique, évidemment que je suis pour la démocratisation de la contraception masculine. C’est désolant que les hommes continuent à faire reposer cette contrainte sur les femmes », lance-t-il.
Si dans la rue, les jeunes hommes sont plutôt favorables au partage de cette responsabilité. Dans la vie de tous les jours, il semblerait que cela ne soit pas vraiment une préoccupation, comme en témoigne le nombre nul d’hommes se présentant au planning familial de Bastia en quête d’une contraception. « Je n’ai jamais eu aucun rendez-vous pour une contraception masculine. Souvent ce sont les femmes qui déplorent être les seules concernées », raconte Josiane Garsi, médecin gynécologue au centre de planification de Bastia pour la Collectivité de Corse. Pour elle, une chose est sûre, « la contraception des hommes, ce n’est pas dans les mentalités, ni dans l’éducation. »
Une question d’égalité femme-homme
La jeunesse, c’est la priorité de Lauda Giudicelli, conseillère exécutive en charge de la jeunesse et de l’égalité femme-homme à la Collectivité de Corse. Depuis sa prise de fonction en 2019, cette dernière œuvre sur le plan politique pour l’égalité des sexes notamment vers les scolaires et dit s’être « intéressée à la question de la contraception masculine lorsque ce sujet a été abordé il y a quelques mois » car selon elle, « la contraception est une question d’égalité mais il est vrai que (…) Pour les hommes, ce sujet est, semble-t-il, plus tabou. »
Alors pourrait-on envisager de sensibiliser les jeunes à ce sujet ?
« Je pense que dans un premier temps c’est à l'État de travailler à une politique de sensibilisation. Le gouvernement français a annoncé la gratuité de la contraception pour les femmes de moins de 25 ans ; il s’agit maintenant d’octroyer des moyens supplémentaires pour la recherche sur la contraception masculine. La politique EFH a besoin d’avoir des moyens pour avancer et accompagner les évolutions de la société », poursuit-elle.
Le chemin vers la contraception masculine semble encore long.