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Conseil municipal de Bastia : Pierre Savelli a été élu maire !


Nicole Mari le Jeudi 7 Janvier 2016 à 23:24

Seul candidat à la succession de Gilles Simeoni, Pierre Savelli a été élu maire de Bastia, jeudi soir, lors d'un Conseil extraordinaire, par 29 voix, dont les 28 de la majorité municipale. Douze adjoints ont été, de la même façon, désignés, dont deux nouveaux : Didier Grassi et Serge Linale. L'opposition n'a participé à aucun vote. Après un discours où il a rendu hommage à son prédecesseur, le nouveau maire a déposé, comme c'est la coutume, une gerbe devant le monument aux morts, place Saint Nicolas. La cérémonie s'est achevée, comme pour son prédécesseur, devant la statue de Pascal Paoli. Réaction, en vidéo, pour Corse Net Infos, de Gilles Simeoni, ancien maire de Bastia et président de l'Exécutif territorial de Corse.



Pierre Savelli, nouveau maire de Bastia, en remplacement de Gilles Simeoni.
Pierre Savelli, nouveau maire de Bastia, en remplacement de Gilles Simeoni.
Le hasard alphabétique a voulu que Gilles Simeoni et Pierre Savelli, l’ancien et le nouveau maire, soient assis côte à côte pour l’ouverture de ce Conseil municipal extraordinaire qui devait entériner la passation de pouvoir entre les deux hommes. Une image forte, à la fois symbolique et prophétique, pour ce remake d'une séance d'investiture qui avait marqué une victoire et un tournant historique dans la vie municipale bastiaise. C'est une autre victoire historique, cette fois à l'échelon territorial, qui permet cette deuxième cérémonie d'investiture, à peine vingt mois après la première. Gilles Simeoni, devenu président de l’Exécutif corse, le 13 décembre dernier, a choisi pour le remplacer à la tête de la ville de Bastia, un militant aguerri et un fidèle qui l’a accompagné depuis 2001 dans ses combats électoraux. Pierre Savelli, plus jeune et plus dynamique, qui a su faire preuve de fermeté et de détermination dans sa délicate délégation de la voirie et du domaine public, a été préféré à Michel Castellani, pourtant très aimé des Bastiais. La passation de pouvoir n’était qu’une formalité, cela n’a pas empêché l’émotion, ni l’enthousiasme des élus de la majorité qui ont, tous, dans un bel élan d’unité, approuvé le choix de leur leader.
 
Sans surprise
Le caractère assez exceptionnel de l’événement a rempli les rangs du public, mais aussi les sièges des élus. 41 des 43 conseillers municipaux étaient présents, notamment des élus de l’opposition qui ne siègent plus depuis des mois. Parmi ces derniers, deux absents, Julien Morganti et Jean Baptiste Raffalli, n’avaient pas donné de pouvoir. Comme en avril 2014, c’est le doyen, Jean Geronimi, qui a présidé au vote. Aucun outsider ne s’étant présenté, Pierre Savelli a été élu, dès le premier tour de scrutin, maire de Bastia à l’unanimité des votants. Il a recueilli 29 voix, dont les 28 de la majorité municipale et celle de Jean Geronimi. Les 12 élus présents de l’opposition, formée par les groupes de Jean Zuccarelli, Francis Riolacci et François Tatti, n’ont pas participé au vote.
Après l’échange rituel des écharpes tricolores, a été procédé à l’approbation à mains levées du nombre d’adjoints fixé à 12. Une seule liste d’adjoints, issus de la majorité, ayant été proposée, elle a recueilli le même score que le 1er édile. Pas de grands changements, mais deux nouveaux entrants : Didier Grassi et Serge Linale, en remplacement de Pierre Savelli et de Julien Morganti, débarqué l’été dernier pour cause de scission tattiste.
 
L’hommage au leader
Dans un discours très politique, le nouveau maire a dit son émotion, sa fierté et sa joie de ce « passage de témoin symbolique entre Gilles Simeoni et moi-même » qui « représente la conviction de participer individuellement et collectivement à l’écriture d’une page de l’Histoire de Bastia, de la Corse et de son peuple ». Revenant sur la victoire électorale de mars 2014, sur les 20 mois de « travail collectif » d’une « majorité soudée », il réaffirme l’objectif qui devra guider son action : « celui de contribuer, avec humilité et enthousiasme, à poursuivre l’entreprise d’émancipation de notre Ville, de l’ensemble de ses quartiers et de ses habitants ». Rappelant la victoire du 13 décembre « qui a confirmé la légitimité de notre démarche et renforcé notre conviction d’être sur le bon chemin », il a rendu un vibrant hommage à Gilles Simeoni. « Un homme a réussi à incarner cette démarche. Un homme a réussi à porter nos espoirs sur ses épaules. Un homme a su nous convaincre que la raison était nôtre, que nous nous devions de persévérer sur le fond et sur le projet. Parce qu’il sait que rien n’est simple. Parce qu’il sait que chacun d’entre nous, dans la diversité de nos opinions et de nos options politiques, sommes amenés à être respectés quand nous participons de cet effort collectif d’émancipation. Parce qu’il sait écouter et surtout entendre. Et parce qu’il a cette incroyable aptitude à l’empathie qui lui permet de comprendre la société dans laquelle il évolue. Cet homme a réussi à faire gagner Bastia, sa Ville, à faire gagner la Corse et surtout à faire en sorte que tout un Peuple soit placé dans les conditions de construire, enfin, un pays fait de Paix et de prospérité ».
 
Une ville à construire
Estimant que ce premier tiers de la mandature écoulée a été, à la fois, une période d’apprentissage et de prise de conscience des difficultés, il se dit « conforté dans l’idée que seuls le travail quotidien, la présence sur le terrain au plus près des Bastiaises et des Bastiais mais aussi l’écoute et l’appui indéfectible des services sont susceptibles de nous conduire au succès ». S’il sait pouvoir s’appuyer sur sa majorité municipale, il dit compter, aussi, sur une « opposition tenace, sans concession parce que dans son rôle, et qui nous servira d’aiguillon et apportera sans aucun doute sa pierre à l’édifice », tout en formulant le vœu que « l’exercice vital de la démocratie se déroule toujours dans la sérénité et la loyauté ». Il compte, également, sur l’aide des Bastiais, à travers les conseils de quartier « pour construire le Bastia que nous désirons… Ce Bastia que je veux dynamique, où le travail honnête est une valeur fondamentale et où les communautés de vie sont solides. Où la prospérité est la plus largement partagée et où les chances de réussir, offertes à tous, nous mènent aussi loin que nos idéaux et notre labeur peuvent nous porter, ce Bastia-là nous avons commencé à le construire ensemble. Simu inseme sottu à un mottu chjaru è impastatu di un sensu impurtantissimu : nihil difficile. Hè u mottu di a nostra cità, è noi vulemu fà ch’ellu sia u mottu di tutt’ognunu. Sè n’avemu a brama, Sè n’avemu u vulè, Sè ne simu sicuri, Si nous faisons appel au meilleur de nous-mêmes, je sais que ce Bastia-là est à notre portée ».
Comme la coutume l’exige et malgré le vent violent qui soufflait sur la ville, le Nationaliste Pierre Savelli et ses adjoints se sont ensuite rendus devant le monument aux morts pour y effectuer le traditionnel dépôt de gerbes. Avant de symboliquement clore la journée par une autre dépôt de gerbe au pied de la statue de Pascal Paoli.
 
N.M.
 

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