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Conseil municipal d'Ajaccio : La maîtrise des dépenses avant toute chose…


José Fanchi le Mardi 24 Mars 2015 à 14:38

Sourires et ambiance détendue lundi soir au conseil municipal d’Ajaccio au lendemain d’une nouvelle victoire de la droite aux élections départementales. Bon nombre de dossiers à l’ordre du jour, mais en tout premier lieu, le débat des orientations budgétaires présenté par Stéphane Sbraggia, premier adjoint chargé des finances



Conseil municipal d'Ajaccio : La maîtrise des dépenses avant toute chose…
 Laurent Marcangeli a tenu à rendre hommage à l’un des représentants de la municipalité dans les bureaux de vote, disparu il y a un an jour pour jour. Il s’agit de Pierrot Corticchiato, plus qu’un proche, un ami dira le député-maire d’Ajaccio.
 Avant d’entamer le gros morceau de la séance, le maire est bien sûr revenu sur les élections départementales qui se sont déroulées la veille dans le calme : « Elles ont donné des résultats plus que satisfaisants qui permettent à la ville d’Ajaccio et à des conseillers, membres ou adjoints, de siéger la semaine prochaine au Département de la Corse-du-Sud. Je veux en mon nom et au nom du conseil municipal féliciter du fond du cœur ceux qui ont été élus, à savoir Pierre-Jean Luciani et Aghi Pietri-Mistre pour leur magnifique résultat dans un canton qui compte beaucoup à mes yeux, mais aussi Marie Zuccarelli et Stéphane Vannucci,  Isabelle Feliciaggi et Pierre Cau pour leur belle victoire, ainsi Nathalie Ruggeri et Charly Voglimacci qui devraient, j’en suis sûr, remporter la victoire dimanche prochain. »
 
Une dette de 69 millions d’euros
On est entré aussitôt dans le vif du sujet avec le débat des orientations budgétaires 2015, étape essentielle de la vie démocratique de la commune sur l’environnement économique et financier. C’est bien entendu Stéphane Sbraggia qui a donné lecture du document : « Ce débat précède le vote du budget primitif, c’est donc une formalité substantielle du vote du budget. Il s’agit de débattre des orientations budgétaires qui sont établies sur la base de plusieurs indicateurs. Tout d’abord un bilan et un constat. Il faut tenir compte des différents contextes  dans lesquels notre collectivité doit appréhender la gestion de ses finances et de son budget. »
Le premier adjoint a entamé une présentation qui s’est articulée autour de différentes systèmes, différents contextes ; les enseignements de la loi finances 2015 et son impact sur les collectivités, la dette au 31 décembre 2014, la gestion de la période 2008/2013, la gestion 2014, les orientations financières pour les années 2015 et les suivantes, le budget annexe de stationnement puisqu’il est compris dans le débat.
Stéphane Sbraggia s’est aussitôt lancé dans de longues explications sur le volumineux dossier et notamment les enseignements qu’il convient d’en tirer : « nous sommes dans un contexte qui ne nous permet pas de parier sur l’avenir de manière très solide. Une confiance toute relative, une relance à l’investissement timide, une croissance plutôt hésitante, l’emploi salarié en baisse, de même que la création d’entreprises… »
Il a enchaîné avec la fiscalité, l’augmentation de taux de remboursement de la TVA, la réforme de la taxe de séjour et autre revalorisation de la valeur locative, la réforme des rythmes scolaires avec la création du fonds de soutien aux communes.
Pour ce qui est de la dette du budget principal,  au 31 décembre, elle s’élève à  69 millions d’euros, dont 11% est classé en risque élevé. Pour 2014, le taux moyen est de 6,06% contre 5,67% au 31 décembre 2013.
Autre enseignement avec la hausse du Franc Suisse qui fait augmenter le taux de 15 à 27%, soit 12 points avec les conséquences sur le budget 2015 et les augmentations des charges financières de plus d’un million d’euros : « Sur ce point la, le budget primitif est triplement impacté. »
Le premier adjoint est revenu sur l’étude de la période 2088/2013 et les audits qui ont suivi. Il précise que « le scénario de redressement tout juste soutenable ne pouvait intégrer l’exercice 2014 et la conjoncture 2015 très défavorables aux communes et plus particulièrement pour celles, comme Ajaccio, qui ont contracté au milieu des années deux mille un emprunt Euro/franc Suisse. » 
Il estime en conclusion que la maîtrise des dépenses de la ville doit être la priorité de la construction du budget de fonctionnement 2015 pour faire face à la baisse durable et massive des concours de l’Etat. 

Relever les défis

Conseil municipal d'Ajaccio : La maîtrise des dépenses avant toute chose…
On est passé ensuite à la gestion 2014 et au contexte de l’exercice budgétaire pour la nouvelle équipe municipale et le travail minutieux qui doit être entrepris afin de régulariser les dépenses effectuées sans autorisation, aux orientations pour la gestion 2015/2018, le budget de fonctionnement, les dotations et compensations versées par l’Etat puis à la fiscalité directe locale et autres dépenses de fonctionnement, au budget annexe de l’ANRU et aux mesures à prendre pour sortir de l’impasse.
Commentaire du premier adjoint : « La constat nous oblige à un changement de paradigme, de management et de gouvernance. Le redressement des finances passe par plusieurs leviers à actionner de manière immédiate et revêt un caractère obligatoire, urgent et durable. Le levier fiscal qui semble inévitable suite à la gestion passée ne sera actionné qu’en dernier recours, après avoir tout essayé. Il est dit nécessaire mais pas suffisant par le conseiller financier de l’ancienne équipe municipale. La nouvelle équipe fera tout pour s’en passer. Les sacrifices seront très importants pour y arriver et tous les agents municipaux doivent en avoir conscience et relever le défi… »
Plusieurs interventions de la part de Mme Grimaldi d’Esdra, Josepha Giacometti, Ciabrini et Paul-Antoine Luciani. La séance s’est poursuivie assez tard avec la lecture et le vote d’une trentaine de dossiers.
J. F.