- Vous êtes très sollicité, qu’est-ce qui vous a fait accepter l’invitation d’Arte Mare ?
- En règle générale j’ai plutôt tendance à dire oui que non dans la vie. Et puis je trouve que tous les festivals de cinéma sont très importants pour le cinéma. J'aime le cinéma, je vis une grande histoire d'amour avec lui et donc à chaque fois que le cinéma me sollicite d'une façon ou d'une autre, je suis là, je suis présent, pour faire aimer le cinéma à un maximum de gens, surtout par les temps qui courent où les gens se précipitent devant leur télé, devant des séries. Je pense qu'il ne faut pas oublier que comme écran on n'a rien fait de mieux que le cinéma. Je suis là pour défendre ce cinéma qui a donné un sens à ma vie.
- Le thème de cette édition vous tient aussi à cœur : L’amour …
- Oui, mais vous savez, c'est le thème principal de l'humanité. Tout le mal qu'on se donne dans la vie, c'est pour aimer ou être aimé. Tout le reste, ce sont des lots de consolation. Tout passe par l'amour. Quand on est capable d'aimer quelqu'un d'autre plus que soi-même, c'est très agréable.
- Justement, comment définiriez-vous l'amour ?
- Justement, comment définiriez-vous l'amour ?
- A un moment donné, on passe de l'égoïsme à la générosité. Quand on est amoureux, les autres nous intéressent. Aimer c’est s'intéresser à quelqu'un. En général, on s'aime beaucoup, on a beaucoup de tendresse pour soi, pour chacun de nous. Donc, quand on est capable d'aimer quelqu'un plus que soi, c'est bien. C'est à ce moment-là que le genre humain devient intéressant.
- Arte Mare est le festival des cultures méditerranéennes, quel regard jetez-vous sur le cinéma méditerranéen ?
- Arte Mare est le festival des cultures méditerranéennes, quel regard jetez-vous sur le cinéma méditerranéen ?
- Pour moi, je ne fais pas de différence. Il y a les bons films et ceux qui sont ennuyeux. Quand un film est bon, quelle que soit son origine, il est le bienvenu. C’est un peu comme si vous me demandiez quelle race je préfère. On a tous la faculté, à un moment donné, d'être un peu meilleur que d'habitude. Mais tous les cinémas du monde aujourd'hui ont montré qu'ils étaient capables de faire des films passionnants. Tous. Et il y a mille et une façons de faire du cinéma. Donc, il faut respecter tous les styles, toutes les formes. À chaque fois qu'on cite quelqu'un en particulier, c'est de la démagogie. Moi, quand je vais au cinéma, c'est pour ne pas m'ennuyer. C'est un moyen de distraction. Donc il y a les films ennuyeux et puis les autres. La Méditerranée, évidemment, elle est colorée, elle est ensoleillée. Elle a plus d'humour parce que c'est plus facile de vivre au soleil que sous la pluie. Mais encore que …. On l'a vérifié avec « Les ch'tis » qui se passent dans le Nord et qui a fait le plus gros carton de l'histoire du cinéma.
- Le cinéma corse ?
- Pour moi, le cinéma corse, c'est un peu le cinéma français. Je n’arrive pas, j'ai du mal à imaginer que pour moi, c'est une entité. Ça va ensemble. Encore une fois, je n'ai pas envie de faire des séparations, des douanes. Nous sommes des êtres humains qui vivons dans des régions différentes, donc on a des influences différentes. On ne voit pas les choses de la même façon ici, au soleil, qu'à Paris, sous la pluie. Vous savez, j'aime tout, j'aime la vie. J'aime la vie avec ses hauts, ses bas, ses horreurs, ses merveilles. C'est une course d'emmerdement au pays des merveilles. Chaque seconde est différente. Il ne faut pas compter pas sur moi pour faire partie d'un clan, d'une bande. On a souvent voulu m'associer à la Nouvelle Vague du cinéma. J'ai flirté avec elle mais je ne l'ai jamais épousée. Je me suis amusé avec.
- La Corse ?
- J'ai passé ma vie à venir en Corse. D'abord, comme tout le monde, pour profiter du soleil, profiter de cet endroit magique. J'ai eu la chance de faire le tour de la Corse en bateau et je n’ai rien vu de plus beau. C'est magique. Chaque crique, chaque moment était délicieux. On y mange bien. Comme partout on y trouve des gens de bonne ou de mauvaise humeur. Il faut faire avec. Il faut tomber sur la bonne personne. Et puis j'ai tourné avec Catherine Deneuve ici au Club Med, « Si c'était à refaire ». A chaque fois qu'on m'invite, je dis oui. Et puis il y a mon pote Dutronc, qui m'a souvent invité chez lui. C'est un pays merveilleux. Mais encore une fois, mon problème, c'est que j'aime tout. J'aime la vie. J'aime la vie et à travers mes films, j'essaie de la faire aimer aux gens. Je n’essaie pas de faire des différences entre la Côte d'Azur et la Corse. Non, pour moi, c'est pareil. C'est la même chose. Encore une fois, j'aime la Corse. J'aime y venir. Et puis je suis content de retourner à Paris. Je suis né à Paris, donc je suis un parigot. C'est normal que les parigots, à un moment donné, ils se la pètent un peu, quoi.
- Vous parliez de Jacques Dutronc. C'est quelqu'un que vous avez connu dans les années 60, quand vous tourniez des scopitones ?
- Non, on a fait un film ensemble. On a fait « Les bon et les méchants » avec Marlène Jobert. C'est un garçon que j'adore. J'adore son humour. J'adore sa façon de voir les choses. J'aime beaucoup son fils aussi. J'ai beaucoup aimé Françoise Hardy, avec qui j'ai fait des Scopitones. J'ai passé ma vie à faire aimer ce que j'aime.
- Quels sont vos projets aujourd'hui ? Le dernier film date de 2023 …
- Oui, alors là, je prépare mon 52e film….
…avec toujours la même envie?
- Oui, oui, parce qu'il me reste très peu de temps, mais j'ai envie de prendre mon temps, un peu plus que d'habitude. Je pense que ce film va me demander deux ans de travail, de tournage. Je vais prendre mon temps. J'aimerais que ce film sorte après mon départ. Comme ça, je n'aurai pas à subir l'épreuve de la sortie. J'ai vu tellement de choses que je voudrais faire un film sur ma mémoire. Qu'est ce qui reste de tout ça ? Le film va s'appeler « Il était une fois tout ça ». Dans ce film je vais essayer de parler des choses que j'ai aimé, qui ont fait que pour moi, la vie a été une belle récréation.
- Une version filmée du livre que Jean Ollé-Laprune* vous a consacré?
- Il y aura un peu de ça. Il y aura un peu des uns, un peu des autres. J'ai envie de raconter la grande histoire du monde pour expliquer nos petites histoires. Je veux dire nos petites histoires. Elles sont intéressantes par rapport à la grande histoire. Je vais faire un parallèle entre l'histoire du monde depuis le Big Bang jusqu'à aujourd'hui avec nos petites histoires, mais qui, quelque part, ont inventé la grande histoire.
--- *« Claude Lelouch : Le cinéma c'est mieux que la vie » de Yves Alion, Claude Lelouch, Jean Ollé-Laprune (Presses de la Cité 2024)
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