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Chemin de Santa Giulia : L’étape corse Speluncatu-Nonza-Patrimoniu inaugurée par les Toscans


Nicole Mari le Mercredi 18 Septembre 2019 à 20:12

Un ponte tra Corsica e terra ferma in Toscana. C’est le projet d’Il Cammino di Santa Giulia, l’itinéraire culturel, patrimonial et spirituel qui relie 22 villes de Toscane de Livourne jusqu'à Brescia sur plus de 400 kilomètres. Un chemin de pèlerinage autour de cette jeune vierge, martyrisée et crucifiée à Nonza. La confrérie Sant’Antone Abbate de Speluncatu, détentrice d’une relique de la sainte, a œuvré pour étendre le parcours à la Corse. Une délégation toscane est venue inaugurer le weekend dernier la première étape corse à Speluncatu, avant celles de Nonza et Patrimoniu.



Chemin de Santa Giulia : L’étape corse Speluncatu-Nonza-Patrimoniu inaugurée par les Toscans
« A la gloire de sainte Julie, vierge et martyre, Patronne de Nonza et de la Corse. A cet endroit, en l’an 303, le 22 mai, Sainte Julie fut martyrisée et crucifiée pour sa fidélité à la foi chrétienne. Après son martyre, les seins coupés furent projetés contre le rocher duquel jaillit cette source miraculeuse ». Ces mots, gravés sur une plaque de marbre apposée sur le fronton de la chapelle qui lui est dédiée à Nonza, témoignent de l’importance de Santa Giulia pour le village et pour l’île toute entière. Son corps, qui reposait dans un sanctuaire jusqu’au VIIIe siècle, aurait été récupéré par des moines du monastère de l’île de la Gorgone avant d’être transféré à Brescia où un roi lombard lui consacra un lieu saint. Le voyage de ces reliques de Corse en Toscane a donné naissance à un chemin « Il cammino di Santa Giulia » qui parcourt un territoire allant de Livourne à Brescia et qui englobe 22 villes sur plus de 400 kms. Dans ce but, l'association toscane « Il camino di Santa Giulia » répertorie et consacre l’ensemble des lieux qui ont un lien avec Santa Giulia – que ce soit au niveau de l’iconographie, des reliques, de la toponymie… - et les intègre dans un parcours qui s’apparente à un pèlerinage. Il manquait cependant à ce chemin une étape indispensable : celle du point de départ. « La Corse était une grande absente du chemin, alors que la martyre est l‘une de ses saintes patronnes depuis 1820 et qu’elle fut martyrisée et crucifiée à Nonza », explique Raphaël Quilici, initiateur de la démarche locale et membre de la confrérie Sant’Antone Abbate de Speluncatu qui est détentrice d’une relique de la sainte. Pour pallier ce manque, la confrérie balanine s’est rendue en avril 2018 à Livourne, a l’invitation de l'association toscane pour signer un acte de jumelage avec l’Arciconfraternità di Santa Giulia di Livorno.
 
Première étape : Speluncatu
Le weekend dernier, ce fut au tour de la délégation toscane de faire le déplacement dans le Nord de l’île pour inaugurer la première plaque de l’étape corse du chemin de Santa Giulia. Elle fut, donc, reçue le 14 septembre par le maire de Speluncatu, Jean-François Poli, en présence du président de l'ODARC (Office du développement agricole et rural de la Corse) et président de la communauté de communes Île Rousse-Balagne, Lionel Mortini, de sa vice-présidente, Antoinette Salducci, et du président de l'Office du tourisme intercommunal d’Ile Rousse-Balagne, Tony Ceccaldi. « La journée s’est organisée autour de l’histoire et du patrimoine de la région avec une visite guidée matinale animée par la guide-conférencière Manuella Leupin qui a fait découvrir les trésors du pays de Losari. L'après-midi, dans la salle du Coworking de Speluncatu récemment inaugurée, l’association toscane a présenté les enjeux du pèlerinage en termes de valorisation du patrimoine bâti, culturel et naturel », relate Raphaël Quilici. « Cet exposé a été suivi d’un cycle de conférences. Paul Turchi-Duriani, doctorant en Histoire auprès de l’Université de Corse, a su captiver l’assistance par une explication des relations entre l’île de la Gorgona, la Corse et la Toscane au Moyen Âge. Puis, Christian Andreani, acteur culturel reconnu et président du Centre européen Saint Martin, a établi un parallèle entre le chemin de Saint Martin - itinéraire culturel et spirituel qui embrasse pratiquement toute l’Europe et qui dispose aussi de son étape à Speluncatu - et le chemin de Santa Giulia. À la suite de ce volet historique et culturel, Jean-François Poli, maire de Speluncatu, et Lorenzo Giusti, représentant de la commune de Buti - province de Pise - ont dévoilé la première plaque de l’itinéraire de Santa Giulia en Corse. Pour clore cette journée riche en partage, la délégation fut reçue en début de soirée par les frères de la communauté de Saint Jean du couvent de Corbara qui ont célébré une messe chantée par les confrères de Speluncatu et de Livourne, en communauté de prière ».

Deuxième étape : Nonza – Patrimoniu
Le lendemain, ce fut au tour de la communauté de Nonza et son adjoint au maire, Jean-Marie Dominici, d’accueillir les Toscans, toujours accompagnés par Raphaël Quilici, ainsi que Christian Andreani et Stéphane Orsini de la FAGEC. La délégation s’est rendue en matinée sur les lieux du martyre de la Sainte. L’après-midi, elle fut reçue à Patrimoniu par Jean-Baptiste Arena, maire de la commune, mais aussi vigneron et membre de la cunfraternita de San Martinu, en présence des confrères martiniens. La paroisse est, aussi, détentrice d’une toile provenant de Nonza et représentant Santa Giulia. « Lors d’un prochain voyage en Corse, la délégation de Toscane viendra apposer une plaque marquant l’étape du chemin à Nonza et à Patrimoniu », annonce Raphaël Quilici. Le Balanin, initiateur du lien et du projet en Corse, est déjà à pied d’œuvre avec Carlo Pichietti, cheville ouvrière de l’association « Il cammino di Santa Giulia » et membre de l’Arciconfraternità di Santa Giulia di Livorno, pour définir et établir le chemin qui reliera, dans un premier temps, Speluncatu à Patrimoniu et Nonza avec l’objectif d’arriver jusqu'à Bastia afin de pouvoir relier l’île à Livourne et à Brescia. « Ce projet d'itinéraire culturel, spirituel, patrimonial vise à proposer une alternative harmonieuse et respectueuse à un tourisme de masse déshumanisé et néfaste. Il permettra un étalement de la fréquentation hors-saison, dans l’optique de redécouvrir, d’entretenir et de valoriser le patrimoine historique de l’ile », commente Raphaël Quilici. « Cette initiative, qui est l’un des piliers de la définition d’un nouveau projet de société, n’a d’ailleurs pas manqué d’intéresser les instances publiques dont certaines ont déjà proposé de soutenir la démarche ». Affaire à suivre...