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Chantal Goya à Ajaccio : « Ma réussite, je la dois au public et je m’efforce de lui amener un peu de bonheur et de rêve»


Philippe Peraut le Samedi 18 Décembre 2021 à 16:04

Bain de foule et selfies au milieu de nombreux fans, certains doudou en main, Chantal Goya était, à deux jours du spectacle qu’elle va donner au Palatinu ce dimanche, au marché de Noël d’Ajaccio ve vendredi 17 décembre pour une séance de dédicace. Au préalable, la chanteuse au palmarès impressionnant depuis quatre décennies (400 chansons, 17 albums, une dizaine de spectacles et quarante millions de disques vendus) a déambulé dans les rues du vieil Ajaccio.
L’occasion, avec une grande simplicité, d’évoquer pour CNI son actualité, la musique d’aujourd’hui sans oublier la Corse.

Pour ceux qui en douterait, sa côte de popularité est toujours intacte...



Chantal Goya - Photo Michel Luccioni
Chantal Goya - Photo Michel Luccioni


- Vous allez présenter, ce dimanche au Palatinu, votre dernier spectacle. Pouvez-vous nous en dire plus ?
- J’ai deux spectacles en ce moment, « Le soulier qui vole » qui tourne sur les Zéniths de France, le dernier sera les 29 et 30 janvier au Palais des Congrès de Paris, et « Le monde magique », un spectacle intermédiaire qui reprend tous mes succès avec un joli décor. Tous les costumes et les personnages sont de l’époque.

- Des nouveautés ?
- La chanson du doudou, tout le monde l’adore, les enfants montrent le leur dans la salle. Il représente l’enfance, papa, maman, il faut pas le perdre sinon, c’est une catastrophe. C’est sans doute le prochain tube qui arrive tout doucement.

- Vos tournées suscitent toujours une grande effervescence. Une fierté de perdurer après tant d’années ?
- À dire vrai, cela fait partie de ma vie. Quand je me suis lancée dans la chanson, personne n’y croyait, pas même mes parents. Il a fallu que mon époux Jean-Jacques Debout me dise : « Il y a quelque chose qui accroche avec les enfants » pour que l’histoire débute avec « Adieu les jolis foulards ». Et elle dure depuis plus de quarante ans. Si je suis encore là, c’est grâce au public. Je le remercie à ma façon en étant présente et en m’efforçant de lui amener un peu de bonheur et de rêve de surcroît aujourd’hui, où tout est particulièrement difficile.

- S’il vous fallait choisir une chanson phare pour marquer votre carrière ?
- « Adieu les jolis foulards » est la toute première, elle a donc quelque chose de particulier. Mais je retiens surtout « Bécassine » qui est l’emblème de plusieurs générations. Il y a aussi le lapin, qui est ma première chanson écologique. Elle portait un message toujours d’actualité aujourd’hui.

- C’est important de maintenir ce rêve ?
- Sans le rêve, rien n’a de réelle substance. Quand je présente un spectacle, je réunis quatre générations dans la salle. Dans les années quatre-vingt, il y avait dix enfants pour une maman, aujourd’hui, je retrouve une quinzaine de personnes de la famille autour du dernier qui a trois ans et qui me cherche partout. Les parents chantent toutes mes chansons. Ils avaient cinq ans en 1979, ils sont toujours là aujourd’hui mais sont devenus à leur tour parents et grand-parents. Je crois que le grand bonheur des parents, c’est de retrouver leur âme d’enfant et de voir comment réagissent leurs petits. Ils rêvent comme moi quand j’étais enfant. Il faut maintenir ce rêve, c’est une nécessité dans une société qui n’a plus de repères.

- Quel regard portez-vous sur la musique d’aujourd’hui ?
- On ne trouve plus des artistes comme Brel, Brassens, Barbara, tous ces gens que j’ai connus grâce à Jean-Jacques Debout. J’ai même eu la chance de rencontrer Tino Rossi, je lui ai demandé si un jour, j’allais pouvoir chanter « Petit Papa Noël », il me répondit, à l’époque, que je le ferai. Et je la chante dans mon dernier album, dédié à Noël, qui est sorti il y a un mois. La musique aujourd’hui ? Je la trouve fade, on ne comprend rien à ce qu’ils chantent.

- Le chant corse ?
- Vous avez de belles voix naturelles, parmi les plus belles de celles que j’ai pu entendre au cours de ma carrière. Il faut préserver cela. J’ai enregistré, un jour dans un studio à Paris, il y avait des chanteurs corses qui travaillaient à côté, c’était tout simplement extraordinaire.

- L'Île de Beauté ?
- J’y suis venue déjà à maintes reprises pour chanter ou en vacances. Nous y avons, mon mari et et moi-même, de nombreux amis. Pour tout vous dire, nous devions même acheter une maison sur les hauteurs de Bastelica mais cela n’avait pu se faire. Vous avez un pays magnifique entre mer et montagne et j’apprécie tout particulièrement l’accueil des Corses.

- L’actualité après le concert de dimanche ?
- Je vais passer les fêtes de Noël chez moi dans la Brenne. Je serai, ensuite, le 8 janvier à Montpellier, le 9 à l’Arena d’Aix-en-Provence puis à Lille, Saint-Omer, Paris…