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Chambres consulaires et syndicats tirent la sonnette d’alarme: Un courrier adressé au Premier ministre


José Fanchi le Lundi 26 Octobre 2015 à 17:36

Chambres de Commerce et d’Industrie Régionale et de Corse-du-Sud, Chambre de Métiers de la Corse du Sud, Strada Corsa, commerçants, Dumane da fà, U.P.A. autant d’institutions qui crient leur ras-le-bol d’une situation de crise qui dure et perdure. Lundi à l’invitation de Jean-André Miniconi, président de la CCI 2A, ils se sont réunis pour établir en commun un courrier au Premier ministre



Le chômage augmente, les entreprises et commerces ferment leurs portes, la situation n’a jamais été aussi grave en Corse. Et ça dure depuis longtemps ! Comme sœur Anne personne ne voit rien venir sinon la courbe du chômage qui grimpe encore et toujours… Tous sont d’accord pour sauver ce qui peut l’être encore, relever la tête et entamer une nouvelle marche en avant. Pour cela un coup de pouce est indispensable, raison pour laquelle il faut prendre le taureau par les cornes et aller au fond des choses : une lettre au Premier Ministre avec au bout, un entretien sur la situation de l’île.
 
Sortir de la crise avant tout…
Pour Jean-André Miniconi, président de la CCI 2A, ce courrier est la condition sine qua non d’un retour à la normale :
« Nous sommes effectivement dans une situation de crise qui est larvée et qui donc peut s’avérer longue et lourde de conséquences. Plus elle dure, plus le chômage augmente et cela devient dangereux pour tout le monde. Je vais vous citer un exemple : le 28 septembre dernier, le chiffre officiel du chômage s’élevait à 22 400 demandeurs d’emploi. C’est pratiquement 10% de plus sur une année. Si nous continuons ainsi sur trois ans, on va approcher les 30 000 demandeurs. Il est peut-être temps de se réveiller. Ce qui m’étonne le plus c’est que finalement, lorsque nous nous réunissons avec les pouvoirs publics, on entend dire que tout va bien parce que la TVA a augmenté. Pourtant, dans les entreprises de Corse, on voit bien qu’il existe de gros problème de trésorerie, que beaucoup de gens sont totalement découragés, qu’ils veulent fermer boutique. Notre but, c’est d’alerter les pouvoirs publics au plus haut sommet de l’Etat, car nous avons la nette sensation que nous ne sommes pas écoutés sur la région corse. »
 
- Ce courrier que vous allez adresser au Premier ministre, avez-vous le sentiment qu’il aura une suite ? 
 - « Nous l’espérons fermement. Entre les chambres de Commerce, de métiers, les syndicats professionnels je ne vois pas pourquoi on ne prendrait pas en compte notre revendication. Nous sommes des gens sérieux et responsables, nous faisons appel à l’intelligence, à la bonne raison de l’Etat. On ne fait pas de la mendicité mais bien au contraire dire à l’Etat que nous traversons une crise profonde. Aujourd’hui, il n’y a pas d’effet structurant pour sortir du trou. J’engage ceux qui sont intéressés par cette situation de faire un  tour sur Internet et de regarder les mesures prises en faveur des territoires d’Outre Mer. On s’aperçoit très vite qu’il y a des mesures spécifiques. Nous avons l’impression que nous n’avons rien à ce niveau, sans doute parce que nous ne sommes seulement qu’à quelques centaines de kilomètres des côtes françaises. Pourtant, nous avons les mêmes soucis que les autres… »
 
Antoine Mondoloni, président de la Chambre de Commerce régionale 
« C’est une véritable réunion de crise car nos commerces, jusqu’aux plus petits, sont en train d’étouffer. Nous établissons un courrier au Premier Ministre via le préfet pour tenter de sortir de cette situation difficile afin qu’il accorde une bouffée d’oxygène pour booster nos petites entreprises. La Corse compte plus de 90% de ces petites entreprises. En dehors des grands centres d’Ajaccio, Bastia et le Sud de l’île, la Corse est un désert. J’espère que nos revendications seront entendues, que nous reviendrons de Paris avec quelque chose de positif… »
 
Mêmes propos de la part de Daniel Felici, du syndicat Dumane da fà, qui rejoint ses collègues des autres syndicats :
 «Nous sommes rapidement tombés d’accord pour établir ce courrier que nous allons adresser au Premier Ministre. Compte tenu de la situation de crise dans laquelle nous nous trouvons, je pense que notre démarche sera prise au sérieux au plus haut niveau de l’Etat. Débattre de l’économie, alerter sur la situation de crise qui nous frappe, voilà ce qui devrait ressortir de nos entretiens que nous espérons obtenir au plus tôt. Certes, la saison a été assez moyenne, mais les entreprises en difficulté sont trop nombreuses pour afficher une réelle satisfaction. Raison pour laquelle nous souhaitons informer le gouvernement de cet état de fait… »
 
François Gabrielli, président de la chambre de métiers de la Corse-du-Sud ne cesse d’alerter sur la situation ce crise que connaît la Corse ces derniers temps :
 « La situation de crise est bel et bien présente sur notre île et il faut tout mettre en œuvre pour en sortir. Ce ne sont pas les réunions qui font défaut. Celle d’aujourd’hui va nous permettre de faire un courrier au Premier Ministre qui, je l’espère, sera pris en considération. Le préfet est au courant de la situation de l’artisanat, du commerce, de la petite et moyenne entreprise, comme il est au courant de la situation catastrophique qui est la nôtre depuis longtemps déjà. Fermetures, dépôts de bilan, chômage qui grimpe, c’est la déprime totale et il nous faut sortir de là, sauver ce qui peut l’être encore. Nous ne sommes pas responsables de cet état de fait. On ne peut pas nous laisser dans cette situation de crise. Ce n’est pas faute d’avoir averti les instances, mais il semble bien que personne ne nous prend au sérieux. Nous avons souhaité un entretien avec le premier Ministre, j’espère qu’il répondra favorablement à cette demande car la situation dans laquelle nous nous trouvons est tragique. Si nous ne sommes pas entendus, on fera comme tout le monde, nous descendrons dans la rue. La n’est pas notre volonté ! »
 J. F.