Le réalisateur ajaccien vient de jouer Serge Reggiani dans "Moi qui t'aimais", de Diane Kurys, à l'affiche du Portivechju Film Festival.
- Durant cette table ronde, l'acteur Pierre-Marie Mosconi a dit qu’il y avait une identité forte en Corse, ce qui expliquait sa vitalité, mais que la Corse restant une île, c'est toujours compliqué d'y faire du cinéma. Est-ce que vous partagez ce constat ?
On ne va pas enfoncer de portes ouvertes : c’est compliqué de faire du cinéma, tout court ! C’est difficile de faire des films indépendants, qui ont une vision. C’est toujours difficile à imposer. Les films, ce sont des prototypes industriels qui coûtent très cher. Il faut arriver à convaincre un maximum de partenaires que votre vision est bonne et que vous allez faire un film qui sera à la fois singulier et qui trouvera le modèle économique qui le rendra viable. Mais en Corse, il y a une urgence à s’approprier des récits pour raconter la réalité dans laquelle on est. C'est très fort, oui, et sans doute plus fort que dans d’autres endroits. Mais en Corse, il y a aussi une certaine facilité à faire des films parce qu’il y a cette réalité politique, culturelle, historique, qui nous tend les bras.
- Les artisans du cinéma, ils sont là en Corse : vous-même, Julien Colonna, Frédéric Farrucci, Eric Fraticelli, Marie-Ange Luciani, Michel Ferracci, Alexis Manenti...
Oui, il y a du monde bien sûr, et surtout il y a encore plein de jeunes gens qui arrivent et qui veulent faire des films. Cette filière est déjà structurée depuis vingt ans, et c’est pour cela qu’il y a des auteurs qui émergent et dont on en entend parler au-delà des frontières de l’île.
- N’y a-t-il pas encore aujourd’hui un manque en matière de formations en Corse autour du cinéma ?
Partir sur le Continent, oui, c’est une réalité qui touche aussi le cinéma. Il faut que la formation soit déjà ici, et c’est le cas : le DU et le Master à Corte sont de très bonne qualité. Après, il y a des difficultés en sortie d’étude, pour tout de suite enchaîner un parcours professionnel. C’est là où c’est plus compliqué. Cette filière, qui est très saine et qui porte ses fruits, comment faire aujourd’hui pour qu’elle soit maintenue et protégée ? C’était tout l’enjeu de cette table ronde. Ici, on est dans les lieux de la Cinémathèque de Corse. Toutes les régions n’en ont pas une. C’est une chance, avec tout le circuit éducatif autour. Ce qui manque aujourd’hui, c’est une ou plusieurs sociétés de production, à même de produire du cinéma de fiction en Corse. C’est l’étape prochaine qu’on attend.
On ne va pas enfoncer de portes ouvertes : c’est compliqué de faire du cinéma, tout court ! C’est difficile de faire des films indépendants, qui ont une vision. C’est toujours difficile à imposer. Les films, ce sont des prototypes industriels qui coûtent très cher. Il faut arriver à convaincre un maximum de partenaires que votre vision est bonne et que vous allez faire un film qui sera à la fois singulier et qui trouvera le modèle économique qui le rendra viable. Mais en Corse, il y a une urgence à s’approprier des récits pour raconter la réalité dans laquelle on est. C'est très fort, oui, et sans doute plus fort que dans d’autres endroits. Mais en Corse, il y a aussi une certaine facilité à faire des films parce qu’il y a cette réalité politique, culturelle, historique, qui nous tend les bras.
- Les artisans du cinéma, ils sont là en Corse : vous-même, Julien Colonna, Frédéric Farrucci, Eric Fraticelli, Marie-Ange Luciani, Michel Ferracci, Alexis Manenti...
Oui, il y a du monde bien sûr, et surtout il y a encore plein de jeunes gens qui arrivent et qui veulent faire des films. Cette filière est déjà structurée depuis vingt ans, et c’est pour cela qu’il y a des auteurs qui émergent et dont on en entend parler au-delà des frontières de l’île.
- N’y a-t-il pas encore aujourd’hui un manque en matière de formations en Corse autour du cinéma ?
Partir sur le Continent, oui, c’est une réalité qui touche aussi le cinéma. Il faut que la formation soit déjà ici, et c’est le cas : le DU et le Master à Corte sont de très bonne qualité. Après, il y a des difficultés en sortie d’étude, pour tout de suite enchaîner un parcours professionnel. C’est là où c’est plus compliqué. Cette filière, qui est très saine et qui porte ses fruits, comment faire aujourd’hui pour qu’elle soit maintenue et protégée ? C’était tout l’enjeu de cette table ronde. Ici, on est dans les lieux de la Cinémathèque de Corse. Toutes les régions n’en ont pas une. C’est une chance, avec tout le circuit éducatif autour. Ce qui manque aujourd’hui, c’est une ou plusieurs sociétés de production, à même de produire du cinéma de fiction en Corse. C’est l’étape prochaine qu’on attend.
Thierry De Peretti, en compagnie de Roschdy Zem, Marina Foïs et Diane Kurys, avant la projection du film "Moi qui t'aimais" au Portivechju Film Festival.
- En Corse, on connaissait le Festival du Lama et Arte Mare, et depuis l’an dernier, avec le Portivechju Film Festival. Vous faites partie de son comité directeur. Est-ce qu’on peut connaître le rôle qui a été le vôtre dans l’émergence de ce nouveau festival ?
Franchement, c’est très modeste. Mon rôle, c’est surtout d’être là, de participer et de répondre à l’invitation des organisateurs. C’est très joyeux de voir ici autant de monde. A la fois des acteurs insulaires, et aussi des gens qui viennent de l’extérieur. C’est la deuxième édition, et elle a déjà monté en gamme par rapport à la première. Mais pour Moi qui t’aimais, je n’ai pas pistonné le festival pour qu’ils le choisissent dans la programmation ! Ce film, ils l’ont voulu ici, et ça tombait bien, j’étais là.
- Ce n’est que la deuxième édition du PFF, et pourtant on a le sentiment qu’il est là depuis des années. Vous ressentez la même chose ?
Tout à fait. Je pense que c’est le travail et l’implication de toute l’équipe. Ils sont suffisamment convaincants pour que des gens viennent montrer leur travail. Et c’est aussi un moment de discussions, d’échanges, où la filière se retrouve.
- A Porto-Vecchio, vous avez tourné votre premier long-métrage, "Les Apaches", en 2013. Vous avez un lien fort avec la ville, même si vous avez grandi à Ajaccio…
Oui, je suis très attaché à Porto-Vecchio parce que j’y ai tourné mon premier film. Et j’y ai passé pas mal de temps avant de monter, que ce soit en préparation, en écriture… C’est là que j’ai rencontré toute la bande de jeunes actrices et acteurs qui jouent dans le film.
- Vous êtes donc à l’affiche de « Moi qui t’aimais », de Diane Kurys, jouant Serge Reggiani. Vous vous faisiez rare au cinéma en tant qu’acteur. Qu’est-ce qui vous a convaincu ?
C’est la réalisatrice, Diane Kurys, qui me l’a proposé. J’avais déjà travaillé avec elle, il y a très longtemps, comme acteur. Roschdy Zem, c’est la troisième fois que l’on collabore ensemble. On avait déjà joué dans Ceux qui m’aiment prendront le train, de Patrice Chéreau. Il a joué dans un film que j’ai réalisé, qui s’appelle Enquête sur un scandale d’État. Et Marina Foïs, on a commencé ensemble au Cours Florent. Autant de raisons qui m’ont convaincu de partir dans l’aventure avec eux. Mon temps, il est beaucoup pris à l’élaboration de mes propres films. Donc, de temps en temps, aller travailler avec d’autres, c’est à la fois très agréable et très rafraîchissant.
Franchement, c’est très modeste. Mon rôle, c’est surtout d’être là, de participer et de répondre à l’invitation des organisateurs. C’est très joyeux de voir ici autant de monde. A la fois des acteurs insulaires, et aussi des gens qui viennent de l’extérieur. C’est la deuxième édition, et elle a déjà monté en gamme par rapport à la première. Mais pour Moi qui t’aimais, je n’ai pas pistonné le festival pour qu’ils le choisissent dans la programmation ! Ce film, ils l’ont voulu ici, et ça tombait bien, j’étais là.
- Ce n’est que la deuxième édition du PFF, et pourtant on a le sentiment qu’il est là depuis des années. Vous ressentez la même chose ?
Tout à fait. Je pense que c’est le travail et l’implication de toute l’équipe. Ils sont suffisamment convaincants pour que des gens viennent montrer leur travail. Et c’est aussi un moment de discussions, d’échanges, où la filière se retrouve.
- A Porto-Vecchio, vous avez tourné votre premier long-métrage, "Les Apaches", en 2013. Vous avez un lien fort avec la ville, même si vous avez grandi à Ajaccio…
Oui, je suis très attaché à Porto-Vecchio parce que j’y ai tourné mon premier film. Et j’y ai passé pas mal de temps avant de monter, que ce soit en préparation, en écriture… C’est là que j’ai rencontré toute la bande de jeunes actrices et acteurs qui jouent dans le film.
- Vous êtes donc à l’affiche de « Moi qui t’aimais », de Diane Kurys, jouant Serge Reggiani. Vous vous faisiez rare au cinéma en tant qu’acteur. Qu’est-ce qui vous a convaincu ?
C’est la réalisatrice, Diane Kurys, qui me l’a proposé. J’avais déjà travaillé avec elle, il y a très longtemps, comme acteur. Roschdy Zem, c’est la troisième fois que l’on collabore ensemble. On avait déjà joué dans Ceux qui m’aiment prendront le train, de Patrice Chéreau. Il a joué dans un film que j’ai réalisé, qui s’appelle Enquête sur un scandale d’État. Et Marina Foïs, on a commencé ensemble au Cours Florent. Autant de raisons qui m’ont convaincu de partir dans l’aventure avec eux. Mon temps, il est beaucoup pris à l’élaboration de mes propres films. Donc, de temps en temps, aller travailler avec d’autres, c’est à la fois très agréable et très rafraîchissant.
- Comment on se prépare à jouer Serge Reggiani, alors que le film tout entier est focalisé sur la relation entre Simone Signoret et Yves Montand ? N’est-ce pas compliqué ?
Effectivement, le rôle, ce n’est pas Serge Reggiani, c’est juste de faire confiance à la réalisatrice et à la vision très singulière qu’elle a de tout ça. Serge Reggiani, je le connaissais mais pas plus que ça. Je l’ai beaucoup écouté parler, chanter, faire des interviews… C’est une matière très inspirante pour nourrir un rôle.
- Vous préparez-vous à réaliser un nouveau film ?
Oui. Je suis en train de l’écrire. C’est un film qui se passe à la fois en Corse et à Marseille. Ce sera la chronique d’une famille corse, des années 30 aux années 60. »
Effectivement, le rôle, ce n’est pas Serge Reggiani, c’est juste de faire confiance à la réalisatrice et à la vision très singulière qu’elle a de tout ça. Serge Reggiani, je le connaissais mais pas plus que ça. Je l’ai beaucoup écouté parler, chanter, faire des interviews… C’est une matière très inspirante pour nourrir un rôle.
- Vous préparez-vous à réaliser un nouveau film ?
Oui. Je suis en train de l’écrire. C’est un film qui se passe à la fois en Corse et à Marseille. Ce sera la chronique d’une famille corse, des années 30 aux années 60. »
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