C’était une première en Balagne. Mercredi matin, le bar Marie Rock à Cassanu a accueilli un « Café IA », rencontre ouverte à tous autour des enjeux liés à l’intelligence artificielle. Ce format, déjà décliné ailleurs en Corse, est porté localement par le Hub Corsica et l’association Solideria. L’objectif : créer un espace de discussion sans prérequis technique, où chacun peut partager son regard sur une technologie de plus en plus présente dans nos vies. « Ce n’est pas parce qu’on vit dans une commune rurale qu’on ne doit pas être concerné par l’IA. Même en agriculture, en jardinage ou pour la chasse, des applications existent », souligne Bernardu Cesari, délégué général du Hub Corsica, qui a ouvert les échanges en rappelant l’origine du dispositif. Les Cafés IA sont nés à l’initiative du Conseil national du numérique, devenu aujourd’hui le Conseil national de l’intelligence artificielle.
Autour du thème « L’IA, un débat ? », les participants ont évoqué les impacts environnementaux, les craintes liées à l’emploi ou encore les opportunités offertes par ces outils. Un format participatif où l’on vient « avec ses mots et son vécu », précise Bernardu Cesari : « Ce que l’on cherche, c’est un dialogue sans jargon. L’intelligence artificielle ne doit pas être confisquée par les experts. Elle touche tout le monde. »
Pour garder une trace de ces échanges, chacun a pu inscrire ses ressentis sur des post-it, avec la possibilité de rester en contact avec les organisateurs pour recevoir des ressources ou suivre des formations. Une manière d’amorcer un parcours de sensibilisation. « C’est une graine que l’on sème », résume Bernardu Cesari.
Une sensibilisation dès le plus jeune âge
En parallèle du Café IA, des ateliers éducatifs ont été proposés aux familles, dans le cadre du programme « Territoire Numérique Éducatif ». Objectif : accompagner les parents et les enfants sur des sujets aussi variés que le cyberharcèlement, la gestion du temps d’écran, l’usage des réseaux sociaux ou le contrôle parental. « L’IA fait déjà partie du quotidien des enfants, souvent sans qu’on s’en rende compte », souligne Alexandra Mondoloni, chargée de communication chez Solideria. « À travers les jeux, les algorithmes ou les assistants vocaux, elle est là. Il faut en parler, simplement. »
L’approche se veut accessible, ludique, intergénérationnelle. « On veut que les enfants jouent, expérimentent, comprennent. Et pour les parents, c’est un moment pour prendre conscience de l’impact du numérique dans l’éducation. »
Pour Marie-Florence Dabrin, directrice de Solideria, cette journée s’inscrit dans une démarche plus large de démocratisation du numérique. « Depuis 2017, nous avons développé un pôle d’inclusion numérique avec un Fab Lab solidaire. Très vite, nous nous sommes intéressés à l’IA non pas comme une innovation technique, mais comme un changement de paradigme. » « Ce n’est pas réservé aux spécialistes ou aux grandes villes », insiste-t-elle. « L’intelligence artificielle transforme déjà les métiers, les compétences. Nous devons aider nos publics à s’adapter, à comprendre ces mutations. »
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