En dépit de toutes les mammò qui essaient de nous caser avec un lointain cousin auquel on a accordé un slow à la Saint Jean de 1998, nous avons préféré jeter notre dévolu sur des systèmes de géolocalisation qui nous feraient rencontrer quelqu’un pour une nuit ou pour la vie.
Selon une étude 2017 la plage la plus swipée de France serait celle de Calvi. Pourtant, ces sites de rencontres ne sont pas toujours adaptés à notre nustrale way of life, et ce, encore moins lorsqu’on est au village.
A l’image de notre époque, Tinder se veut claire, rapide et efficace,
Tinder ne perd pas de temps.
On crée un profil avec photo, courte description, localisation pour ensuite découvrir les profils proches que l’on peut « swiper », autrement dit zapper selon notre intérêt.
Et tout ceci semble poser quelques soucis.
Quand l’anonymat est le passeport diplomatique le plus recherché de Corse, il paraît difficile de s’afficher en quête de relation auprès de tous. Passée la peur futile d’entraver son image, il y a bien sûr et surtout le risque de tomber sur le fameux de la Saint Jean '98, le commerçant libidineux qui vous a vu grandir avant tout le monde, ou pire : un membre de votre famille !
Evidemment, il est possible de chercher des profils jusqu’à 150km mais là encore il y a fort à parier que vous tomberez sur le meilleur ami du cousin de votre ex, comme c’est arrivé à celle que nous appellerons Lisa, jolie trentenaire suppranaccia qui, séparée depuis près d’un an s’était décidée à être sur Tinder. Manque de chance, Lisa avait mis une photo de 2010… et lui aussi.
Autre problème dans la politique de Tinder c’est le « swipe », action qui consiste à balayer le pouce vers la droite ou vers la gauche selon si l’on passe ou on like la personne.
On voit la photo, on voit le nom mais on balaye : autrement dit tu consommes ou tu vires! Attitude inenvisageable, cela va sans dire, dans la vie de tous les jours. Qui n’a jamais esquivé quelqu’un dans la rue, sans recevoir un appel de sa mère avant même d’être rentré à la maison précisant qu’elle sait qu’on n’a pas dit bonjour à x. Non, ici on ne swipe pas sans qu’il n’y ait de conséquences.
Finalement, avoir Tinder au village ça n’est ni plus ni moins la version numérique des Mammò qui te suivent depuis l’enfance : elles te géolocalisent, elles analysent ta tenue et tes contacts, te disent les profils qui pourraient t’intéresser, elles font en sorte qu’il y ait match même si tu n’es pas intéressé.e et si elles ne le sentent pas, elles, elles n’hésitent pas à swiper !
Et vous, des aventures Tinder au village ça vous semble possible ?