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Calvi : le colonel Jacques Rousseau Commandeur de la légion d'honneur


La rédaction le Vendredi 29 Avril 2022 à 16:34

Le Calvais Jacques Rousseau a été élevé au grade de Commandeur dans l’ordre national de la légion d’honneur, (promotion militaire de Novembre 2021), trente-trois ans après en avoir été fait officier et plus de quarante après avoir quitté les contrôles de l’armée active.



L’écrivain Erwan Bergot disait que les hommes du 11e CHOC « avaient le service pour guide et le secret pour règle. Qu’ils préféraient le silence au tapage, la discrétion au panache, et n’avaient que trop rarement le réconfort d’un communiqué à l’heure du succès, de la souffrance ou de la mort… ».
 
A la veille de ses 93 ans, le colonel (E.R) Jacques Rousseau reste l’exemple de ce que fut « l’esprit CHOC », partagé par des hommes d’action discrets, courageux, compétents et efficaces, qui firent longtemps des forces spéciales françaises la référence à travers le monde, à l’instar des SAS britanniques dont ils partageaient la devise « qui ose gagne ».
 
Il fait également partie de ceux qui ont le mérite d’avoir servi au combat au cours d’une carrière qui l’a conduit de soldat du rang au grade de Colonel.
 
Ainsi, après avoir rejoint les rangs de l’armée française en 1950 il intègre l’école des troupes aéroportées, et rejoint le 11e Choc (11e Bataillon Parachutiste de Choc) comme aspirant, avant d’être admis sur concours directs à l’Ecole de l’Air, ainsi qu’à l’Ecole Militaire Supérieure de Saint-Cyr qui remportera sa préférence en 1952.
 
Élève officier, membre des troupes aéroportées, des forces spéciales, des services secrets au plus fort de la guerre froide, commandant d’unité d’instruction en techniques commando spécialisé, chargé de l’aguerrissement commando dans la légion étrangère, officier de sécurité militaire, adjoint au chef de corps…
Il a choisi de faire carrière dans l’infanterie métropolitaine, pour servir au cœur de l’action, « en pointe toujours », au sein des prestigieux 11eChoc, 18e RICP, 9e RCP, 12e BPC, 1er Choc, 1er Régiment Etranger (légion étrangère), 46e RI, 8e RI, qui l’emmèneront de Coëtquidan à Calvi, en passant par Saint-Maixent, Aubagne, Pau, l’Algérie, l’Allemagne de l’Est à Berlin, Bonifacio, Landau, puis Strasbourg.
 
C’est lors de son affectation au 1e BPC dans les années 50, qu’il a rencontré et épousé Marie Thérèse Tarquiny, avec qui ils ont vécu des années de garnisons exaltantes passées à voyager d’une affectation à l’autre, avant de se retirer chez eux à Calvi, avec leurs trois enfants en 1980.
 
Depuis, ils ont choisi de consacrer leur temps au service des autres.
Que ce soit pour leur famille, ou au profit d’associations caritatives telles que le secours catholique, la Croix Rouge (en créant la « banque alimentaire » à Calvi), mais aussi d’associations scolaires, culturelles, sportives, ou encore au sein de la paroisse de Calvi, ils se sont toujours efficacement donnés sans compter.  
 
Dernièrement, situation sanitaire aidant, ils ont décidé de s’accorder plus de temps l’un à l’autre, afin de mieux profiter de la vie de famille.
 
C’est donc avec surprise, que Jacques Rousseau a pris connaissance de sa promotion au grade de Commandeur qui est le plus haut dans l’ordre national de la légion d’honneur, trente-trois ans après en avoir été fait officier et plus de quarante après avoir quitté les contrôles de l’armée active.
 
Car en effet, ses éminents mérites militaires, acquis au service de la nation et au péril de sa vie, évoqués par le ministère des armées, ont déjà été récompensés par la reconnaissance de la nation à deux reprises, la croix du combattant, 5 croix de la valeur militaire avec citations au combat (4 d’argent, 1 de bronze), le grade d’officier de l’ordre national du Mérite, et celui d’officier de l’ordre national de la Légion d’honneur.
Des services dont les blessures lui ont également valu le statut de grand invalide de guerre.
 
Sensible à l’honneur qui lui est accordé, il insiste humblement sur le fait qu’à son âge il n’attend rien d’autre que le droit de continuer à mener une vie tranquille.  
 
Son insigne lui sera remis prochainement à condition de trouver un récipiendaire de la légion d’honneur du même rang (ou supérieur) disponible…