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Calvi : "L'Aspetta", le quotidien des femmes durant la 1ère Guerre Mondiale raconté par des enfants


Jean-Paul-Lottier le Lundi 18 Août 2014 à 16:59

Dans le cadre de la commémoration de la première Guerre Mondiale, depuis le mois de septembre 2013, la troupe de l’association « Chì fà productions », composée de jeunes comédiens âgés de 9 à 15 ans et dirigée par Catherine Agostini, travaille sur une pièce de théâtre intitulée « L’Aspetta ». Plusieurs représentations ont été données à Calvi (Hôtel la Balagne), Sant’ Antuninu, Borgu, Algaghjola, Calinzana. Dimanche soir, c’est place d’Armes, dans la citadelle de Calvi, que nos comédiens en herbe se produisaient, devant un public ravi.



Calvi : "L'Aspetta", le quotidien des femmes durant la 1ère Guerre Mondiale raconté par des enfants

Depuis l'été 1914, au village, les hommes sont partis à la guerre. Etant absents, les femmes armées de courage, se mettent aux diverses et pénibles tâches agricoles…
Tout au long des journées lourdes de labeur, l’attente d’une lettre et le retour de leur mari, de leur fils, de leur père, ou bien de leur amoureux, les accablent d’incertitude.
Inquiètes pour l'avenir, le cœur débordant de désespoir, elles attendent… et malgré leur inquiétude, elles travaillent durement afin de voir s’écouler le temps un peu plus vite…

Pour conjurer le malheur qui pourrait à tout instant bouleverser leur vie à jamais, elles font l'effort de chanter et sourire dès les premières lueurs du matin, même si, seules dans la nuit, elles essuient silencieusement leurs larmes de mère ou d’épouse sur le coussin de celui dont elles espèrent le retour...
Teresa, l'une des jeunes filles du village, vient de recevoir une lettre de Carlu son bien aimé. Celui-ci lui parle furtivement de la guerre afin de ne pas rendre plus soucieuse sa promise.
Dans sa lettre il lui fait part de sa demande en mariage.

Teresa est bouleversée. Son cœur vacille entre la joie de cette nouvelle et la peur de ne plus le revoir... Ses amies la rassurent tant bien que mal, puisqu'elles aussi, vivent dans l'inquiétude... mais lorsque l'arrivée inattendue de la tante de Carlu, Zia Ghjulia, une femme pleine de vie surgit au village, les inquiétudes de chacune semblent s'estomper...
Zia Ghjulia, a elle aussi reçu une lettre de son neveu Carlu, qui lui fait part de sa demande en mariage à Teresa. Il lui demande d'aller au village afin d'organiser les préparatifs. Cette arrivée est signe de joie, puisqu'elle anticipe un peu par procuration le retour de Carlu. Mais une autre lettre adressée à Teresa arrive lorsque toutes avaient pour un court instant oublié la guerre…
 
Le contenu de cette lettre inquiète ses amies… Teresa ouvre son courrier expédié d’un hôpital près du front. Ce sont des nouvelles de Carlu, son bien aimé.
Le thème abordé on l’aura compris est le quotidien  des femmes (mères, filles, fiancées)  restées au village durant les débuts du conflit Cette pièce ne s'inscrit pas dans un registre dramatique. Jouée par des enfants, elle se présente dans un registre plus léger, où humour et raison s'articulent en langue corse.
 
Les scènes travaillées s’illustrent à travers des chansons et des textes inédits, interprétés par les comédiennes en herbe de notre jeune troupe  avec des chansons traitant de la thématique choisie, tout en se rapportant au vécu de l’attente d’une lettre, du retour tant espéré du soldat, fiancé ou père de famille.
Jouée dans un temps limité, s'écoulant sur 1 heure de spectacle, "L'ASPETTA" est une pièce  que la présidente Frédérique Albertini et les membres de l’association  « Chi fà productions » ont à cœur. Il faut dire que c’est une pièce qui évoque une période particulièrement douloureuse pour la Corse... et ce travail fournit par de jeunes comédiennes âgées de 9 à 15 ans se présente comme un rappel de mémoire aux plus jeunes.
Parmi la foule, on notait la présence de Didier Bicchieray, adjoint au maire en charge des plages, des sports, loisirs, animations et festivités qui s’est félicité de ce genre d’initiative qu’il faut encourager et du Dr Alain-Charles Astolfi, conseiller municipal.