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CGT Énergie : la mobilisation se poursuit à Bastia pour une hausse des salaires et une baisse des factures


Léana Serve le Jeudi 4 Septembre 2025 à 12:42

Après une première action mardi à Ajaccio, les grévistes de la CGT Énergie de Corse ont investi ce jeudi matin le site EDF du Fango, à Bastia. Une mobilisation qui s’inscrit dans un mouvement national avec deux revendications principales : la hausse des salaires pour les agents et la baisse des factures pour les usagers.



Photo : CGT Énergie de Corse
Photo : CGT Énergie de Corse

La mobilisation se poursuit pour la CGT Énergie de Corse. Après une première action, mardi, au siège régional d’EDF à Ajaccio, des dizaines de grévistes ont investi ce jeudi matin le site EDF du Fango, à Bastia. Une mobilisation qui s’inscrit dans un mouvement national entamé au début du mois de septembre, et qui vise à faire entendre un message fort avec deux revendications claires : une revalorisation des rémunérations pour les agents et une réduction des factures pour les utilisateurs. « Nous suivons  toujours  le même leitmotiv », explique Yannick Boutry, secrétaire général adjoint de la CGT Énergie de Corse. « Nous nous étions fixés dès le départ une mobilisation sur trois jours. La première symbolique à s'est déroulée Ajaccio, et aujourd’hui, nous nous rassemblons à Bastia. »
 

Concrètement, la CGT Énergie réclame une augmentation de 9 % de la grille salariale des agents, actuellement inférieure de 9 % par rapport au montant du SMIC. À cela s’ajoute une demande de revalorisation de 9 % de la prime d’astreinte, notamment pour les personnels chargés d’assurer la continuité du service public en horaires décalés ou en urgence. Le syndicat insiste également sur une mesure à destination des usagers : la baisse des factures d’électricité, avec en ligne de mire une TVA réduite à 5,5 % sur l’abonnement comme sur la consommation.
 

Une triple revendication que la CGT Énergie estime possible à mettre en place. « Hier et avant-hier, on est entrés sur les deux principales requêtes, à savoir cette baisse des factures et l’augmentation des salaires, qui ne sont pas une hérésie, d’après tout ce qu’on a mis en œuvre depuis le déploiement cet été », souligne Yannick Boutry. « C’est vérifiable et quantifiable en termes de coûts sur la facture. Actuellement, le coût du travail représente entre 35 et 40 % d’une facture finale d’un travailleur, alors qu’aujourd’hui, les agents EDF, ce ne sont que 17 % qui sont répercutés sur la facture finale des usagers. Il faut savoir que dans la facture finale des usagers, il y a 42 % qui vont dans les caisses des actionnaires. Quand on regarde le coût du travail de ceux qui produisent la matière première, il n’y a pas d’incompatibilité à pouvoir faire baisser les factures sur les 42 % pour pouvoir faire une augmentation qui ne sera jamais au-delà de ce que prennent déjà les actionnaires. »
 

Mardi, une délégation syndicale avait été reçue par la direction régionale à Ajaccio. Mais comme le soulignent les représentants syndicaux, « la direction régionale n’a pas vocation à prendre cette décision », puisqu’elle impacte 157 entreprises au niveau national. La mobilisation se poursuit toute la journée sur le site du Fango, un lieu « représentatif sur la Haute-Corse ». Une assemblée générale explicative pour l’ensemble du personnel est déjà prévue, « parce que c’est toujours important de pouvoir donner des explications et surtout faire un peu le point, puisqu’on est sur plus de 230 piquets de grève au niveau national ».

En parallèle, les secrétaires généraux de la branche sont réunis en visioconférence afin d’analyser les trois journées de mobilisation et de réfléchir aux suites à donner au mouvement. Deux prochaines dates sont d’ores et déjà évoquées : les 10 et 18 septembre, cette dernière étant annoncée comme un temps fort pour les industries électriques et gazières. Et sur le terrain, la CGT Énergie de Corse n’exclut aucune option. « On ne s’interdit pas de faire des actions, que ce soit des actions Robin des Bois avec la remise en service des personnes précaires qui ont été coupées, voire aussi faire des baisses de charges. Le personnel décidera, mais quoi qu’il arrive, on ne lâchera rien. »