
Cinq ans après leur fuite en mer, leur retour s’est soldé par une condamnation. Ce mardi 13 mai, le tribunal correctionnel d’Ajaccio a rendu son délibéré dans l’affaire des « pêcheurs sardes ». Les quatre hommes, interceptés en pleine infraction dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, ont été reconnus coupables de pêche illégale et de menaces sur des agents de l’État.
Le 2 juillet 2020, les agents de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio et de l’Office de l’Environnement de la Corse (OEC) avaient intercepté un bateau suspect dans la zone de non-prélèvement dite « les Grandes Moines ». À bord, quatre hommes, dont trois en tenue de plongée. L’un d’eux était muni d’un fusil harpon. Dès leur repérage, les intéressés avaient tenté de fuir en direction de la Sardaigne, avant d’être finalement neutralisés dans les eaux italiennes. L’un d’eux avait alors menacé un fonctionnaire français avec son arme.
Saisie de l’affaire, la justice française a ouvert une enquête ayant conduit à la comparution des quatre pêcheurs devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio le 11 avril 2025. Ils étaient poursuivis pour de multiples infractions : obstacle à une saisie, menaces de mort sur agent public, pêche illégale dans une réserve, navigation avec un navire aux identifiants falsifiés, violences, refus d’obtempérer, port non autorisé d’arme.
Dans un communiqué transmis à la presse, le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, a indiqué que le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Les prévenus ont été condamnés à des amendes allant jusqu’à 3000 euros, ainsi qu’à des peines contraventionnelles de 250 euros. Deux d’entre eux ont également écopé de peines de prison avec sursis de trois et quatre mois. Tous les quatre sont désormais interdits de territoire français, y compris des eaux territoriales, pour une durée de six ans. « Il importe de rappeler que la Corse, cette île marquée par une diversité unique de “montagne dans la mer”, présente des caractéristiques propres classant certains de ses territoires en zone naturelle protégée. Cette décision vient rappeler la nécessité de préserver les activités de pêche dans le respect de la réglementation applicable et de l’environnement marin corse. » détaille le magistrat.
Par ailleurs, l’Office de l’Environnement de la Corse, partie civile au procès, obtient 4000 euros pour le préjudice lié à l’atteinte à sa mission de protection de l’environnement, et 1000 euros pour l’atteinte à son image et sa réputation. L’Association pour la protection des animaux sauvages a, de son côté, obtenu 800 euros de dommages-intérêts.