Corse Net Infos - Pure player corse

« Bloquons tout » : quelle mobilisation en Corse pour le 10 septembre ?


Christophe Giudicelli le Mercredi 3 Septembre 2025 à 17:39

Alors que des appels circulent sur les réseaux sociaux pour un « blocage du pays » le 10 septembre, la mobilisation reste floue en Corse. Peu d’organisateurs identifiés, des revendications disparates : difficile de mesurer l’ampleur que prendra ce mouvement sur l’île.



À quoi va ressembler la mobilisation du 10 septembre en Corse ? Prendra-t-elle la forme d’un cortège, d’un rassemblement, d’actions de blocage individuelles ou collectives ? Combien de personnes répondront à ces appels lancés sur les réseaux sociaux, dont les revendications vont de la destitution d’Emmanuel Macron à l’organisation d’un référendum, mais surtout s’opposent aux taxes et à la politique budgétaire du gouvernement ? Autant de questions qui se posent à quelques jours de cette journée, dont l’action principale reste l’organisation du " blocage du pays ". 

En Corse, il est assez compliqué de trouver des organisateurs de ce mouvement. À Bastia, seule une petite pancarte en carton placée à l’entrée de la ville invite la population à " ne pas utiliser sa carte bancaire le 10 septembre ". Pour en savoir un peu plus, il faut rejoindre des canaux de discussion sur Telegram, dans lesquels les soutiens du mouvement tentent de s’organiser. Sur le canal que nous avons pu consulter, peu de participants, peu de messages, pas de véritables actions prévues pour le moment. En revanche, des interrogations, des avis et des débats sur le positionnement, le soutien ou non des partis politiques et des syndicats pour la journée du 10 septembre.

Les messages de soutien au mouvement du 10 septembre sont à chercher du côté gauche de l’échiquier politique, sans toutefois trouver les forces à l’initiative de celui-ci. Au niveau national, La France Insoumise, par la voix de Jean-Luc Mélenchon, appelle à une grève générale ce jour-là. Karl Tomasi, ancien candidat suppléant LFI aux élections législatives dans la 1ère circonscription de Haute-Corse, explique pour sa part « suivre ce qui peut se passer autour de cette mobilisation, toujours sans en prendre part à son organisation. » Cependant, il précise qu’il « sera présent s’il y a un rassemblement. » Du côté du Parti communiste français, Marc-Antoine Leroy, responsable de la section ajaccienne, annonce « soutenir ce genre d’initiative » toujours « sans faire partie de l’organisation », espérant surtout que cette journée « crée une dynamique en vue de la grande mobilisation sociale et syndicale du 18 septembre prochain. »

Côté syndicats, la CGT appelle à la grève dans le public mais aussi dans le privé le 10 septembre. À Bastia, la CGT, dans une mobilisation sans lien direct avec le mouvement du 10 septembre, se rassemblera place Claude-Papi à 10h, dans les quartiers sud de la ville, pour débattre avec la population et préparer la journée d’action sociale du 18 septembre.

Sur notre île, à l’image de ce qui est constaté dans l’ensemble de la France, les protagonistes du mouvement du 10 septembre semblent se faire discrets, encore plus peut-être. Faute de véritable relais ou en raison d’un nombre de personnes trop faible sur le terrain. Cet appel lancé sur les réseaux sociaux est également peu lisible et peu structuré. C’est peut-être aussi l’une des raisons de la timidité d’une grande partie des organisations syndicales et politiques, qui restent tout de même attentives à ce qui peut se passer dans la rue, alors que la France s’enfonce encore plus dans la crise politique, avec un gouvernement Bayrou qui pourrait ne pas survivre au vote de confiance du 8 septembre prochain.

Dans la presse nationale, nos confrères, qui ont eu accès à des notes des services de renseignement, estiment que les autorités s’attendent à "100.000 personnes dans toute la France avec de possibles blocages ou actions de sabotage, notamment autour des dépôts pétroliers". Verra-t-on ce type d’action en Corse ? Réponse le 10 septembre.