Bastia - Une boum inclusive pour changer le regard sur le handicap

Réunir des enfants « ordinaires et extraordinaires ». C’est l’objectif de l'association l'Éveil-Adapei qui organise, mercredi 1er octobre à partir de 14 heures dans les  Jardins de l’Annonciade à Bastia, la deuxième édition d’Une boum pas comme les autres. Porté par l’association, en lien avec son institut médico-éducatif (IME), cet événement veut favoriser la rencontre, le jeu et la fête entre tous les enfants, quels que soient leurs profils. « Nous souhaitions vraiment remettre le handicap au cœur de la cité, le rendre plus visible, et surtout montrer qu’un enfant porteur de handicap visible ou invisible, ce n'est pas que ça, et c'est aussi plein d'autres bonnes choses », explique Patricia Beck, directrice de l'association l'Éveil-Adapei.
 

Au programme de l’après-midi : des ateliers artistiques et ludiques animés par les intervenants de l’IME et plusieurs partenaires culturels. Les enfants pourront  s'initier aux arts plastiques, à la lecture, aux percussions, ou encore innover avec de musique assistée par ordinateur. « Ceux qui sont déjà inscrits dans cet atelier seront présents. Ils seront rejoints par les enfants qui sont dans les structures, et les autres qui viendront avec leur famille. » L’objectif est de favoriser une pratique partagée, où enfants « ordinaires et extraordinaires » créent ensemble, dans un même espace.
 

Pensés pour tous, ces ateliers reprennent des activités déjà familières  à tous, mais dans un contexte nouveau, ouvert à la diversité. En les partageant avec des jeunes porteurs d'handicap, ces moments permettent de créer du lien. « Ils viennent dans le parc, ils participent à un atelier ensemble… On a vraiment cette volonté que ce soit  des moments pour tous  pour qu’ils puissent se comprendre malgré les différences. » L’année dernière, l’événement avait réuni une centaine de participants. L’association espère aujourd’hui en faire un rendez-vous annuel.
 

L’après-midi se clôturera par une grande fête animée par le DJ UN*DEUX. « La boum, c'est la volonté de  se réunir pour affirmer que  peut  s'amuser tous ensemble, malgré des différences. On voulait que ce soit aussi un temps pour tous les enfants. Certains sont internes dans les IME, mais d’autres n'y vont que la journée et restent en famille. C’est pour cela, que nous avons choisi de faire ça un mercredi après-midi, pour que toutes les familles puissent être sur un même pied d'égalité, et que ce soit un moment familial parents-enfants. »
 

Un moment de fête, mais aussi de sensibilisation
 

Au-delà de la boum et des activités, l'événement vise aussi à favoriser la compréhension mutuelle entre les enfants et à lever les tabous autour du handicap. Pour accompagner cette démarche, un petit livret intitulé Super Cerveau sera distribué à l’entrée de la boum. Rédigé par le psychologue de l’IME, ce document explique de manière simple « comment fonctionne un enfant porteur de handicap ». « L’idée, c’est d’expliquer qu’un handicapé peut réagir différemment parce que son cerveau est différent, mais qu’il est quand même possible de le comprendre, et qu’il suffit juste de connaître les différences » , détaille Patricia Beck.

Une initiative qui répond à un besoin concret, avec des familles qui ne savent pas toujours comment aborder la question du handicap avec leurs enfants, et d’autres qui hésitent même à se mêler au grand public par peur de gêner ou d’être mal compris. « Il y a un tabou des deux côtés », souligne la directrice de l'Éveil-Adapei. « C'est parfois difficile pour les familles qui ont un enfant porteur de handicap d'aller dans la ville au contact du grand public. Et il y a des parents avec des enfants ordinaires qui ne savent pas comment expliquer le handicap et qui ne trouvent pas les mots. Cette boum est aussi là pour faire le lien entre tous les enfants et toutes les familles, et on a des outils qui ont été créés et pensés exprès pour ça. »