Corse Net Infos - Pure player corse

Bastia : Le devenir de l’ancienne école communale de plein air du Fort Lacroix inquiète les riverains


Philippe Jammes le Jeudi 11 Juin 2020 à 19:46

L'Association « Pour la préservation et le développement du quartier du Palais de Justice - Fort Lacroix - Guadellu - Saint Antoine », créée en 2010, s’inquiète du devenir de l'ancienne école de plein air située derrière le Palais de justice de Bastia et susceptible, selon elle, d’être livrée à la spéculation immobilière.



Marie-Joséphine Gianninelli et François Lemonnier s'inquiètent du devenir de cette ancienne école du centre-ville de Bastia
Marie-Joséphine Gianninelli et François Lemonnier s'inquiètent du devenir de cette ancienne école du centre-ville de Bastia

Bâtie à la fin des années 60 sur l’ancien cimetière génois de la ville et en fonction jusqu’à la fin des années 90, cette école communale d’environ 700 m², nichée dans la nature,  accueillait des élèves en difficulté. «Lors de la dernière mandature d’Emile Zuccarelli, l’école avait été vendue aux environ de 350 000 € au ministère de la Justice qui souhaitait en faire une annexe du Palais de Justice. Plastiqué à deux reprises, le bâtiment avait alors été revendu aux domaines » explique François Lemonnier, membre de l’association.
Remis en vente par les domaines, la nouvelle équipe municipale de Pierre Savelli qui l’a placé en zone verte l’an passé à la demande de l’association, avait alors émis le projet d’user de son droit de préemption pour le racheter.


​«Les riverains du fort Lacroix et du Guadellu ont été sollicités dans le cadre de la politique des quartiers pour étudier un aménagement du secteur comme un sentier botanique, des jardins partagés, des jeux d'enfants mais pas d'immeubles. La municipalité projetait aussi l'installation d'un agriculteur bio et d'un centre pédagogique dédié à la permaculture » complète Marie-Joséphine Gianninelli, la présidente de l’association.
«Aujourd’hui, après 15 ans d'abandon total, une toiture du bâtiment éventrée, des abords non débroussaillés, ce lieu ne sert plus que de parkings pour les cars de C.R.S. en attente d'intervention » souligne Marie-Joséphine Gianninelli. «Le site, actuellement mis en vente par le service des domaines, intéresse fortement des promoteurs immobiliers pour y installer diverses sociétés privées, des cabinets d’architectes ou d’huissiers, et le tribunal de commerce. Nous en avons eu vent via plusieurs sources. D’ailleurs par plus tard que 2 jours, des personnes sont encore venues visiter les lieux. Ce serait une catastrophe pour le quartier. Ce projet s’il était réalisé serait synonyme de passage de 30 à 50 voitures supplémentaires par jour dans un boyau étroit de 3 mètres de large entre 2 hauts murs».


Cette propriété communale, devenue propriété de l’État donc ,mais mise en vente, serait donc en passe de devenir propriété privée, «dans la plus grande discrétion du confinement pour les bénéfices de quelques uns » précise encore  la présidente. «Aujourd’hui on sait que la municipalité de Bastia a renoncé à son droit à préempter pour acquérir cette parcelle, montrant par là les limites de la concertation de la population lors de décisions importantes » déplore la présidente. «Au delà de l'appauvrissement du patrimoine communal, de l'abandon du centre de permaculture qui donnait son sens au reste de la seule zone verte du centre ville de Bastia se pose également la question de la sécurité de cette voie unique et étroite, les habitants, les écoliers, les collégiens, les promeneurs, les touristes empruntent régulièrement le chemin communal à peine carrossable sur quelques mètres et dont les riverains demandent la réfection à la municipalité ».

In fine l’association souhaite que les autorités compétentes en matière de sécurité (pompier, municipalité..) émettent un avis défavorable à cette explosion de la circulation automobile dans un quartier déjà au bord de l’asphyxie. «Nous en sommes à des triples files de voitures au milieu des containers poubelles sur les passages piétons » fait remarquer la présidente qui, via CNI,  interpelle les candidats à l'élection municipale de Bastia.  
Du coté de la mairie, on confirme l’existence d’un projet « vert » de sauvegarde de l’ancienne école mais pour l’heure, faute de finances, elle n’a pu faire valoir son droit de préemption. Toujours selon la mairie le projet n’en serait pas abandonné pour autant.
« Les autres candidats aux élections ont –ils un avis ? » déclare MJ Gianninelli qui conclut en soulignant que l’association qui recense un centaine de famille adhérente,  se bat depuis 2 ans pour obtenir une navette desservant le quartier, l’amélioration de la circulation et du stationnement et le traitement des ordures et notamment des dépôts sauvages.