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Bastia : Henri Malosse explique l'Europe aux classes de quatrième du collège Simon-Vinciguerra


Odile AURACARIA le Dimanche 16 Février 2014 à 08:12

Henri Malosse, élu européen, 30ème Président du Comité Economique et Social Européen, participait vendredi matin à un débat très animé avec les élèves de 4ème3 et 4ème4 dans les locaux du CDI du collège Simon Vinciguerra. En prologue à cette rencontre Henri Malosse rappelait que des liens très forts le rattachaient à cet établissement scolaire où son père a enseigné l'Allemand pendant de très nombreuses années.



Bastia : Henri Malosse explique l'Europe aux classes de quatrième du collège Simon-Vinciguerra
La grande salle du CDI dont est responsable Paule Beveraggi était pavoisée de drapeaux aux couleurs des 28 pays appartenant à l'Union Européenne. Un panneau a été réalisé à cet effet par la classe de 6ème4, la mention "bonjour" ayant été traduite dans les différentes langues européennes. Les recherches effectuées par les deux classes de quatrième, sous les directives de Marie-Pierre Marchini, professeur d'Anglais, étaient aussi exposées. Il s'agissait pour les collégiens d'effectuer un travail sur "La construction d'une culture et d'une citoyenneté européenne". Les deux classes de quatrième ont ainsi travaillé sur le projet "A la découverte de l'Europe", chaque élève tirant au sort un pays de l'Union Européenne puis effectuant des recherches afin de le présenter, la présentation, en français ou en anglais, étant accompagnée de la photographie et de la description d'un monument remarquable de leur choix.
Ainsi l'assemblée a pu découvrir les travaux d'Antoine, Perrine, Amandine, Anthony, Hugo, Caroline... et avoir un aperçu de la Belgique à Bruxelles et sa célèbre statue "Manneken-Pis", de l'Espagne à Barcelone avec "la Sagrada Familia" de Gaudi, de l'Italie à Rome avec son "Colisée" construit par les Romains, de la France à Paris avec le musée du "Louvre" ou encore de la Pologne à Varsovie avec son "Palais de la Culture et de la Science" monument très contreversé qui a été offert par Staline après la seconde guerre mondiale.

L'interview des collégiens
Henri Malosse a bien voulu répondre ensuite aux questions très pertinentes de son jeune auditoire, certaines assez personnelles, d'autres plus générales et axées sur l'Europe, qui ont fusé de toutes parts.

- Quelles langues parlez-vous?
- Anglais, Allemand, Polonais, Russe.

- Avez-vous voyagé dans les 28 pays de l'Union Européenne?
- Oui, je les connais tous. Pour certains pays je n'ai fait que des séjours très courts de deux ou trois jours, pour d'autres je m'y rends régulièrement. Mais, je suis allé dans tous.

- D'où est venue cette passion que vous avez pour l'Europe?
- Cela me vient de mes parents qui étaient ouverts, de mon père qui enseignait l'Allemand. De l'école aussi, car j'ai eu un professeur d'Allemand, lui-aussi, qui affichait dans sa salle de classe un portrait de Jean Monnet qui est un maillon essentiel de la construction européenne.

- Qu'est-ce qu'être citoyen européen?
- C'est d'abord respecter tous les citoyens européens des 28 pays.
C'est voter aux élections européennes dès 18 ans.
C'est aussi avoir des droits, la libre circulation pour voyager, travailler, faire des études.

- L'Union Européenne peut-elle faire plus pour la démocratie en Russie ou en Chine, par exemple?
- Oui, je pense qu'il faut dire les choses plus ouvertement et que l'Europe pourrait se montrer un peu plus courageuse. Le 10 mars prochain, je me rends au Tibet pour apporter mon soutien au peuple tibétain.
Je me suis aussi rendu deux fois en Ukraine ces derniers mois, et des ukrainiens ont été invités à des réunions à Bruxelles. Nous apportons notre soutien à tous les gens qui souhaitent le changement et se battent pour la démocratie.

- Pourquoi la Suisse ne fait-elle pas partie de l'Union Européenne?
- Simplement parce que ce pays ne souhaite pas en être membre. C'est un choix. Il en est de même pour certains petits états du continent européen, Monaco par exemple.

- Pourquoi le Royaume-Uni n'a pas adopté la monnaie européenne?
- Là aussi, il s'agit d'un choix. Avoir la monnaie unique exige beaucoup de contraintes. Les britanniques sont très attachés à leur monnaie, ils n'étaient pas prêts à franchir ce cap. Ils ont toujours un pied en Europe et l'autre pied en dehors. C'est un statut un peu particulier.

- La Turquie va-t-elle entrer dans l'Union Européenne?
- Non, pas dans l'immédiat car ce n'est pas encore une vraie démocratie.

- Quels sont les pays à l'origine de la création de l'Union Européenne?
- Il ne s'agit pas d'une affaire de pays mais d'une histoire humaine. Une des grandes figures de la construction de l'Europe est Jean Monnet (1888-1979), à l'origine autodidacte, marchand de Cognac, devenu fonctionnaire, qui a réussi à convaincre d'autres personnes de la nécessité de bâtir l'Europe (Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi...)

- Quelle place la Corse peut-elle avoir en Europe?
- La Corse est une île qui a une identité très forte. Elle peut devenir une sorte de modèle pour l'environnement qui a pu être préservé. Des projets peuvent aussi être développés qui sont susceptibles d'intéresser toute l'Europe. Je pense en particulier aux recherches effectuées par Stella Mare et l'Université. Cela représente un pôle d'excellence. L'aquaculture, la protection des forêts, l'adoption d'énergies nouvelles... peuvent avoir une influence sur le reste de l'Europe.
Les échanges entre Henri Malosse et les élèves auraient pu se poursuivre encore longtemps, tant les uns et les autres étaient passionnés par ce sujet.
Henri Malosse pour clore le débat n'a pas manqué de souligner que faire partie de l'Union Européenne était une opportunité, une chance de nous rassembler pour garantir la paix et la stabilité. Il a incité aussi son auditoire  à s'ouvrir aux autres et à bénéficier du programme "Erasmus" qui offre la possibilité aux étudiants d'effectuer leurs études dans le pays européen de leur choix.
En attendant leur entrée à l'université, nos collégiens de quatrième savent d'ores et déjà que l'an prochain en troisième il étudieront "La citoyenneté européenne" qui est au programme en histoire-géographie.
Odile AURACARIA