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Autonomie : Jean-Felix Acquaviva interroge le Premier ministre. Gérard Collomb élude…


le Mercredi 13 Décembre 2017 à 17:54

"Etes-vous prêt à réaliser, avec nous, ce statut d’autonomie, à saisir les mains qui se tendent, à consolider la paix, et à construire enfin des ponts entre Paris et la Corse au lieu de réaliser des murs ?" Jean-Felix Acquaviva, député de la Haute-Corse, a interpellé, mercredi après-midi, le Premier ministre Edouard Philippe sur l'autonomie de la Corse après les élections territoriales qui ont amplifié la présence des Nationalistes à l'Assemblée de Corse. C'est le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui lui a répondu…









La question de Jean-Felix Acquaviva
Monsieur le Premier Ministre,  

Ce vieux peuple de Méditerranée qu’est le peuple corse, composé de Corses d’origine et d’adoption, a parlé de manière claire et largement majoritaire.

C’est un fait politique et historique incontestable.

La signification de ce vote ne peut être interprétée de manière élastique.
Les Corses ont dit que la langue corse était le fondement profond de leur identité, qu’il fallait lui redonner une utilité sociale par l’officialisation. Celle-ci ne s’opposant nullement au Français.
Les Corses ont dit qu’il fallait mettre un terme à la spéculation immobilière galopante aliénant les résidents insulaires.
Les Corses ont dit qu’il voulait un statut d’autonomie avec un pouvoir législatif et règlementaire direct dans des domaines impactant leur vie quotidienne.
Le statut de 2002 octroyé à l’île s’est révélé inopérant quant à l’adaptation aux spécificités.
L’autonomie, c’est une notion claire en droit, ce n’est pas l’adaptation aux normes de Paris vers la Corse, ni donner aux Préfets la capacité d’adapter les lois. Cela serait un déni de démocratie et un centralisme déguisé.
L’autonomie, c’est le transfert direct de responsabilité et de pouvoir législatif à une assemblée délibérante territoriale élue par le peuple.
En démocratie, lorsque le peuple s’exprime clairement sur ces questions, c’est la Constitution que l’on doit changer, pas le peuple.
Les Corses ont dit qu’ils voulaient sortir de cinquante ans de conflits avec Paris et ils veulent que la paix soit effective, que les prisonniers soient rapprochés, parce que c’est la loi.
Et pour sortir du conflit de cette importance qui a provoqué tant de drames de tous côtés, il conviendra d’envisager l’amnistie lorsque celle-ci se posera. Pour faire la paix, il faut souvent avoir plus de courage que pour faire la guerre.
Les Corses n’attendent pas que l’on élude les vraies questions sur lesquelles ils se sont prononcés, ils attendent un dialogue sans tabou sur ce projet engageant leur avenir.
Monsieur le Premier Ministre, deux voies s’offrent à vous :
Soit celle de la crispation, de la défiance qui nous a été manifestée jusqu’à ce jour ;
Soit celle de donner au dialogue avec la Corse la vraie dimension que mérite ce peuple qui vous a parlé franchement,
M. le Premier Ministre, nous vous demandons solennellement, au nom de l’ensemble des Corses, dont nous sommes, ici, les représentants légitimes :
Etes-vous prêt à réaliser, avec nous, ce statut d’autonomie, à saisir les mains qui se tendent, à consolider la paix, et à construire enfin des ponts entre Paris et la Corse au lieu de réaliser des murs ?