Comme elle de nombreux collégiens ont fait le déplacement pour participer à cet événement qui leur a permis de découvrir comment se passe, en pratique, une formation dans un centre de formation des apprentis. "C'est l’occasion de recueillir les retours d’expérience de jeunes en formation et rien n’égale la force de la parole d’un jeune à un autre jeune." observe un papa qui a accompagné son enfants intéressé par la filière boucherie.
Lors de cette journée portes ouvertes, plusieurs centaines de jeunes, venus essentiellement de collèges du département, ont visité le campus et découvert les filières proposées, ses pôles de savoir-faire et ses formations. Formateurs, enseignantes et apprentis ont répondu tout au long de la journée aux questions et interrogations des parents, des jeunes ou du public intéressé, sur les nombreux métiers offerts par le CFA, avec des diplômes allant du CAP au BTS (bac + 2) en alternance.
L’occasion de constater que le CFA se porte bien, et suscite plus que jamais l’intérêt des jeunes générations. Raison pour laquelle des récents investissements ont permis de développer la structure, afin de rénover l’atelier de boulangerie, de mettre à niveau le matériel de cuisine, de créer un atelier boucherie, d’agrandir le secteur esthétique, et de rénover totalement l’atelier de coiffure. Des travaux chiffrés à plus d’un million d’euros, mais justifiés par l’arrivée continue de nouveaux étudiants, qui sont maintenant au nombre de 850.
Symbole de la qualité de l’enseignement, la journée portes ouvertes a également permis de récompenser trois élèves apprentis qui ont participé. aux sélections régionales des Worldskills, dont le lauréat en pâtisserie-chocolaterie, Jules Davy-Reyes, 17 ans, est qualifié pour la finale nationale des olympiades des métiers, en section pâtisserie chocolaterie qui se tiendra en septembre prochain à Lyon. "Cela met en exergue qu’il y a une qualité d’investissement de la jeunesse, et une réelle formation, qui permet d’être comparable aux meilleurs », s’est félicité Xavier Luciani, le directeur du CFA, saisissant l’occasion de souligner qu’« il n’y a pas que les voies classiques de l’enseignement supérieur qui amènent à une véritable intégration professionnelle et sociale."
Justement, au cours de la journée portes ouvertes, différents acteurs ont rappelé que l’apprentissage était une voie très riche sur le plan de l’emploi. Un critère déterminant au vu du marché actuel. Ainsi, il est plus fréquent de voir les étudiants sortir avec plusieurs offres qu’aucune. De quoi inspirer les presque 200 élèves issus de différents collèges de Bastia, qui avaient fait le déplacement au CFA mercredi.
Dépoussiérer l'apprentissage professionnel
- À qui sont destinées les filières d’apprentissage du CFA ?
- Essentiellement à l’ensemble des jeunes collégiens de 3e, au moment de leur orientation. Mais pas uniquement, car le profil type de l’apprenti a évolué ces dernières années. D’ailleurs, le législateur ne s’y est pas trompé, puisqu’une loi de 2018 a fait remonter l'âge limite de signature des contrats d’apprentissage jusqu’à 30 ans, alors qu'il était fixé à 26 ans auparavant. Ça montre bien que le CFA ne concerne plus uniquement les jeunes de collège, mais aussi les étudiants de lycée ou de l'enseignement supérieur.
- Aujourd’hui il y a même un public -« adulte » qui se tourne vers l’apprentissage. Comment expliquer cet engouement soudain pour l'apprentissage ?
- Avec la crise Covid il y a effectivement eu un regain d'intérêt pour les métiers dits essentiels. Les gens ont vu qu'en cas d'arrêt de l'économie, certains besoins étaient inévitables. Il y a eu une attractivité sur ces métiers là où le besoin de main-d'œuvre est énorme. En plus la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, votée en septembre 2018, a assoupli les conditions d'entrée et aujourd’hui on peut signer un contrat d’apprentissage jusqu’à 30 ans. On a d’ailleurs eu une hausse du nombre d’inscrite sur ces trois dernières années et nous avons franchi le cap de 730 apprentis au mois de décembre 2022 et à ce jour nous avons près de 850 jeunes en formation.
- Quel est l'intérêt pour une entreprise de recruter un alternant apprenti ?
- Depuis le 1er janvier, pour tout apprenti embauché, l’entreprise reçoit un soutien de 6000 euros. Ensuite, il reste les exonérations de charges patronales pour le salaire versé à l’apprenti. Donc les patrons sont largement gagnants, c'est presque une opération blanche.
- Est-ce que certaines filières sont particulièrement porteuses ?
- Tous les métiers sont en tension, ce sont des données formelles depuis 2022. Plus particulièrement dans les métiers du bâtiment et les métiers de bouche, c'est vrai. Il y a beaucoup plus d’offres que de demandes qui s’explique par un rebond économique, que suit le marché du travail. C’est une conséquence de l’après-Covid. Il y a beaucoup de secteurs qui ont connu un afflux de travail, à tel point que les entreprises sont même obligées d’aller chercher ailleurs pour assouvir leur besoin de main-d’œuvre.
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