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Assemblée de Corse : Entre solennité, émotions et boutades


Vincent Marcelli le Mardi 2 Janvier 2018 à 22:20

La session d’installation de la nouvelle collectivité unique s’est déroulée dans le droit fil de celle de décembre 2015. Marquée, sans doute et compte tenu du plus grand nombre d’élus de la majorité sortante, par une plus grande émotion. Et, en prime, quelques boutades…



Le serment des membres de l'Exécutif et du président de l'Assemblée de Corse (Photos Marilyne Santi)
Le serment des membres de l'Exécutif et du président de l'Assemblée de Corse (Photos Marilyne Santi)

On savait de Pierre-Jean Luciani, ancien président du « regretté » Conseil Départemental, qu’il ne passerait guère inaperçu lors de la session d’installation de la nouvelle collectivité. Pour preuve, celui qui aura été, en tant que doyen, président jusqu’à l’élection prévisible de Jean-Guy Talamoni, aura ravi l’assistance par certaines boutades dont il a le secret. A commencer par « m’anu messu fora pà a porta, sò entrutu pà a finestra » en guise de préambule. Mais pas que…Le doyen des élus a surenchéri, évoquant la stèle de toutes les polémiques dans son discours. Entendez par là, celle érigée dans les jardins de la Préfecture. Et s’il a esquissé une nouvelle boutade en parlant d’une stèle érigée dans les salons du Grand-Hôtel et un nom qui « ne figurera pas aux côtés de ceux de Prosper Alfonsi et Jean Paul de Rocca Serra, ni Jean-Guy Talamoni », il a salué ce dernier et félicité la majorité sortante. Toujours sur le ton de l’humour, il a fustigé la loi NOTRe à l’origine de la collectivité unique à laquelle on le sait il n’était guère favorable. « Cette loi n’est pas la nôtre ! », s’est-il exclamé ironiquement. Puis, lors de l’élection du président de l’Assemblée de Corse, il a de nouveau fait piaffer l’assistance. Jean-Martin Mondoloni, Valérie Bozzi (pas de fusion et deux camps visiblement tendus, peu enclins à s’unir), Jean-Charles Orsucci et Jean-Guy Talamoni s’étant présentés en tant que candidats, Pierre-Jean Luciani a lu un bulletin au nom de « Simeoni », ajoutant, in lingua nustrale, « ci hè qualchissia chì hà fattu una gambetta quì… ». On apprendra, un peu plus tard, qu’il s’agit de Paul Leonetti, qui s’est en l’occurrence et pour faire taire toute polémique, « dénoncé »…
Moins humoristiques les visages des chefs de file de l’opposition lors des salves d’applaudissements du camp nationaliste, debout, à l’élection de Jean-Guy Talamoni. Tout le monde restera assis, à l’exception de Pierre Giongha. Et, en fait de « gambetta », elle interviendra lors de l’élection du conseil exécutif. 42 voix pour alors que la majorité sortante compte 41 élus… Andate voi à sapè quale hè chì hà vutatu…
Et, en guise de clôture, Gilles Simeoni répondra à Pierre-Jean Luciani : « le scoop de cette journée ? Le président du conseil exécutif de Corse, nationaliste, fait son discours en français et le président doyen d’âge de l’Assemblée de Corse, hostile aux nationalistes, truffe le sien de phrases en corse… »
La séance s’est achevée par un poignant Diu vi Salvi Regina, entonné par le public et suivi de « Sunate lu Corsu », puis, en dehors de l’hémicycle, de « Corsica Nostra » ou encore « A Palatina ».
Pour la nouvelle majorité, les choses sérieuses commencent dès ce mercredi par une première réunion de travail du tout nouveau conseil exécutif…

Parmi les invités : Edmond Simeoni et son épouse
Parmi les invités : Edmond Simeoni et son épouse