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Assassinat d’Yvan Colonna : Vers une levée du secret défense ?


CNI avec AFP le Lundi 6 Février 2023 à 17:50

20 documents de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) allant du 11 septembre 2012 au 2 mars 2022, date de l'agression mortelle d’Yvan Colonna à la prison d'Arles pourraient être prochainement déclassifiés.



Photo Michel Luccioni
Photo Michel Luccioni
Gérald Darmanin s'apprête à déclassifier partiellement vingt documents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) demandés par les juges qui enquêtent sur le meurtre d'Yvan Colonna par un codétenu à la prison d'Arles en mars 2022  a-t-on appris lundi de source proche du dossier.

Le 18 janvier, le Conseil du secret de la Défense nationale (CSDN), sollicité par le ministre de l'Intérieur, a rendu un avis favorable à la levée partielle du secret sur vingt notes, en demandant d'en occulter certains passages, selon sa publication au Journal officiel samedi.
"Le ministre suit toujours l'avis de la CSDN et ce sera le cas sur ce dossier", a indiqué à l'Agence France-Presse la source proche du dossier, confirmant une information du mensuel L'Essor de la Gendarmerie nationale.

Une commission d'enquête créée
Ces notes s'étalent du 11 septembre 2012 au 2 mars 2022, date de l'agression de l'indépendantiste corse à la prison d'Arles, où il purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac. Son meurtrier, Franck Elong Abé, un détenu radicalisé condamné à plusieurs peines dont une de neuf ans pour association de malfaiteurs terroriste, a depuis été mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste.

Une commission d'enquête autour de l'agression mortelle d'Yvan Colonna, détenu à la prison d'Arles, a été créée. Lancée à l'initiative du député de la deuxième circonscription de Haute-Corse Jean-Félix Acquaviva, la commission d'enquête doit notamment se pencher sur les conditions de détention du meurtrier présumé, Franck Elong Abé, mais ne peut "pas faire porter ses investigations sur des questions relevant de la compétence exclusive de l'autorité judiciaire", avait prévenu Caroline Abadie (Renaissance), rapporteuse du texte créant la commission.
La commission d'enquête entend faire la lumière sur "les conditions dans lesquelles" le meurtrier présumé "a pu bénéficier d'un classement en détention ordinaire […] et ne pas être soumis aux étapes de détection de la radicalisation en milieu carcéral".