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Après une année 2014 terne, des perspectives plus optimistes pour les entreprises Corses ?


Marilyne SANTI le Mardi 10 Mars 2015 à 22:11

Benoît Gress directeur régional de la Banque de France en Corse a présenté mardi dans ses bureaux, les résultats de l’enquête de fin d’année de la région Corse et des perspectives 2015, pour les entreprises insulaires. Une enquête réalisée auprès de 1 500 entreprises dont 72% ont répondu. Un échantillon qui couvre près de 55% de la totalité des effectifs recensés par l’URSAF au 31 décembre 2013 pour les secteurs marchands de l'industrie, les services marchands, la construction et le commerce de gros. Une année plutôt terne pour la région Corse dont les chiffres 2014 n’ont même pas atteint le prévisionnel. Les chiffres pour 2015 s’annoncent plus optimistes.



Après une année 2014 terne, des perspectives plus optimistes pour les entreprises Corses ?

Des performances ralenties par rapport aux prévisions pour l’industrie

Le chiffre d’affaires a très faiblement augmenté en 2014 même s’il reste en dessous des prévisions. Ce qui inverse la tendance de 2013. Une évolution dûe à la hausse de l’exportation dans les produits agroalimentaires.
Pour 2015, une progression de +1,9% pour l’activité et de +0,4% pour les effectifs sont prévus par les industriels sans aucun rebond d’investissement attendu.
L’agroalimentaire devrait connaitre une croissance un peu plus soutenue qu’en 2014, tout comme le matériel de transport dont le rythme reste soutenu par le secteur de l’aéronautique civile.
En revanche, le repli devrait se poursuivre dans les fabrications de produits industriels, notamment ceux liés au BTP.

Une année plutôt terne pour les services marchands

Si en 2013 le chiffre d'affaires cumulé des quatre branches des services augmentait de 3,1% et les prévisions s’affichaient à +1,5%, l’année 2014 se termine avec un recul modéré à – 1% de CA qui a particulièrement impacté l’hébergement, la restauration et les activités immobilières. Si une légère hausse du volume des affaires est attendue en 2015 on attend une très forte diminution de l’investissement déjà en net recul en 2014. 

Une année en net recul pour la construction

Les commandes qui ont chuté en 2014 ont fait baisser le CA de la construction par rapport en 2013, impactant tous les branches de la construction et celui de la promotion immobilière avec une baisse de son chiffre d'affaires de 24%. De ce fait les effectifs ont de nouveau été ajustés fortement à la baisse. Un contexte qui devrait se reprendre en 2015 où l’on devrait retrouver un peu plus d’activité. La réduction des effectifs permanents sera compensée par un recours plus prononcé au personnel intérimaire.
Un repli général et fort de l’investissement pour l’année 2015 atteindra -45%.
Avec des carnets très réduits et une demande tant publique que privée qui ne semble pas se raffermir, les prévisions d'activités sont prudents. 

Décrue persistante dans le commerce de gros

C’est la deuxième année consécutive d’érosion des marchés, marquée en 2014 par une perte de marchés à l’exportation. Excepté pour le commerce de gros automobile qui qui connait une tendance positive. Une perte de l’emploi global est à souligner. Des perspectives plus favorables s’annoncent pour 2015 avec un retour à la croissance des CA et une reconquête des marchés extérieurs.
L’emploi permanent devrait être faiblement impacté. Après deux années difficiles, les intervenants tablent sur une reprise. Celle-ci pourrait-être assez sensible pour les produits alimentaires, tandis qu'elle ne serait que technique pour les biens industriels.

Benoît Gress : "La Corse est l'endroit idéal pour investir"

Mais la Corse doit aussi se donner les moyens de faire prospérer son économie et de la développer moyennant quelques efforts dans des domaines précis ainsi que l'a souligné Benoît Gress.

La formation : La Corse est la région où le nombre d’universitaires est le plus faible de France, le pourcentage des diplômés de plus de 15 ans est de 20% ici contre 25,7 sur le continent. Plus de diplômes et d’études supérieures c’est plus de diffusion, de capacité à s’intégrer dans les nouvelles technologies. Une façon d’accroître le potentiel intellectuel de l’île.

Toujours rester au bon niveau : Nous rencontrons chaque année des centaines d’entreprises, et même dans les plus petites entités il y a la compréhension de la nécessité de se mettre à jour, de rester « up to date » comme disent les anglo-saxons sur la technologie, l’informatique, sur les brevets. L’économie est foisonnement surtout dans une île où il y a plus de petites que de moyennes et grosses entreprises.

Investir : Si on regarde les chiffres de budget d’investissement ils sont décevants, mais il y a un foisonnement dessous. Il y a des économistes qui considère que quand on explique la croissance économique, on a les facteurs physiques, la quantité de travail, de matériel, de capital et tout ce qu’on appelle le facteur résiduel de la croissance. Dans une économie comme la nôtre le facteur résiduel est plus important qu’ailleurs, il peut parfois même atteindre  40%. Aujourd’hui il faut investir, c’est la bonne période puisque nous avons aujourd’hui les taux les plus bas depuis 1945.
Par le biais de la reprise de l’investissement on peut espérer un léger mieux. En remplaçant les matériels vieillissants, mais aussi l’investissement dans l’immatériel. L’immatérialisation des bilans d’entreprises semble être aujourd’hui une nécessité, la Corse est le territoire national où l’investissement d’amélioration est le plus faible. On ne peut pas maintenir un territoire s’il n’innove pas. Et il faut qu’il innove dans ses atouts principaux, dans les brevets, les savoir-faire, la mise en œuvre de ces savoirs faire, dans des fonds de commerce immatériels. Sans négliger l’investissement physique.

Diversifier : Nous avons une économie qui est insuffisamment diversifiée. Ses piliers sont le tourisme et le BTP essentiellement. De plus ce sont deux secteurs qui se nourrissent l’un l’autre. Quand les touristes sont là il y a des velléités d’achat, de locations auxquelles on peut associer les mouvements du BTP. Donc lorsqu’on est peu diversifié et qu’un ralentissement se fait sentir dans un pôle majeur, tout l’ensemble est affecté et en particulier les services au système et ensuite les services aux entreprises.

Donc les atouts naturels doivent être renforcés préservés mis au gout du jour, up daté, technologique et doivent permettre de financer la diversification.