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Antenne téléphonique de Peri : Free et le collectif citoyen devant le tribunal administratif de Bastia


Livia Santana le Mercredi 9 Décembre 2020 à 17:02

Le différend opposant l'opérateur mobile Free au Culletivu pa u cumunu I Peri, concernant l'installation d'une antenne téléphonique sur la commune de Peri, est venu ce mercredi 9 décembre devant le tribunal administratif de Bastia. L'entreprise demande au tribunal l'expulsion par les forces de l'ordre, des citoyens qui occupent les lieux en signe de protestation. Le jugement sera rendu jeudi ou vendredi.



Ce mercredi matin se jouait devant le tribunal administratif de Bastia un nouvel épisode de "l'antenne de la discorde" de Peri. 
Le 27 novembre dernier, l'opérateur mobile Free avait déposé une requête afin d’utiliser la force publique pour expulser U Culletivu pà u Cumunu I Peri qui bloque les lieux. Le collectif de citoyens empêche l'installation d'une antenne téléphonique sur la parcelle lieu-dit Punta-di-San-Lorente non loin du cimetière du village et à quelques mètres du parcours de la procession du Vendredi Saint.

Lors de l'audience, maître Geoffroy Canivet avocat de Free a plaidé "un ouvrage urgent,  indispensable à la continuité du service public et à la bonne couverture des usagers de la commune" . Pour Jérôme Bisgambiglia, membre du collectif qui représentait la partie adverse, cet argument ne tient pas la route. "Le site de l'autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse montre bien que la couverture, la qualité et la disponibilité des services sont respectés à Peri. Nous ne sommes pas une zone blanche. Il y a même des abonnés Free qui captent très bien."

L'habitant de Péri a rappelé à la barre que le collectif ne s'oppose en rien à la société Free ou d'autres opérateurs mobiles mais plutôt à l'implantation d'une antenne dans un lieu de mémoire des défunts, au caractère sacré. 

Le problème de la parcelle 

Après l'exposition des faits, le président du tribunal dit ne pas disposer d'assez d'éléments pour déterminer si l'intégralité de la parcelle de 26 hectares concernés par l'installation de l'antenne, est publique ou non.  Et donc si son tribunal est compétent pour juger cette requête. En effet, l'emplacement de 25 m2, où a déjà été coulée une dalle en béton afin d'y accueillir le pylône électrique a été loué par Free à la municipalité pour un montant de 5 000 euros par an. Mais la demande d'expulsion du collectif devrait concerner l'intégralité de la parcelle.
Le président du tribunal administratif de Bastia, Thierry Vanhullebus, a laissé à Free jusqu'à ce mercredi 18 heures, pour lui joindre des pièces complémentaires au dossier. 
Le jugement est attendu jeudi dans l'après-midi ou au plus tard vendredi matin. 

A la sortie du tribunal, Jérôme Bisgambiglia est catégorique : le collectif continuera à se battre en occupant le terrain. Si le TA venait à prononcer l'intervention des forces publiques, le défenseur du village se résignera : "on partira, on ne va pas se prendre des coups de matraque quand même..."