C'était son premier rendez-vous avec les acteurs sociaux économiques de l'île. Simone Kamycki, ancienne cheffe de cabinet de la Banque de France à Paris, a pris ses nouvelles fonctions le 21 août dernier.
Pour sa première conférence, elle a choisi d'évoquer le thème de l'inflation et d'inviter pour animer le débat Guillaume Horny, Responsable du Service de recherche en économie financière de la Banque de France. Une journée au contact de banquiers, d'entreprises, de représentants sociaux, d'institutions et d'acteurs économiques avec deux grands thèmes au programme : la question de la réduction de l'inflation, mais surtout la situation locale en Corse. "L'analyse faite au 1er semestre 2022 a fait ressortir que l'économie corse a été très résiliente, explique Simone Kamycki. Cette résilience a eu lieu dans un contexte difficile avec deux difficultés majeures : dans l'approvisionnement et le recrutement."
Des problématiques évidemment liées à la guerre en Ukraine qui n'a pas été anticipée. D'autant plus que le contexte de cette analyse s'oppose à la conjoncture actuelle puisqu'en début d'année, il n'y avait pas d'inflation et au contraire, une consommation importante due à une frénésie post-covid. Et si parmi ces deux obstacles, les soucis d'approvisionnement diminuent et sont en voie de résorption, reste la difficulté à recruter à la fois en nombre et en compétences.
Muscler notre production
"La situation économique de la Corse a notamment été analysée par le prisme de trois grands secteurs : l'industrie, les services marchands et le BTP, tous en croissance de 11% environ sur l'année dernière."
Concrètement, "la tendance reste globalement haussière, mais moindre que les reprises que l'on a connues précédemment", conçoit Simone Kamycki. Concernant l'industrie, les prévisions d'une croissance de 4,8% faites en début d'année par les chefs d'entreprise devraient être conformes.
Les services marchands, dont la croissance était estimée à 4,2%, ont eux bénéficié d'un été extrêmement favorable permettant de s'attendre à une hausse encore plus importante. Le BTP, avec une croissance de seulement 2% prévue, devrait rester stable. "Le secteur du bâtiment fait face à une baisse qui se ressent à cause de carnets de commandes qui s'appauvrissent, déplore la directrice régionale. Malgré tout, ils ne sont pas vides et on peut se satisfaire de voir les soucis d'approvisionnement diminuer." La filière a aussi vu en début d'année l'impact du report d'activité de 2021. Plus généralement, l'économie corse, aussi résiliente soit-elle, doit faire face à la hausse du prix des matières premières. Dans le contexte actuel d'inflation, les marges diminuent et le prix final augmente."Si je dois donner une piste, c'est de continuer à produire, même dans une période compliquée, clame Simone Kamycki. Il faut muscler notre production tout en tenant compte des enjeux climatiques, de digitalisation et de recrutement."
80% des PGE à rembourser
L'ancienne cheffe de cabinet pour la Direction générale des Services à l'Économie, qui s'occupe des réseaux, a déjà travaillé sur la situation corse. "La particularité -même si je n'aime pas ce mot- de l'économie corse est d'avoir un tissu constitué de nombreuses TPE. Il y a des besoins différents, mais les TPE sont une vraie force économique."
Sa mission et celle de la Banque de France seront donc de réduire l'inflation actuelle, avoisinant les 6% dans le pays (il n'y a pas de chiffre à l'échelle locale), pour retrouver un taux proche de 2% à un horizon qui semble lointain. Un point sur les Prêts garantis par l'État (PGE) durant la période covid a aussi été effectué. "6 600 PGE ont été accordés sur l'ensemble du territoire corse, détaille Simone Kamycki. Cela représente au total 1% des 700.000 réalisés en France. On a coutume de dire que l'économie corse représente 0,5% de celle du pays, donc on a prêté à double hauteur."
En Corse, 80% des prêts n'ont pas encore été remboursés. "C'est logique puisque c'était le processus prévu, rassure la Directrice Régionale. Il n'y a ni défaillance ni inquiétude à avoir pour le moment." L'île est dans les temps puisqu'en France, 76% des PGE n'ont pas encore été remboursés.
Pour sa première conférence, elle a choisi d'évoquer le thème de l'inflation et d'inviter pour animer le débat Guillaume Horny, Responsable du Service de recherche en économie financière de la Banque de France. Une journée au contact de banquiers, d'entreprises, de représentants sociaux, d'institutions et d'acteurs économiques avec deux grands thèmes au programme : la question de la réduction de l'inflation, mais surtout la situation locale en Corse. "L'analyse faite au 1er semestre 2022 a fait ressortir que l'économie corse a été très résiliente, explique Simone Kamycki. Cette résilience a eu lieu dans un contexte difficile avec deux difficultés majeures : dans l'approvisionnement et le recrutement."
Des problématiques évidemment liées à la guerre en Ukraine qui n'a pas été anticipée. D'autant plus que le contexte de cette analyse s'oppose à la conjoncture actuelle puisqu'en début d'année, il n'y avait pas d'inflation et au contraire, une consommation importante due à une frénésie post-covid. Et si parmi ces deux obstacles, les soucis d'approvisionnement diminuent et sont en voie de résorption, reste la difficulté à recruter à la fois en nombre et en compétences.
Muscler notre production
"La situation économique de la Corse a notamment été analysée par le prisme de trois grands secteurs : l'industrie, les services marchands et le BTP, tous en croissance de 11% environ sur l'année dernière."
Concrètement, "la tendance reste globalement haussière, mais moindre que les reprises que l'on a connues précédemment", conçoit Simone Kamycki. Concernant l'industrie, les prévisions d'une croissance de 4,8% faites en début d'année par les chefs d'entreprise devraient être conformes.
Les services marchands, dont la croissance était estimée à 4,2%, ont eux bénéficié d'un été extrêmement favorable permettant de s'attendre à une hausse encore plus importante. Le BTP, avec une croissance de seulement 2% prévue, devrait rester stable. "Le secteur du bâtiment fait face à une baisse qui se ressent à cause de carnets de commandes qui s'appauvrissent, déplore la directrice régionale. Malgré tout, ils ne sont pas vides et on peut se satisfaire de voir les soucis d'approvisionnement diminuer." La filière a aussi vu en début d'année l'impact du report d'activité de 2021. Plus généralement, l'économie corse, aussi résiliente soit-elle, doit faire face à la hausse du prix des matières premières. Dans le contexte actuel d'inflation, les marges diminuent et le prix final augmente."Si je dois donner une piste, c'est de continuer à produire, même dans une période compliquée, clame Simone Kamycki. Il faut muscler notre production tout en tenant compte des enjeux climatiques, de digitalisation et de recrutement."
80% des PGE à rembourser
L'ancienne cheffe de cabinet pour la Direction générale des Services à l'Économie, qui s'occupe des réseaux, a déjà travaillé sur la situation corse. "La particularité -même si je n'aime pas ce mot- de l'économie corse est d'avoir un tissu constitué de nombreuses TPE. Il y a des besoins différents, mais les TPE sont une vraie force économique."
Sa mission et celle de la Banque de France seront donc de réduire l'inflation actuelle, avoisinant les 6% dans le pays (il n'y a pas de chiffre à l'échelle locale), pour retrouver un taux proche de 2% à un horizon qui semble lointain. Un point sur les Prêts garantis par l'État (PGE) durant la période covid a aussi été effectué. "6 600 PGE ont été accordés sur l'ensemble du territoire corse, détaille Simone Kamycki. Cela représente au total 1% des 700.000 réalisés en France. On a coutume de dire que l'économie corse représente 0,5% de celle du pays, donc on a prêté à double hauteur."
En Corse, 80% des prêts n'ont pas encore été remboursés. "C'est logique puisque c'était le processus prévu, rassure la Directrice Régionale. Il n'y a ni défaillance ni inquiétude à avoir pour le moment." L'île est dans les temps puisqu'en France, 76% des PGE n'ont pas encore été remboursés.