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Ajaccio : début des travaux pour la future "cité Grossetti"


Julia Sereni le Dimanche 9 Janvier 2022 à 12:06

Les travaux de réhabilitation de la caserne Grossetti débutent. L’ancien bâtiment militaire deviendra, d’ici deux ans, un pôle économique et numérique au service des entreprises du Pays Ajaccien.



La future cité Grossetti à Ajaccio. Visuel : CAPA
La future cité Grossetti à Ajaccio. Visuel : CAPA
Transformer une ancienne caserne en une « agora méditerranéenne » au service des entreprises, c’est le projet - ambitieux - de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA) pour la caserne Grossetti. Le pari était osé, il est en train de se concrétiser. Les travaux préparatoires sont terminés depuis le mois de décembre, et le chantier démarre enfin. D’abord par des opérations de désamiantage, avant d’entamer la démolition, le terrassement et le gros oeuvre en avril prochain. La future « cité Grossetti » devrait être livrée d’ici deux ans.

2 500 mètres carrés dédiés aux entreprises

Le chantier à 5 200 000 euros affiche l’ambition de transformer l’austère bâtiment militaire en un lieu ouvert, dédié aux entreprises insulaires. « L’objectif est de créer un espace de 2 500 mètres carrés qui offrira tout un parcours résidentiel aux chefs d’entreprise et porteurs de projets », explique Audrey Paoletti, directrice de la Maison Entrepreneur, Entreprise et emploi (M3E), qui sera appelée à gérer la cité Grossetti une fois livrée. Concrètement, une fois la porte franchie, le chef d’entreprise pourra trouver toutes les informations dont il a besoin, et, au-delà, bénéficier d’un accompagnement plus ou moins poussé, en fonction de l’avancement de son projet. La cité Grossetti abritera ainsi une pépinière et un hôtel d’entreprises. La première proposera un hébergement à un tarif inférieur à celui du marché, couplé à un service d’accompagnement. Les entreprises les plus avancées pourront, quant à elles, bénéficier uniquement d’une solution d’hébergement, grâce à l’hôtel d’entreprises. « Toutes les phases de la vie de l’entreprise sont prises en compte pour ne laisser personne sur le carreau », commente la directrice de la M3E.

Une « vitrine » de l’activité économique du territoire

La cité sera organisée autour de trois niveaux qui accueilleront des espaces de coworking et de bureaux, une salle de conférence, des salles de réunion, un espace « snacking », un showroom et une terrasse panoramique. Le lieu se veut une véritable « vitrine » de l’activité économique de l’agglomération ajaccienne. « Le développement économique est un axe stratégique dans l’ambition portée par le projet de territoire », indique Stéphane Sbraggia, Premier adjoint au maire d’Ajaccio et Conseiller communautaire en charge de l’aménagement, du développement économique, l’innovation et l’emploi. Au-delà du projet en lui-même, l’idée est de « redéfinir et redonner des fonctions » à ce quartier de l’ouest de la ville, avec une coloration « qui tend vers cette idée de faire venir des entreprises ».  Une sorte de rééquilibrage, en somme, à l’heure où l’essentiel de l’activité économique s’opère désormais à l’extérieur de la ville d'Ajaccio.

« Surtout pas un ovni posé au milieu de la place Miot ! »

Si le pôle sera tout entier dédié aux entreprises, pas question pour Audrey Paoletti d’en faire « une cathédrale économique », coupée de la vie du quartier. « L’idée est d’en faire un bâtiment totem, mais intégré, et pas surtout pas un ovni posé au milieu de la place Miot ! » Pour la directrice, il est capital que la future cité soit « intégrée » et « acceptée » par les habitants. Cette volonté d’ouverture se matérialisera dans l’esthétique même du bâtiment. « Nous partons d’une caserne, il n’y a pas pire ! Nous avons donc voulu l’ouvrir : il y aura une percée dans le bâtiment avec une sorte d’arche pour voir la mer depuis la route », décrit-elle. Toujours dans cette optique, une partie de la cité devrait être accessible « 24 heures sur 24 », et la directrice de la M3E entend bien mettre en place une « logique d’animation ». « Il faut qu’il y ait de la vie. S’il y a de la vie, il y a de l’échange, et c’est de l’échange que nait la création d’entreprises », argumente Audrey Paoletti. « On a hâte d’y être », conclut-elle.