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Ajaccio : Jérôme Ferrari signait son livre « À son image » à la Fnac


Florence Vandendriessche le Dimanche 18 Novembre 2018 à 20:09

La dédicace a eu lieu samedi, l’auteur Jérôme Ferrari est venu à la rencontre de ses lecteurs à l’occasion de son nouveau roman « A son image ». Dans la Fnac d’Ajaccio du cours Impérial, son public l’attendait déjà impatiemment.



Ajaccio :  Jérôme Ferrari signait son livre « À son image » à la Fnac
Le dernier livre de Jérôme Ferrari paru chez Actes Sud a reçu le Prix littéraire Le Monde 2018, il relate l’histoire d’une photographe, Antonia, qui meurt à l’âge de 38 ans dans un accident de la route en Corse. Le prêtre étant son oncle et à la fois son parrain, célèbre une messe funéraire, un requiem en la mémoire de cette femme. Mais qui était-elle, que photographiait-elle ? Des années 80 jusqu'à son décès, entre des photos de mariage et puis de guerre en ex-Yougoslavie, en passant par les évènements nationalistes, il s'agit bien de toute une vie qui est magnifiquement retracée en l'espace d'une oraison funèbre.

Antonia rate plus ou moins tout ce qu’elle entreprend, elle ne prend jamais les photographies qu’elles voudrait faire, on peut considérer que c’est l’histoire d’un échec, souligne l'auteur. La photographe travaille à un moment donné dans un quotidien corse et se frotte au milieu nationaliste :  « le roman se passe principalement pendant une bonne partie des années 90. Si on a un personnage qui est photographe de presse, difficile de ne pas parler du nationalisme. »

Comment représenter quelque chose par l'image photographique, quelle est l’utilité de rapporter des images, comment attester que quelque chose ait eu lieu sans en donner quelque interprétation ? Le livre peut questionner sur la trace que peut laisser une photo qu'elle soit "de famille" ou bien montrant un événement choquant qu'il faut dénoncer. « Le rôle de la photographie de presse, c’est de donner en effet une attestation ou une preuve de la réalité d’un événement, explique Jérôme Ferrari, J’ai toujours trouvé que c’était un mauvais procès qu’un photographe de guerre soit accusé de ne pas réagir surtout où l’intervention n’est généralement pas possible. Le boulot d’un photographe est de prendre des photos. Il n’est pas là pour être acteur, mais pour rendre compte et être témoin. »

De l’idée à la réflexion puis à l’écriture, l'auteur a eu d'abord, dit-il, une longue période de conception. Ensuite, il a fait des recherches sur des sujets qu'il ne maîtrisait pas, l'histoire de la photographie par exemple. « Je me suis aussi rendu plusieurs fois en Serbie pour rencontrer des gens qui pouvaient me parler du conflit en ex-Yougoslavie, notamment en Croatie, en 91 et 92. Une fois que j’ai eu tout ça, je me suis mis à l’écriture. »

Jérôme Ferrari viendra de nouveau à la rencontre du public, mais cette fois à la Médiathèque des Jardins de l'Empereur à Ajaccio, le mardi 27 novembre à 18 heures, pour un débat et des lectures.
Inscriptions en appelant la médiathèque : 04 95 5 3 40 40