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Air Corsica : "un été moins impacté que prévu mais septembre s'annonce compliqué"


Livia Santana le Lundi 24 Août 2020 à 22:06

La plaine saison touristique est sur le point de s'achever avec un bilan très mitigé pour la compagnie aérienne insulaire Air Corsica. Si la fréquentation parait meilleure que ce que l'on pouvait imaginer avant le déconfinement, les chiffres montrent l'impact du Coronavirus. L'arrière-saison est quant à elle très compromise.



Image archive
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En ce 24 août, Air Corsica peut déjà commencer à dresser le bilan de cet été. "Nos résultats sont bien plus satisfaisants que les prévisions que nous avions faites pendant le confinement. Mais quand on compare à l’année dernière, c'est en net recul. " analyse Jean-Baptiste Martini, directeur commercial de la compagnie aérienne insulaire. Cette saison touristique 2020, Luc Bereni, président du directoire d'Air Corsica la résume en une phrase : "c'est l'histoire du verre à moitié-vide, à moitié plein." ou encore "cela aurait pu être pire".

Si les touristes ont été moins nombreux cette année que les précédentes, certaines lignes comme la Belgique n'ont pas désempli. Pour les autres lignes internationales, la compagnie aérienne a fait le choix de ne pas desservir le Royaume-Uni et la Suède.

Les lignes permanentes et annuelles ont, elles, eu plus de mal. Pour les dates dites "creuses", la compagnie a d'ailleurs effectué de nombreuses offres promotionnelles au départ de Paris ou Marseille afin de maintenir le cap. "Ces promotions n'ont pas eu autant d'impact que les années précédentes.", indique le directeur commercial.

Pour des raisons de confidentialité, la compagnie n'a pas voulu renseigner ses pertes. Cependant, le remplissage des avions a oscillé entre 60 et 70% cet été contre 70 à 80% l'an passé. Luc Bereni ne détiendrait pas encore les chiffres exacts mais il espère que la perte "sera inférieure à 10%".

Cette baisse de fréquentation, la compagnie aérienne l'explique, bien sûr, par la peur de voyager liée au Covid mais aussi, selon Luc Bereni "par la crise des loueurs de voitures qui a duré pendant près d'un mois". En effet, au mois de juillet, les entreprises de locations de voitures ont été prises de court par l'afflux de touristes plus important que prévu. La pénurie de véhicules a donc convaincu certains voyageurs de prendre le bateau avec leur propre véhicule ou tout simplement d'annuler leurs vacances en Corse.

Une arrière-saison déjà condamnée 

Les professionnels du tourisme attendaient beaucoup des mois de septembre et octobre. Tous espéraient qu'ils auraient pu rattraper les pertes d'avant-saison. D'après Jean-Baptiste Martini, "ce ne sera pas le cas. Les reports de mai, avril et juin sur l'automne ne sont aujourd'hui pas d'actualité car le remplissage pour l'arrière-saison est très faible."
En effet, la résurgence des cas, le risque de décrets contraignants et la peur de rester bloqué à un endroit, condamne déjà ces deux mois. "Autre problème, les retraités sont les voyageurs prédominants durant ces mois-ci, prendront-ils le risque de venir ?" , s'interroge le directeur commercial.

Des offres de dernière minute pour "sauver les meubles" 

Pour tenter de remplir ses avions, la compagnie insulaire mise sur une stratégie de maintien d'une offre attractive "jusqu'au dernier moment". Un moyen de répondre au phénomène de réservation de "Last minute" qui s'intensifie depuis le début de l'épidémie. Mais cette pratique "ne rattrapera pas les pertes" et donne du fil à retordre à la compagnie aérienne qui, ne connaissant pas le remplissage des avions à l'avance, ne peut pas adapter ses rotations.
Pour le moment, Luc Bereni a maintenu la totalité de la programmation de vols. Des discussions sont cependant sur la table pour réduire la capacité de certaines lignes et remplacer les A320 par des ATR72 sur certains vols.
"On se contentera de ce que l’on a.", conclut le président du directoire.