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Aides agricoles porcines : Paul-André Colombani saisit le Gouvernement


le Mercredi 24 Mai 2023 à 16:19

Par le biais d’une question écrite publiée au Journal Officiel ce mardi, le député de la 2nde circonscription de Corse-du-Sud demande au ministre de l’agriculture le retrait de ces nouvelles mesures qui pourraient, selon lui, « conduire à court terme à la disparition de la filière » sur l’île.



L'hémicycle de l'Assemblée nationale
L'hémicycle de l'Assemblée nationale
Il y a quelques jours, la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) de Haute-Corse et a Mossa Paisana organisaient des actions de mobilisation  afin de protester contre les nouvelles modalités de calcul  des aides européennes pour la filière porcine en Corse. Après de longues heures de discussions avec l’État, ils avaient alors obtenu des réponses jugées insatisfaisantes face à leurs revendications. 
 
Afin de remettre un coup de pression sur le sujet, le député de la 2nde circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani a à son tour souhaité saisir le Gouvernement en déposant une question écrite. Publiée au Journal Officielle ce mardi, celle-ci vient tout d’abord alerter le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, « sur la mise en danger de la filière d'élevage porcin en Corse, découlant de la modification des règles d'accession aux aides européennes ». « Comme le soulignent les acteurs de la filière porcine, leurs représentants, ainsi que les chambres d'agriculture, l'élevage porcin corse dit « traditionnel » sera grandement mis en difficulté par ce changement s'opérant au profit de l'importation de porcs élevés à l’étranger », écrit ainsi Paul-André Colombani. 
 
Rappelant que « les subventions européennes allouées aux éleveurs sont actuellement conditionnées par un « taux de chargement », c’est-à-dire le ratio d'animaux par hectare d'exploitation », et qu’en « dessous d'un certain seuil, il est impossible d'accéder aux aides financières » il souligne : « Les nouvelles règles indiquent que ce taux de chargement sera désormais calculé sur la base des animaux abattus et non plus sur la réalité du cheptel. Seuls les porcs charcutiers abattus entre le 1er octobre N-1 et le 31 mars de l'année N seront comptabilisés pour ce nouveau calcul, ce qui exclut donc de facto les truies et porcelets qui sont vendus vivants ou abattus en dehors de cette période ».

Une mesure "conduirait à court terme à la disparition de la filière"

Dans ce droit fil, le député LIOT déplore que cette modification fasse planer le spectre de « ne plus pouvoir prétendre aux aides surfaciques, pour cause de rendement trop faible » pour de nombreux éleveurs et particulièrement pour « les jeunes agriculteurs qui s'installent, puisque ceux-ci n'abattent pas d'animaux durant les premières années suivant le démarrage de leur activité ». « A contrario, les porcs importés sur l'île pour y être abattus seront, eux, inclus dans le nouveau mode de calcul et donc éligibles aux subventions européennes », regrette-t-il en pointant une « mesure particulièrement nocive à l’égard de l’agriculture corse qui subira nécessairement les conséquences de ce mode de calcul inégalitaire, allant à l'encontre de l'objectif vertueux de l'utilisation et de la mise en valeur des chênaies et des châtaigneraies de la Corse ». Pis, pour l’élu, « il est certain que la mise en œuvre d'une telle mesure conduirait à court terme à la disparition de la filière ». 
 
En conséquence, Paul-André Colombani demande au ministre de l’agriculture « s'il entend agir au plus vite en faveur de l'agriculture corse en demandant le retrait de cette mesure jugée discriminatoire par les acteurs de la filière porcine corse ». Reste à savoir si cet appel sera cette fois entendu.