Corse Net Infos - Pure player corse

Aides agricoles porcines : En Corse, la mobilisation continue


le Vendredi 12 Mai 2023 à 21:03

Mobilisée depuis ce jeudi, la FDSEA entend dénoncer les nouvelles règles d'attribution des aides européennes pour les éleveurs porcins. Des rassemblements et une occupation de la sous-préfecture de Corte ont notamment visé à obtenir des réponses du ministère face à ce aux contre-propositions formulées par le syndicat.



(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration)
Après plus de 24 heures d’occupation, Joseph Colombani a quitté les locaux de la sous-préfecture de Corte ce vendredi en fin d’après-midi. Depuis la veille, le président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Corse et de la FDSEA et plusieurs militants du syndicat agricole entendaient dénoncer les nouvelles règles d’attribution des aides européennes pour les éleveurs porcins,  qui seront désormais calculées non plus sur la réalité d’un cheptel, mais sur le nombre d’animaux abattus entre le 1eroctobre et le 31 mars. Un nouveau mode de fonctionnement qui pourrait impacter rapidement près de 400 éleveurs sur les 600 que compte la filière insulaire, selon la FDSEA. « Certains éleveurs qui ont récemment fait leur déclaration de surface annuelle, c’est-à-dire les documents qui servent à demander et à calculer le montant des aides européennes, ont constaté que s’ils retournent aujourd’hui sur Télépac leur demande sort en anomalie, ce qui veut dire qu’au mois d’octobre ils n’auront pas d’aides de la PAC », déplore Joseph Colombani. 
 
Afin d’obtenir des explications sur ces nouvelles mesures qui s’appliquent de surcroit à une situation uniquement existante en Corse, des militants de la FDSEA se sont à nouveau rassemblés devant la sous-préfecture de Corte ce vendredi, tandis que des agriculteurs d’a Mossa Paisana ont pour leur part occupé les locaux de la DRAAF au cours de l’après-midi. Tous attendaient des réponses aux quatre contre-propositions posées par les éleveurs insulaires et transmises au ministère de l’Agriculture à Paris, dans le cadre d’une réunion qui s’est tenue tout au long de la journée.
 
« Pour obtenir des aides européennes sur des surfaces en chênaie et en châtaigneraie, nous demandons d’exclure du calcul du taux de chargement les porcs importés et abattus dans la foulée », indique en premier lieu Joseph Colombani. « La deuxième demande, c’est d’allonger la période liée à l’abattage jusqu’au 31 décembre 2023 afin de moins prendre les gens au dépourvu et de permettra à tous ceux qui n’ont pas pu tuer pendant la campagne passée, parce qu’on sait que les abattoirs sont saturés, qu’ils puissent abattre leurs animaux dans le cadre de cette campagne », reprend-il. Par ailleurs, le syndicat souhaite une dérogation spéciale pour les jeunes qui s’installent. « On sait que l’élevage se fait sur deux ans, car on tue à 18 et 24 mois. Donc ces jeunes n’ont pas pu tuer les bêtes et avoir de référence », précise le président de la FDSEA. Enfin, il souligne également la nécessite de l’instauration d’une réflexion « pour suivre la traçabilité des personnes qui vendent sur pied à des personnes qui eux vont abattre et charcuter ». En fin de journée, aucun retour n’avait encore été formulé par le ministère sur ces contre-propositions.