Chaque été, alors que les plages corses se remplissent de vacanciers, le refuge Nos Amis à Quatre Pattes, près de Calvi, voit affluer un tout autre type de visiteurs. “On a souvent des gens qui viennent en vacances ici pour adopter un chien corse”, explique Sylvaine, bénévole au sein du refuge. Le phénomène n’est pas anodin : ces dernières années, de plus en plus de touristes, français comme étrangers, décident de profiter de leur passage en Corse pour adopter un animal. Certains découvrent le refuge via les réseaux sociaux, comme Facebook, où les bénévoles publient régulièrement des photos de chiots et de chiens adultes à l’adoption. D’autres en entendent parler par le bouche-à-oreille, notamment d’anciens adoptants. “C’est souvent par des amis qui nous connaissent et qui ont déjà adopté un chien chez nous.”
La tendance a d’abord étonné le refuge. “C’est vrai qu’on s’est souvent demandé pourquoi les gens venaient chez nous alors qu'ils ont des refuges près de chez eux. Mais en fait, c’est souvent parce que certains recherchent des chiens bien particuliers, comme le cursinu, ou parce qu’ils n’ont pas le type de chiens qu’ils recherchent. Par exemple, à Marseille, il paraît qu’il y a plutôt des gros chiens, mais tout le monde ne peut pas les adopter, alors ils viennent vers nous pour des chiens de plus petite taille.” Si les profils des adoptants sont très variés, la plupart attendent leurs vacances pour venir chercher l’animal. “On a des gens de Savoie, de Marseille, de Nice, mais aussi de Suisse ou d’Allemagne. En général, ils attendent d’être en vacances pour venir, mais on a déjà eu des gens qui ont fait l’aller-retour sur deux jours pour voir un chien.”
Pour les autres, les chiens sont directement emmenés par avion ou par bateau, par l’un des bénévoles du refuge. “On prend les petits chiens et les chiots de moins de 8 kg dans l’avion avec nous, à nos pieds. Pour les plus grands, comme on refuse de mettre les chiens en soute, on essaie de les emmener par bateau, avec des personnes de confiance, même si ça nous arrive très peu. La majorité des trajets sont très courts, jusqu’à Marseille ou Nice.”
Des adoptions encadrées
Si l'été est une période propice aux adoptions, les bénévoles du refuge n’en restent pas moins vigilants. Chaque départ est soigneusement encadré, avec un objectif clair : éviter les abandons ou les retours précipités. “On ne se débarrasse pas de nos chiens. Nos chiens ne nous gênent pas, ce qu'on veut, ce sont des adoptions pérennes”, souligne Sylvaine. Et cela vaut aussi, et surtout, pour les adoptions à distance. Avant chaque adoption, de nombreuses vérifications sont effectuées. Les futurs propriétaires doivent envoyer des photos et vidéos de leur logement, de leur jardin, mais aussi indiquer s’ils ont d’autres animaux. “Je pose beaucoup de questions”, insiste la bénévole.
Tous les chiens partent sous contrat associatif, avec des obligations, comme la stérilisation et l’envoi régulier de nouvelles et de photos. “On fait un vrai suivi. On appelle les vétérinaires pour s'assurer que les chiens ont bien été stérilisés à temps.” Les chiots sont généralement les plus facilement adoptés à distance. En revanche, pour les chiens adultes, les critères sont plus stricts. “On ne peut envoyer sur le continent que des chiens qui n'ont aucun problème, qui sont sociables, pour la bonne raison que si un chien a un problème, les gens seront obligés de ramener le chien chez nous. Il n'est pas question que nos chiens aillent dans un autre refuge ou soient donnés à quelqu'un d'autre.”
Certains obstacles logistiques existent aussi, notamment pour les adoptions à l’étranger, en Suisse ou en Allemagne, deux pays où les adoptions corses sont fréquentes. Le vaccin contre la rage est obligatoire pour passer la frontière, et il faut attendre 21 jours après l’injection, ce qui peut retarder un départ, surtout pour les chiots qui ne peuvent être vaccinés qu’à partir de 12 semaines. “C’est vrai qu'on hésite à faire partir les chiots à l'étranger, parce que garder un chiot très longtemps au refuge, ce n’est pas bon, ils ont besoin d'être dans des familles. Imaginez que sur une portée de six, il y en ait cinq qui partent en Corse ou sur le continent et qu'il en reste un pour la Suisse, il va se retrouver seul, mais on ne laisse jamais un chiot au refuge tout seul. On est obligé de le mettre en famille d'accueil chez nos bénévoles.”
Malgré ces contraintes, le refuge reste attaché à cette dynamique estivale, qui permet à de nombreux chiens de trouver un foyer, en Corse ou bien au-delà. “On fait de belles adoptions avec des gens sérieux. Et quand ils reviennent sur l’île, en vacances ou dans leur résidence secondaire, ils passent nous voir, alors on revoit tous les ans les chiens qui ont été adoptés.”
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