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Accident mortel de bateau à Coti-Chiavari : le procès s’ouvre à Marseille


MV Barbieri le Jeudi 22 Mai 2025 à 12:16

Le 11 août 2024, une collision en mer au large de Coti-Chiavari coûtait la vie à un jeune homme de 29 ans. Près d’un an après les faits, le pilote du bateau impliqué sera jugé ce vendredi 23 mai devant le tribunal maritime de Marseille. Il est poursuivi pour homicide involontaire.



Photo d'illustration
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Les faits remontent au dimanche 11 août 2024. Il est un peu avant 22 heures lorsque, dans l’anse de Verghja, sur la commune de Coti-Chiavari, un semi-rigide transportant cinq personnes entre en collision avec une embarcation vide, au mouillage, à environ 300 mètres du rivage.
Le choc est violent. Sous l’impact, François-Noël Bianucci, un jeune homme de 29 ans originaire de la région, est éjecté à plus de 20 mètres du bateau. Il sera retrouvé en arrêt cardio-respiratoire, repêché par un sauveteur aquatique du SIS 2A, puis héliporté vers le centre hospitalier d’Ajaccio, où son décès sera prononcé. Trois autres passagers sont blessés, dont deux en état d’urgence relative. Ils ont été évacués par un particulier ayant assisté à la scène. Le cinquième passager, un mineur, est retrouvé en état de choc.

L’alerte avait été donnée par des témoins ayant entendu la collision. D’importants moyens de secours avaient été mobilisés : douze pompiers, des ambulances venues d’Aiacciu et Pitrusedda, l’hélicoptère Dragon 2A, le SAMU, des plongeurs et la gendarmerie. L’enquête, confiée à la gendarmerie de Corse-du-Sud, a rapidement mis en cause le pilote du semi-rigide.

Ce dernier, Éric Gaffory, va comparaitre ce vendredi 23 mai devant le tribunal maritime de Marseille. Il est poursuivi pour homicide involontaire sous l’emprise d’un état alcoolique, non-respect des règles de sécurité, violences involontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours, vitesse excessive, et taux d’alcoolémie élevé (0,99 g/l de sang au moment des faits).

La mère de la victime, Christine Bianucci, sera présente à l’audience. Elle attend du procès qu’il établisse clairement les responsabilités. « J’attends une condamnation, une interdiction de pouvoir promener des gens parce que c’est un capitaine de navire, il a une expérience professionnelle. Il ne devrait plus pouvoir promener des gens », affirme-t-elle. Elle remet en cause l’argument de la défense, qui pointe la présence du bateau amarré comme facteur du drame « Il se défend en disant que le bateau n’avait pas lieu d’être là, mais il n’était pas dans le chenal. Il était à l’ancre », insiste-t-elle. Enfin, elle met en cause l’état d’alcoolémie du pilote, contrôlé à 0,99 g/l de sang. « Ils disent que c’est un sportif, quelqu’un qui ne boit pas, mais justement, quand on ne boit jamais, avec un gramme dans le sang, on n’est plus soi-même. » Enfin, elle évoque la violence de l’impact, et la distance à laquelle son fils a été retrouvé : « Si le bateau avait eu une vitesse de trois nœuds, François-Noël n'aurait pas éjecté à 20 mètres. On l’a retrouvé à 20 mètres et à 4,80 mètres de profondeur. » « François-Noël avait 29 ans. Il ne demandait qu’à vivre. »

Le procès qui s'ouvre ce vendredi matin, pourrait aboutir à un jugement dans la journée. L’avocat du prévenu, Me Claude Deboosere-Lepidi du barreau de Versailles, assure sa défense. Du côté des parties civiles, la famille de la victime et les blessés sont représentés par Me Jean-Marc Lanfranchi du barreau d’Ajaccio. Le propriétaire de l’embarcation endommagée s’est également constitué partie civile.

Le tribunal devra trancher sur les responsabilités précises dans un drame qui l’été dernier, avait bouleversé la région.