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AOT du domaine public maritime : Jean-Charles Orsucci remonte au créneau


Laurina Padovani le Dimanche 31 Mars 2019 à 16:27

Jean-Charles Orsucci a interpellé l’Agence d’urbanisme sur les Autorisations d’Occupation temporaire (AOT) du domaine maritime. A l’occasion des questions orales lors de la dernière session de l'assemblée de Corse, le maire de Bonifacio s’est dit inquiet de l’interprétation faite par l’Etat du PADDUC. Après le refus de 5 demandes d’AOT pour des concessions dans l’extrême Sud, le président du groupe Andà per Dumane estime qu’il est impératif de trouver un point d’équilibre entre protection et développement. Jean-Charles Orsucci revient pour Corse Net Infos sur l’importance d’une vision commune entre l’Etat et la Corse.



©Michel Luccioni
©Michel Luccioni
Un sujet brûlant dans l’hémicycle, celui des Autorisations d’Occupation temporaire sur le domaine maritime. Une problématique qui refait surface chaque saison depuis une trentaine d’année. Les AOT sont revues à la baisse par les services de l'État. Dans l’Extrême Sud, pas moins de 5 demandes ont été refusées. L’inquiétude des professionnels du secteur a provoqué une opération "ville morte" à Porto-Vecchio le 21 mars dernier. Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, pointe du doigt les limites du Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) qui conditionne depuis 4 ans la délivrance de ces AOT. Un document voté par la majorité des élus du groupe d’Andà per Dumane mais qui fait fi, selon lui, du volet développement. Le président du groupe revient sur sa demande de révision du PADDUC et la fin de non-recevoir du président de l’Agence de l’urbanisme, Jean Biancucci.

© Michel Luccioni
© Michel Luccioni

 - Que pensez vous la position de l’Etat et des refus d’ AOT délivré par la préfète de Corse?
- L’Etat a compétence en matière d’AOT sauf qu’il s’appuie pour cela sur le PADDUC qui a été élaboré par la Collectivité de Corse. Il y a donc nécessité d’avoir la même lecture. Ma question aujourd’hui avait pour objectif d’interpeller l’Exécutif sur la différence de lecture de l’Etat et de l’Agence d’urbanisme de la Corse (AUC). Les maires doivent être assurés que l’Etat va dans le sens des territoires. Le consensus est de maintenir l’activité économique tout en mettant un terme aux dérapages qui ont pu avoir lieu dans le cadre des délivrances des AOT.
 
- Quelle est la vision de l’Etat sur l’activité économique du littoral ?
- L’Etat assure aujourd’hui que la plage est un espace remarquable. Aucune activité économique ne peut y voir le jour selon lui. Hors, comme l’a dit le président de l’Agence de l’urbanisme, Jean Biancucci, dans le cadre de l’élaboration des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et la volonté des communes de prendre des concessions de plages, il y a une possibilité de sauvegarder l’économie du littoral. En intégrant la charte des sociaux professionnels du tourisme, le travail qu’a fait l’architecte des bâtiments de France de Haute-Corse sur la qualité des structures aménageables, en étant exigeant sur les questions sanitaires, prouve qu’on peut trouver un point d’équilibre entre protection et développement.
 
- Le PADDUC n’aurait donc pas à être à nouveau modifié ?
 - D’après la réponse qu’a donné l’AUC, une solution peut être trouvée avec les maires sans avoir à toucher le PADDUC. Je veux l’entendre et tant mieux. On a une avancée positive de l’Exécutif vis-à-vis des pétitionnaires et des maires. Nous sommes apparemment sur une position plus ouverte. Le directeur de l’AUC nous avait fait part de sa volonté de sortir de cette impasse. Sa feuille de route prévoit l’établissement d’un décret d’application du PADDUC. Il faut ensuite que ce décret  soit accepté par l’Etat ,sinon bien sûr nous nous retrouverons à nouveau dans une impasse. L’obtention d’un moratoire a permis aux maires de gagner du temps pour mettre en place les concessions de leurs plages. L’élaboration d’un cahier des charges spécifique devrait permettre également d’éviter la venue de grands groupes extérieurs. L’objectif pour l’ensemble des élus de cette Assemblée est de faire en sorte que les outils économiques restent entre les mains des locaux.
 
Propos recueillis par Laurina Padovani