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À Mezzana, un nouveau pôle pour repenser mobilité, économie et gestion des déchets


Patrice Paquier Lorenzi le Mercredi 28 Mai 2025 à 14:25

Une visite de chantier s’est tenue mercredi 28 mai à Mezzana, sur le site de la future zone d’activités économiques (ZAE), en présence du préfet de Corse Jérôme Filipini, du maire d’Ajaccio Stéphane Sbraggia, également président de la CAPA, ainsi que des représentants de la SPL Ametarra, en charge de l’opération. Cette nouvelle ZAE, en cours d’aménagement sur 10 hectares, accueillera à terme un parc d’activités économiques, un pôle d’échange multimodal et un centre de tri et de valorisation des déchets.



La ZAE de Mezzana est en plein réaménagement sur ce projet d'envergure porté par la CAPA et piloté par la SPL Ametarra (photo Direction de la communication de la CAPA)
La ZAE de Mezzana est en plein réaménagement sur ce projet d'envergure porté par la CAPA et piloté par la SPL Ametarra (photo Direction de la communication de la CAPA)

Véritable porte d’entrée vers la cité impériale, la gare de Mezzana connaît déjà une fréquentation accrue ces dernières années avec un parc relais permettant à de nombreuses personnes (travailleurs, étudiants, etc.) de se rendre à Ajaccio par le train ou en bus. D’ici un an, la ZAE de Mezzana va poursuivre sa mue avec la livraison du pôle d’échange multimodal. Grâce à sa position stratégique, il vise à améliorer l’accès au rail et à renforcer l’usage du train en facilitant les correspondances avec d’autres modes de transport : « Avec pour objectif clair, de diminuer l’usage du véhicule individuel et de fluidifier le trafic. Avec cet outil qui a vocation à devenir une véritable gare routière et la mise en place du parc relais, nous sommes dans une logique du pôle d’échanges. On pose sa voiture et on prend un autre moyen de transport, cela participe à la dynamique de la nouvelle entrée de ville avec une stratégie visant à réduire le nombre de véhicules qui entrent sur Ajaccio. C’est en cohérence avec notre politique générale sur la mobilité », se félicite Stéphane Sbraggia, le président de la CAPA. 104 places de parking, arborées, seront disponibles devant le bâtiment moderne en style « d’agrafe », avec une large place accordée au bois, au sein de ce nouveau pôle qui aura vocation à devenir une véritable gare routière, en périphérie d'Ajaccio.

Un parc d’activités économiques pour des entreprises industrielles "vertes"
Mais pas seulement. Ce nouveau pôle accueillera également une légumerie, qui permettra de trier, laver, transformer et conditionner les fruits et légumes produits localement, avec pour objectif de renforcer les circuits courts, garantir une alimentation de qualité et offrir un espace de vente aux maraîchers. Un appel à candidature sous forme de DSP sera prochainement lancé pour occuper cet espace stratégique. À l’étage, le bâtiment offrira un espace coworking modulable destiné aux entreprises du Pays Ajaccien et chapeauté par la M3E. D’autre part, la CAPA lancera prochainement un appel à manifestation d’intérêt pour la cession de lots, mitoyens au pôle multimodal, en faveur d'entreprises industrielles vertes qui souhaitent s’engager en faveur de la transition écologique. Ce parc d’activités économiques s’étalera sur près de 3 hectares, mitoyen au pôle multimodal. « Cette ZAE s’inscrit dans un espace stratégique qui réunit plusieurs fonctions essentielles avec ce pôle de mobilité, qui bénéficie d’un soutien important de l’État, mais aussi un projet alimentaire territorial, et un pôle d’activités économiques. Tout cela se greffe sur une réflexion urbaine essentielle avec la voie ferrée et l’élargissement des voiries qui donne une certaine cohérence à ce projet », ajoute Jérôme Filipini, le préfet de Corse. Éligible au PTIC, le pôle d’échange multimodal a ainsi été financé à 70 % par l’État à hauteur de 4,5 millions €, les 30 % restants à la charge de la CAPA, pour un montant total de 7,3 M€ HT.
Alexandre Sarrola, le maire de Sarrola-Carcopino, a tenu à rappeler pour sa part l'historique de ce chantier sur « un terrain qui a été totalement dépollué, et qui était une friche industrielle à l’époque. Nous sommes heureux de concrétiser ce projet qui porte également un important caractère agricole ». 400 m³ de ferraille, 360 m³ de gravats et 8 pneus ont ainsi été évacués par la CAPA via la SPL Ametarra, permettant la réhabilitation d'un site jusqu’ici à l'abandon.


Atteindre les objectifs fixés par les nouvelles normes nationales et européennes
Le préfet de région a d’ores et déjà annoncé qu’il participerait également au financement du centre de tri et de valorisation des déchets, porté par le Syvadec, et qui sera érigé en contrebas de la zone d’activités de Mezzana. Les marchés d’attribution sont en cours et le dossier avance selon son calendrier initial. Pour Étienne Ferrandi, maire d’Alata et vice-président en charge du traitement des déchets, ce projet – qui compte déjà un nombre conséquent d’opposants – se veut rassurant : « Par le biais de ce centre de tri, le Syvadec poursuit la mise en œuvre de ce que l’on nous demande au plan national et européen, à savoir un taux de 10 % d’enfouissement de nos déchets à court terme. Il y avait deux choix : soit un incinérateur, soit une alternative, celle du tri. L’usine de tri permet de valoriser les 70 % de déchets restants dans nos poubelles. On va continuer à trier le verre, les plastiques, les cartons et les vêtements, mais il va falloir également valoriser le reste. Cela va permettre de réaliser un tri plus efficient. Sans cet outil, nous ne serions pas capables de respecter nos objectifs. Nous sommes totalement en phase avec le Plan Territorial de Prévention et de Gestion des Déchets. On va également pouvoir soulager les sites du Fium’Orbu et de Viggianello ».


L’implantation de ce centre de tri et de valorisation des déchets se fera sur une surface de 42 774 m². Un corridor écologique allant du sud au nord et séparant le pôle économique permettra de préserver au mieux la biodiversité et l’aspect environnemental, selon la CAPA.