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À Lisula, Balagne Recyclage accélère la transition écologique avec le soutien de l’État


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Jeudi 17 Avril 2025 à 11:18

Engagée dans la transition écologique, l’entreprise Balagne Recyclage a investi 3 millions d’euros pour développer des filières locales de traitement des déchets. L’État accompagne ce projet à travers un soutien financier conséquent.



 

Malgré une pluie battante, la délégation préfectorale n’a pas manqué ce rendez-vous important. Ce mercredi, Marie-France et Jean-Luc Nieto, dirigeants de Balagne Recyclage, ont accueilli le préfet de la Haute-Corse, Michel Prosic, et le sous-préfet de Calvi, Yoann Toubhans, pour une visite de leur site, au cœur d’un dispositif d’accompagnement financier via le Fonds Vert. « L'entreprise Balagne Recyclage a investi au total ces trois dernières années, 3 millions d'euros, et l'État les a accompagnés à hauteur de 1,5 million d'euros. C'est une entreprise qui a une vertu particulière, celle de travailler en matière de transition écologique. Elle récupère cinq types de matériaux qu'elle transforme pour un usage de compost, de ballast ou bien de gravats pour permettre de fabriquer du béton », a souligné le préfet.

Issu d’une entreprise familiale de terrassement et de transport, Balagne Recyclage a vu le jour en 2011. Jean-Luc Nieto se souvient : « J'ai commencé à travailler avec mon beau-père dans le transport et le terrassement dans les années 2000, et je me suis aperçu qu'il y avait un gros travail à faire au niveau du recyclage. On a ouvert la structure de recyclage en 2011 après plusieurs déplacements pour voir ce qui se faisait ailleurs. »
Les débuts se font avec les gravats, rapidement valorisés en matériaux réutilisables. « On a commencé par réceptionner les gravats, les valoriser, les concasser et à proposer quatre produits qui sont du 0-30, du mélange, du 20-40 et du 50-80. Tout cela est issu de la démolition des gravats que nous apportent les entreprises professionnelles. Sans refuser les particuliers », précise-t-il.

Des déchets aux ressources : un modèle d’économie circulaire
Aujourd’hui, l’entreprise est devenue un maillon essentiel du maillage écologique local. Elle traite non seulement les gravats mais aussi les biodéchets, les déchets verts, les plaques d'enrobés, la ferraille, le bois, les cartons, les remblais terreux, les palettes et bien d’autres.« L'État a fait le choix d'accompagner cette entreprise pour la création de ces outils de production de transformation pour faire en sorte que, dans le cadre d'un circuit court, on puisse avoir du matériau de qualité, recyclé et qui puisse avoir une deuxième vie en l'occurrence. 3 millions d'euros d'investissement en 3 ans pour l'ensemble des machines qui doivent permettre de recycler les déchets verts, de recycler les biodéchets. Et pour nous, c'est un élément clé aujourd'hui, puisque depuis le 1er janvier 2024, nous avons toutes et tous l'obligation de recycler les biodéchets », a rappelé Michel Prosic.

Les collectes proviennent des intercommunalités de Calvi et de Lisula, ainsi que du Syvadec. « Pour le biodéchets et les cartons, les collectes sont celles des communautés de communes de Calvi et de Lisula. Nous avons également des contrats avec le Syvadec qui nous portent leurs collectes. Ici, on réceptionne, on valorise et on charge les semis. On réceptionne donc au niveau des cartons, au niveau des végétaux et les biodéchets qui deviennent du compost », indique Jean-Luc Nieto.

Le site produit actuellement deux types de compost : l’un issu à 100 % de déchets verts, l’autre mêlant déchets verts et biodéchets. Et l’avenir s’annonce tout aussi engagé : « C'est un processus assez particulier, que l’on a adapté. On propose deux qualités. […] Et d’ici peu, l’entreprise a pour projet de développer la mise en sachet pour ce compost. »

Une démarche exemplaire soutenue par l’État, dans le cadre d’une transition écologique concrète, au service de l’économie circulaire et du territoire.