« La vérité doit éclater, la justice doit être rendue, et Jean-Claude doit être rétabli dans ses droits. » Félix Benedetti, porte-parole d’Aiutu Paisanu, a pris la parole ce jeudi après-midi devant les grilles de la CdC, pour dénoncer l’impasse judiciaire dans laquelle se trouvent les victimes des violences policières survenues lors des manifestations de mars 2022. Entouré de représentants des différents mouvements nationalistes corses, des familles des victimes et en particulier des proches de Jean-Claude Benedetti, grièvement ouché à la tête par un tir de LBD, les membres de l’association de défense des "prisonniers politiques" ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une « injustice persistante ».
« Plusieurs femmes et hommes ont été grièvement blessés, victimes de violences policières avec des tirs de grenades défensives ou de LBD. Parmi eux, Sophie Castellani, Nicole Leca, et plusieurs autres ont vu leur dossier classé sans suite par le parquet », a rappelé Félix Benedetti. Aiutu Paisanu a exprimé son « soutien indéfectible » à ces victimes, évoquant « un combat pour la justice ».
Si l’association a promis de revenir sur chaque cas, la conférence de presse s’est concentrée sur la situation de Jean-Claude Benedetti. Le 8 mars 2022, le jeune homme, alors âgé de 16 ans, est atteint en pleine tête par un tir de LBD lors d’une manifestation à Ajaccio. Il est ensuite traîné, ensanglanté, de la place du Diamant jusqu’à la préfecture. L’impact provoque « un éclatement de la boîte crânienne et un hématome cérébral », nécessitant une évacuation sanitaire à Marseille et une lourde intervention chirurgicale. Trois ans plus tard, les séquelles physiques et psychiques persistent. « Il n’est pas encore consolidé », indique l’association, qui se réfère au rapport d’expertise de décembre 2024 évoquant « un stress post-traumatique important ».