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300 personnes ont péri au fond de la Méditerranée depuis le début de l'année : La LDH Corsica demande à l'Europe de réagir


Michela Vanti le Samedi 2 Février 2019 à 17:09

Dans un communiqué la Section de Corse de la Ligue des droits de l'homme revient sur l'affaire du Sea Watch 3, navire civil de sauvetage en mer, avec lequel elle entretient des contacts permanents depuis son accostage à Bonifacio en novembre 2018.



"Il faut sortir du cynisme en méditerranée....La LDH est interpellée par la situation inacceptable dans laquelle se trouve le Sea Watch 3, navire civil de sauvetage en mer, avec lequel elle entretient des contacts permanents depuis son accostage à Bonifacio en novembre 2018.

A la fin du mois de janvier, l’équipage du Sea Watch3 a sauvé 47 personnes, dont 8 enfants et des victimes de tortures qui avaient subi deux ans de détention en Libye dans des conditions inhumaines. Après une errance de 10 jours, avec l’appui d’une mobilisation d’associations en Europe et en France dont la LDH, Emmaüs France, la Cimade, Emmaüs International, le Gisti, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Secours catholique, le navire a obtenu des autorités européennes l’autorisation de débarquer ces 47 réfugiés à Catane. Plusieurs municipalités de Sicile s’étant alors déclarées « villes solidaires » ou « ports ouverts ».
 

Mais depuis le débarquement des exilés, le navire reste immobilisé dans le port de Catane. Les autorités italiennes l’empêchent de repartir prétextant des vérifications techniques. Les gardes côtes bloquent le bateau dans le port.
 

Pendant ce temps, il n’y a plus de navire civil de sauvetage en Méditerranée.
 

L’Aquarius n’a pu reprendre la mer faute de pavillon et est attaqué par la justice italienne pour avoir « dissimulé des déchets contaminés », cette formule désignant « des vêtements de réfugiés ».
 

L’Open Arms est retenu à quai par l’Etat espagnol, interdit de repartir en mer après avoir sauvé et débarqué 311 personnes en décembre.

Comme sur terre où ce sont les délinquants solidaires qui sont poursuivis, on assiste à une insupportable criminalisation des humanitaires en mer, entravés par les états européens.
 

Pendant ce temps, des centaines de personnes sont en péril en Méditerranée. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations, depuis le 1e janvier, ce sont près de 300 personnes qui ont péri au fond de la mer. Cette situation est dénoncée fermement par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés dont le Haut-Commissaire a déclaré « Aucun effort ne devrait être épargné ni entravé pour sauver des vies humaines en détresse en mer ». De même qu’aucun effort ne doit être épargné pour accueillir ces personnes en quête de refuge sur tous les territoires européens. La LDH renouvelle sa solidarité avec l’équipage du Sea Watch 3, avec les délinquants de la solidarité et avec les autorités siciliennes fortement engagées dans l’accueil des réfugiés."