La LICRA a ouvert une section en Corse, il y a quelques mois. Quelle est la signification de cette installation ici pour vous et pour l’association ?
C’est un moment très important. La LICRA est présente sur l’ensemble du territoire français, avec une mission claire : combattre le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination. Nous agissons aussi bien sur le plan judiciaire, que dans le cadre de médiations, d’actions éducatives ou de formations. Nos bénévoles interviennent dans les écoles, collèges, lycées, universités pour parler de laïcité, de liberté d’expression, de racisme ou encore d’antisémitisme. Il est donc normal que la LICRA s’inscrive dans la vie de la cité, partout où des citoyens s’engagent pour ces valeurs. Ici, en Corse, des amis – des avocats notamment – ont voulu créer une section locale pour faire vivre ces missions. C’est la rencontre entre des volontés locales et un combat national au service de la République.
Comment la LICRA compte-t-elle s’inscrire dans le contexte corse ?
La Corse s’inscrit parfaitement dans ce combat. Bien sûr, il faut partir des réalités locales, mais le combat contre le racisme, l’antisémitisme et les extrémismes n’est pas contradictoire avec une identité locale forte. Au contraire, la Corse a une histoire remarquable dans la lutte contre l’antisémitisme. C’est à son honneur, et cela rend légitime et naturelle l’implantation de la LICRA ici.
La justice vient d’ordonner le démantèlement d’une croix à Quasquara, au nom du principe de laïcité. Quelle est votre lecture de ce type de décision ?
Il faut toujours replacer les choses dans leur contexte. Dans ce cas précis, le simple déplacement de la croix de quelques mètres résout le problème. La laïcité est l’un des piliers de notre République, mais elle n’est pas hostile aux religions. C’est le respect de ceux qui croient et de ceux qui ne croient pas. L’ennemi de la laïcité, c’est l’extrémisme. La laïcité doit être appliquée avec intelligence et mesure : déplacer une croix de trois mètres, si cela apaise les tensions et respecte la loi, ne devrait pas être un drame.
Les réseaux sociaux sont devenus un lieu de prolifération des discours de haine. Que fait la LICRA sur ce terrain ?
Cela fait près de dix ans que nous travaillons sur ce sujet, notamment via notre commission internationale, qui agit auprès des instances européennes. Nous avons mené un véritable travail de lobbying pédagogique pour obtenir des règlements européens encadrant les plateformes numériques. Le chantier est loin d’être terminé. Les réseaux sociaux ne sont pas une jungle, mais ils s’en approchent. Réguler ces espaces est une obligation démocratique, afin qu’ils restent des lieux de débat et non des déversoirs de haine au service d’intérêts privés. C’est un combat prioritaire de la LICRA : faire la distinction entre liberté d’expression et expression d’un délit.
Quelle place accorder à l’éducation et à la prévention dans la lutte contre le racisme ?
Une place essentielle. Nous venons d’ailleurs d’avoir une réunion de travail avec le recteur, M. Paolini, pour mettre en place un programme d’interventions dans les établissements scolaires et universitaires. Je serai à Marseille le 1er décembre pour signer une convention avec la faculté, dans le même esprit. L’idée, c’est de dialoguer directement avec les élèves et les étudiants, dans un échange horizontal, vivant, où ils peuvent questionner, douter, exercer leur sens critique. L’éducation, c’est la clé. Elle forme des citoyens éclairés, capables de résister aux préjugés et aux discours de haine.
Certains estiment que la parole raciste ou antisémite s’est banalisée. Partagez-vous ce constat ?
Oui, je le pense. Les réseaux sociaux ont contribué à cette banalisation. Je ne parlerais pas d’une “libération” de la parole, mais d’une parole sans limite, sans éthique, sans retenue. Ce phénomène est aggravé quand des responsables publics ou élus tiennent eux-mêmes des propos violents, haineux ou ambigus. Cela cautionne la banalisation de la parole raciste ou antisémite. La parole publique doit être impeccable, car elle a un effet d’exemplarité.
La République en fait elle assez selon vous pour lutter contre cette dérive ?
Pas encore, sinon nous n’existerions pas. Il y a aujourd’hui une prise de conscience, mais les moyens manquent, et la volonté politique n’est pas toujours à la hauteur. Prenons l’exemple de Twitter (X) : une enquête européenne est ouverte depuis deux ans pour la banalisation des propos racistes, mais aucune sanction n’a encore été prononcée. Tant que l’Europe et les États ne prendront pas leurs responsabilités pour réguler et sanctionner, la haine continuera de prospérer en ligne. La LICRA continuera donc à se battre, ici comme ailleurs, pour que la loi de la République s’applique à tous, y compris dans le monde numérique.
C’est un moment très important. La LICRA est présente sur l’ensemble du territoire français, avec une mission claire : combattre le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination. Nous agissons aussi bien sur le plan judiciaire, que dans le cadre de médiations, d’actions éducatives ou de formations. Nos bénévoles interviennent dans les écoles, collèges, lycées, universités pour parler de laïcité, de liberté d’expression, de racisme ou encore d’antisémitisme. Il est donc normal que la LICRA s’inscrive dans la vie de la cité, partout où des citoyens s’engagent pour ces valeurs. Ici, en Corse, des amis – des avocats notamment – ont voulu créer une section locale pour faire vivre ces missions. C’est la rencontre entre des volontés locales et un combat national au service de la République.
Comment la LICRA compte-t-elle s’inscrire dans le contexte corse ?
La Corse s’inscrit parfaitement dans ce combat. Bien sûr, il faut partir des réalités locales, mais le combat contre le racisme, l’antisémitisme et les extrémismes n’est pas contradictoire avec une identité locale forte. Au contraire, la Corse a une histoire remarquable dans la lutte contre l’antisémitisme. C’est à son honneur, et cela rend légitime et naturelle l’implantation de la LICRA ici.
La justice vient d’ordonner le démantèlement d’une croix à Quasquara, au nom du principe de laïcité. Quelle est votre lecture de ce type de décision ?
Il faut toujours replacer les choses dans leur contexte. Dans ce cas précis, le simple déplacement de la croix de quelques mètres résout le problème. La laïcité est l’un des piliers de notre République, mais elle n’est pas hostile aux religions. C’est le respect de ceux qui croient et de ceux qui ne croient pas. L’ennemi de la laïcité, c’est l’extrémisme. La laïcité doit être appliquée avec intelligence et mesure : déplacer une croix de trois mètres, si cela apaise les tensions et respecte la loi, ne devrait pas être un drame.
Les réseaux sociaux sont devenus un lieu de prolifération des discours de haine. Que fait la LICRA sur ce terrain ?
Cela fait près de dix ans que nous travaillons sur ce sujet, notamment via notre commission internationale, qui agit auprès des instances européennes. Nous avons mené un véritable travail de lobbying pédagogique pour obtenir des règlements européens encadrant les plateformes numériques. Le chantier est loin d’être terminé. Les réseaux sociaux ne sont pas une jungle, mais ils s’en approchent. Réguler ces espaces est une obligation démocratique, afin qu’ils restent des lieux de débat et non des déversoirs de haine au service d’intérêts privés. C’est un combat prioritaire de la LICRA : faire la distinction entre liberté d’expression et expression d’un délit.
Quelle place accorder à l’éducation et à la prévention dans la lutte contre le racisme ?
Une place essentielle. Nous venons d’ailleurs d’avoir une réunion de travail avec le recteur, M. Paolini, pour mettre en place un programme d’interventions dans les établissements scolaires et universitaires. Je serai à Marseille le 1er décembre pour signer une convention avec la faculté, dans le même esprit. L’idée, c’est de dialoguer directement avec les élèves et les étudiants, dans un échange horizontal, vivant, où ils peuvent questionner, douter, exercer leur sens critique. L’éducation, c’est la clé. Elle forme des citoyens éclairés, capables de résister aux préjugés et aux discours de haine.
Certains estiment que la parole raciste ou antisémite s’est banalisée. Partagez-vous ce constat ?
Oui, je le pense. Les réseaux sociaux ont contribué à cette banalisation. Je ne parlerais pas d’une “libération” de la parole, mais d’une parole sans limite, sans éthique, sans retenue. Ce phénomène est aggravé quand des responsables publics ou élus tiennent eux-mêmes des propos violents, haineux ou ambigus. Cela cautionne la banalisation de la parole raciste ou antisémite. La parole publique doit être impeccable, car elle a un effet d’exemplarité.
La République en fait elle assez selon vous pour lutter contre cette dérive ?
Pas encore, sinon nous n’existerions pas. Il y a aujourd’hui une prise de conscience, mais les moyens manquent, et la volonté politique n’est pas toujours à la hauteur. Prenons l’exemple de Twitter (X) : une enquête européenne est ouverte depuis deux ans pour la banalisation des propos racistes, mais aucune sanction n’a encore été prononcée. Tant que l’Europe et les États ne prendront pas leurs responsabilités pour réguler et sanctionner, la haine continuera de prospérer en ligne. La LICRA continuera donc à se battre, ici comme ailleurs, pour que la loi de la République s’applique à tous, y compris dans le monde numérique.
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