16h20, ce mardi 7 octobre, à l’aéroport de Marseille-Provence. Comme tous les deux mois, Déborah une maman originaire d’Ajaccio revient d’un rendez-vous médical éprouvant à l’Institut Paoli-Calmettes dans la cité phocéenne, en compagnie de son conjoint et leur bébé de deux mois. La famille passe alors au traditionnel premier contrôle de sécurité. La suite, Déborah la raconte avec émotion : « L’agent de sûreté en charge de notre passage a exigé de contrôler le lait maternel que je transportais dans une glacière pour nourrir notre bébé. Durant ce contrôle, l’agent a manipulé mes biberons et a laissé la glacière ouverte pendant un long moment, mettant en péril la chaîne du froid du lait maternel. Je lui ai demandé à trois reprises de refermer la glacière, sans succès. L’agent a persisté à garder mes biberons à la main, ignorant mes demandes, ce qui a suscité l’incompréhension et la réaction de plusieurs témoins qui ont pris notre défense ».
« Plus envie de retourner me faire soigner à Marseille »
À ce moment-là, la responsable de la zone intervient pour ramener le calme mais tient également, selon la famille, des propos à caractère discriminatoire : « C’est toujours comme ça avec les Corses ». Avant qu’un autre agent menace : « Allez faire les fous là-bas chez vous, ici, si vous bronchez, je vous débarque ». Des mots intolérables pour la maman insulaire. « Nous n’avons pas voulu faire de vagues car j’étais avec mon bébé de deux mois et je dois souvent aller à Marseille pour des examens médicaux. Mais je n’ai même plus envie d’y retourner et de revivre cela ».
Après que Déborah ait raconté sa mésaventure sur les réseaux sociaux, des dizaines de témoignages de passagers insulaires victimes d’excès de zèle ou de propos à caractère discriminatoire ont afflué : « Ce qui est difficilement compréhensible, c’est que nous n’avons jamais ce genre de problèmes dans les aéroports corses avec un personnel de sécurité aimable, et qui fait son travail avec sérieux. On ne demande pas à être exempté des contrôles mais juste que cela se passe dans la normalité », ajoute Déborah.
« Un incident pris très au sérieux »
Joint par notre rédaction, l’aéroport de Marseille-Provence répond : « Nous prenons cet incident très au sérieux, le bien-être de nos voyageurs est notre priorité. Le contrôle des biberons est une obligation de sûreté opérée par des équipements automatiques, et suit des standards nationaux ». La direction annonce en outre l’ouverture d’une enquête interne : « Une enquête est ouverte auprès de notre sous-traitant gérant les contrôles de sûreté, et sur la base de nos vidéosurveillances, pour apporter des réponses à cette situation. Une amélioration permanente du parcours des voyageurs est conduite par l'aéroport sur la base des retours de nos clients, et nous les invitons à nous faire part de toute difficulté via une réclamation écrite afin d'améliorer leur expérience ».
« On est proche d’un incident grave » prévient la Présidente d’Inseme
Une réponse qui ne satisfait pas Laetitia Cucchi-Genovesi, la présidente d'Inseme, association d’aide aux malades corses devant se rendre sur le continent. « Ce qui se passe à Marseille est intolérable. Nous avions travaillé à l’époque avec la direction de la Sureté de l’aéroport pour permettre aux malades d’avoir une fouille spécifique en marge des contrôles. Cela avait très bien fonctionné mais depuis, les responsables ne sont plus les mêmes et depuis que des travaux ont été réalisés, il n’y a plus de signalétique pour informer l’ensemble des passagers qui voyagent pour raisons médicales, sur leurs droits », déplore-t-elle en confiant recevoir de nombreux signalements depuis plusieurs mois : « Les dérapages sont de plus en plus fréquents ces derniers mois à l’aéroport de Marseille. Il n’y a jamais de sanction, seulement des enquêtes internes. Il faut sévir. On est proche d’un incident grave si la direction ne prend pas les mesures adéquates rapidement. Nous invitons toutes les personnes victimes de ce genre de problèmes à porter plainte en justice ».
Chaque année, près de 26 000 déplacements pour raisons médicales concernent des passagers insulaires entre la Corse et le Continent dont près de 20 000 sur l’aéroport de Marseille Provence.
« Plus envie de retourner me faire soigner à Marseille »
À ce moment-là, la responsable de la zone intervient pour ramener le calme mais tient également, selon la famille, des propos à caractère discriminatoire : « C’est toujours comme ça avec les Corses ». Avant qu’un autre agent menace : « Allez faire les fous là-bas chez vous, ici, si vous bronchez, je vous débarque ». Des mots intolérables pour la maman insulaire. « Nous n’avons pas voulu faire de vagues car j’étais avec mon bébé de deux mois et je dois souvent aller à Marseille pour des examens médicaux. Mais je n’ai même plus envie d’y retourner et de revivre cela ».
Après que Déborah ait raconté sa mésaventure sur les réseaux sociaux, des dizaines de témoignages de passagers insulaires victimes d’excès de zèle ou de propos à caractère discriminatoire ont afflué : « Ce qui est difficilement compréhensible, c’est que nous n’avons jamais ce genre de problèmes dans les aéroports corses avec un personnel de sécurité aimable, et qui fait son travail avec sérieux. On ne demande pas à être exempté des contrôles mais juste que cela se passe dans la normalité », ajoute Déborah.
« Un incident pris très au sérieux »
Joint par notre rédaction, l’aéroport de Marseille-Provence répond : « Nous prenons cet incident très au sérieux, le bien-être de nos voyageurs est notre priorité. Le contrôle des biberons est une obligation de sûreté opérée par des équipements automatiques, et suit des standards nationaux ». La direction annonce en outre l’ouverture d’une enquête interne : « Une enquête est ouverte auprès de notre sous-traitant gérant les contrôles de sûreté, et sur la base de nos vidéosurveillances, pour apporter des réponses à cette situation. Une amélioration permanente du parcours des voyageurs est conduite par l'aéroport sur la base des retours de nos clients, et nous les invitons à nous faire part de toute difficulté via une réclamation écrite afin d'améliorer leur expérience ».
« On est proche d’un incident grave » prévient la Présidente d’Inseme
Une réponse qui ne satisfait pas Laetitia Cucchi-Genovesi, la présidente d'Inseme, association d’aide aux malades corses devant se rendre sur le continent. « Ce qui se passe à Marseille est intolérable. Nous avions travaillé à l’époque avec la direction de la Sureté de l’aéroport pour permettre aux malades d’avoir une fouille spécifique en marge des contrôles. Cela avait très bien fonctionné mais depuis, les responsables ne sont plus les mêmes et depuis que des travaux ont été réalisés, il n’y a plus de signalétique pour informer l’ensemble des passagers qui voyagent pour raisons médicales, sur leurs droits », déplore-t-elle en confiant recevoir de nombreux signalements depuis plusieurs mois : « Les dérapages sont de plus en plus fréquents ces derniers mois à l’aéroport de Marseille. Il n’y a jamais de sanction, seulement des enquêtes internes. Il faut sévir. On est proche d’un incident grave si la direction ne prend pas les mesures adéquates rapidement. Nous invitons toutes les personnes victimes de ce genre de problèmes à porter plainte en justice ».
Chaque année, près de 26 000 déplacements pour raisons médicales concernent des passagers insulaires entre la Corse et le Continent dont près de 20 000 sur l’aéroport de Marseille Provence.
-
Ajaccio : Au centre-ville, l'inquiétude des commerçants grandit face à la grève à la Muvistrada
-
A màghjina - Saone sott’à u celu d’inguernu
-
U tempu in Corsica
-
En Corse-du-Sud, les Assises de la Sécurité Routière révèlent des chiffres alarmants
-
Anthony Roncaglia avant SC Bastia-Red Star : « À nous de ne pas gâcher la fête »










Envoyer à un ami
Version imprimable





