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​Ajaccio : une association pour la sauvegarde du cimetière des Sept Chapelles


Patrice Paquier Lorenzi le Mardi 24 Juin 2025 à 09:10

François-Emmanuel Roux et Marie-Hélène Ferracci ont fondé l’Association patrimoniale ajaccienne et corse (APAC) pour sauver le cimetière des Sept Chapelles, l’une des plus anciennes nécropoles de la ville. Situé au début de la route des Sanguinaires, ce site abrite près de 150 tombes privées, dont environ 20 % sont aujourd’hui à l’abandon.



« Le patrimoine funéraire est un miroir de notre histoire. Protéger les sépultures, c’est préserver la mémoire d’Ajaccio et de la Corse », explique François-Emmanuel Roux, le fondateur de l’APAC (Association patrimoniale ajaccienne et corse). Avec notamment pour objectif la sauvegarde du cimetière des Sept-Chapelles, une nécropole située au début de la route des Sanguinaires, entre l’école Tino Rossi et la résidence des Îles, qui déborde largement du cimetière communal.

Au total, près de 150 tombes privées composent ce cimetière datant du début du XIXe siècle, « où étaient enterrées les vieilles familles ajacciennes », détaille François-Emmanuel Roux, et dont certains de ses ancêtres sont inhumés. « Cette nécropole est un témoignage fabuleux de l'histoire d'Ajaccio, que ce soit par l’architecture de ses monuments ou par les personnalités qui y reposent », ajoute celui qui lutte actuellement pour sa sauvegarde, en compagnie de Marie-Hélène Ferracci. « Nous nous sommes rencontrés par le biais des réseaux sociaux, sur la page Facebook d’un groupe très connu sur le patrimoine de la Ville d’Ajaccio. Comme moi, elle dispose d’un tombeau familial et connaît les mêmes difficultés d’entretien ».

Les 150 tombes privées sont, en effet, à la charge des descendants, avec pour obligation leur entretien, dont le coût est devenu prohibitif pour certaines familles : « Récemment, une famille a dû faire réparer le toit ainsi qu’effectuer certains travaux de maçonnerie pour un coût de 60 000 € ! Forcément, certains ne peuvent pas réaliser ce genre d’entretien, et certaines tombes sont donc laissées à l’abandon, ce qui pose des problèmes d’esthétique mais également d’insalubrité publique ». Les événements climatiques, le passage des sangliers et l’usure du temps ont eu raison de près de 20 % des tombes du cimetière des Sept-Chapelles. « D’autre part, l’entretien de la végétation, chaque année, est également un coût important pour toutes les familles ».


​Ajaccio : une association pour la sauvegarde du cimetière des Sept Chapelles
Certains tombeaux bientôt classés monuments historiques ?
Les responsables de l’association souhaiteraient donc faire entrer ce haut-lieu patrimonial et historique dans le giron municipal, du moins pour une partie d’entre elles : « Une des solutions envisagées pourrait être une reprise de concession par la Ville d’Ajaccio, notamment pour les familles qui ne peuvent plus entretenir correctement leurs chapelles. Nous sommes actuellement en train de dresser un inventaire, un plan interactif et le recollement nécessaire de l’ensemble des tombes afin de faire parvenir un état des lieux à la Municipalité pour voir ce qui peut être fait.  Pour chacune, en plus de la matrice cadastrale, nous dressons une fiche, mentionnant, entre autres, son état de conservation, son point GPS ainsi que le nom des défunts, la date de leur inhumation ».
 
En attendant, l’association a déjà été contactée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et les Bâtiments de France avec à la clé un rendez-vous début juillet. « Certaines tombes pourraient être classées monument historique en raison de leur fort intérêt architectural » se réjouit François-Emmanuel Roux. Le début d’un long combat.