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​ACA-GFCA : Le vrai derby !


Philippe Peraut le Mardi 30 Octobre 2018 à 13:57

Au-delà de la rivalité qui existe, et ce depuis leur création, le derby entre les deux clubs ajacciens, dont le prochain a lieu à François Coty ce vendredi a une saveur bien particulière : Ajaccio est, en effet, la seule ville de l’Hexagone, à compter, sur la durée deux clubs professionnels. Le Paris FC et le Red-Star viennent tout juste de lui emboiter le pas en Ligue 2 mais sans la même ferveur…



​ACA-GFCA : Le vrai derby !
En championnat de France, il faut, sans doute remonter aux années glorieuses du Stade Français, du Racing Club de Paris ou du Red Star, pour trouver traces de derbys endiablés avec la rivalité et la ferveur qu’ils suscitent, dans tout l’Hexagone. Pour la plupart, les derbys concernent, aujourd’hui, des clubs d’une même région (Lyon-Saint-Etienne, Lorient-Brest, Rennes-Guingamp, Lille-Lens, Metz-Nancy, Montpellier-Nîmes, Bordeaux-Toulouse...ACA-SCB). Paris a même essayé dans les années quatre-vingt, quatre-vingt-dix, de se caler sur les grandes capitales européennes que sont Rome, Madrid ou Londres. Ce fut le cas avec le Matra Racing de Jean-Luc Lagardère.


Mais l’argent ne suffit pas pour créer un grand club, quand bien même il exista il y a des décennies. Et là où Paris, Marseille (avec Endoume) ou Lyon (OL et La Duchère) ont échoué, Ajaccio et ses 80000 habitants (un quartier à peine de Marseille ou Lyon et encore…) y est arrivée. Comme quoi, la passion supplante les moyens. Une fierté née, au début du XXe siècle avec déjà plusieurs clubs dans la cité impériale : ACA, FCA, Olympique, Stade Ajaccien…Et une rivalité qui s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui, suite à l’accession du GFCA en CFA dans années soixante après la fusion entre FCA et Gazelec, (premier club corse à jouer au niveau national), Une rivalité que l’on doit aussi, en grande partie, à  la passion que suscite le football dans notre ville.

ACA-GFCA; la rivalité ne date pas d’hier ! Personne, de mémoire de supporter, n’aura, en effet, oublié le mythique 16e de finale de coupe de France 1968, joué en trois étapes et remporté par i Diavuli Rossi. Ni, de l’autre côté, le cinglant 3-0 de janvier 1998 à Timizolu qui marqua, sans doute, le passage de témoin entre les deux clubs.
 

Le « tristement célèbre » article 131
Au niveau professionnel, ce derby aurait dû avoir lieu bien avant sa première édition en Ligue 2 (août 2014) si le tristement célèbre article 131 (une ville de moins de 100000 habitants ne peut abriter deux clubs professionnels) pondu par on ne sait quel « sapiente » de la FFF n’avait privé le Gaz et la ville d’Ajaccio de ce privilège à l’issue de la saison 1998-1999 (le GFCOA avait, à l’époque terminé 3e de National et gagné sur le terrain, le droit de jouer en D2). Mieux encore, un concours de circonstances favorable aurait même pu permettre aux deux clubs de se  retrouver en…Ligue 1 (l’ACA avait été relégué en L2 en juin 2014 et le GFCA avait accédé en L1 douze mois plus tard).

Aujourd’hui, l’article 131 a, bien entendu disparu, ce qui nous donne donc, depuis août 2014, quelques belles empoignades. Certes, on pourra nous rétorquer que le Paris FC et le Red-Star disputent également ce même type de derby. Il n’empêche que, culturellement, au niveau de la passion ou de l’engouement qu’ils suscitent, il n’y a pas photo.
Ajaccio est, à ce titre, à l’échelle locale, par rapport au nombre d’habitants et en termes de ferveur, au niveau des grandes villes. Pour preuve, quel que soit le classement de l’une ou l’autre des deux équipes, le derby reste toujours très attendu du côté des supporters. Et si nous restons, avec une moyenne de spectateurs qui oscille autour des 4 500, loin des affluences européennes, cela représente près de 5% du nombre d’habitants. Ce qui n’est déjà pas si mal…