« Zéro déchet ? Je m’y mets », le pari de Lucile Gélébart-Caitucoli

J’y suis venue progressivement et naturellement parce que je m’intéressais à tout ce qui était « bio ». Depuis 2014, j’édite d’ailleurs un blog dédié à l’agriculture biologique et au bien être. Au vu de mon parcours et de mes centres d’intérêts, l’éditrice que j’ai rencontrée en 2019 m’a proposé ce livre. Cela tombait bien car j’étais déjà très intéressée par la lutte anti gaspillage.

La philosophie « zéro déchet » tient à la règle des cinq « R »: refuser les emballages plastiques, les prospectus, tout ce qui est jetable, réduire sa consommation en accord avec ses besoins réels, réutiliser avant de jeter, recycler ses objets et rendre à la terre c’est-à-dire composter. Voilà en résumé les bases de ce mode de vie.

Mon livre n’est pas moralisateur. J’ai bien conscience des difficultés d’une mère de famille au quotidien qui, souvent, doit aller au plus simple et au plus rapide. Ce n’est pas un livre pour dicter aux gens leur conduite, chacun prend ce qu’il veut parmi les pistes que je donne. Mais je veux faire passer le message que chacun peut faire quelque chose pour la planète.

Cela peut être des choses très simples comme faire une liste des courses, pour consommer selon ses vrais besoins et donc d’une manière plus écoresponsable. Toujours dans le domaine de l’alimentation, on peut élaborer des recettes « zéro déchet » avec les restes. À Rodez, dans l’Aveyron, un restaurant gastronomique a mis en oeuvre cette philosophie. Avec les restes de pain par exemple, ils réalisent des farces, des chapelures ou des apéritifs.
À la maison, on peut avoir un composteur où l’on jette ce qui est organique pour avoir de l’engrais ensuite. Autre exemple, au lieu d’acheter des couches jetables, maintenant on peut acheter des couches lavables. Cela a un coût, c’est vrai, mais il est vite rentabilisé.
Enfin, quand vous rangez vos courses, il faut toujours observer la règle « FIFO » : First in, first out. Ce qui veut simplement dire que ce qui est entré dans votre frigidaire en premier doit sortir en premier. C’est une astuce simple pour éviter le gaspillage.

En Corse, il faudrait se donner les moyens. On peut chacun réduire ses déchets, après les pouvoirs publics doivent savoir quoi en faire. On devrait accélérer le recyclage et la valorisation des déchets. Mais pour cela il faut des infrastructures. Toutes proportions gardées, lorsque San Francisco s’est positionnée comme ville pionnière du « zéro déchet », un hangar géant de 20 000 mètres carrés dédié au tri et au recyclage a été construit. Si les quelque 860 000 habitants de la cité californienne sont parvenus à s’inscrire dans cette démarche, pourquoi ne pas lancer le défi à notre échelle ?



Lucile Gélébart-Caitucoli sera en dédicace à la librairie la Marge à Ajaccio ce samedi 20 février, de 15h30 à 17h30.