Corse Net Infos - Pure player corse

Yvan Colonna : l'Etat "devra rendre des comptes" affirme sa famille


La rédaction le Mercredi 2 Mars 2022 à 20:47

L'Etat "devra rendre des comptes" si Yvan Colonna décède des suites de son agression par un codétenu mercredi à la prison d'Arles, où il était détenu pour l'assassinat du préfet Erignac, a affirmé la famille du militant indépendantiste corse, via un communiqué à l'AFP.



En Février 2018 Stéphanie Colonna avait interpellé Emmanuel Macron à la sortie du musée Fesch à Ajaccio.
En Février 2018 Stéphanie Colonna avait interpellé Emmanuel Macron à la sortie du musée Fesch à Ajaccio.
"L'Etat était juridiquement responsable de la sécurité d'Yvan Colonna. S'il décède, l'administration pénitentiaire et l'ensemble de la hiérarchie politique dont elle dépend devra rendre des comptes", accuse sa famille, en exprimant "sa colère et son incompréhension" dans un communiqué transmis par Me Patrice Spinosi, son avocat et celui du militant indépendantiste.


Dans ce texte, la famille d'Yvan Colonna explique vouloir "demander raison à l'Etat de l'agression meurtrière" dont il a été victime et à la suite de laquelle il se trouve entre la vie et la mort, dans le coma, à Marseille, après avoir été transféré de l'hôpital d'Arles (Bouches-du-Rhône).
"Comment un détenu aussi particulièrement signalé a-t-il pu être aussi sauvagement attaqué par un codétenu ?", insiste la famille, en évoquant ce statut de "détenu particulièrement signalé" (DPS) qui a jusqu'à ce jour interdit le rapprochement d'Yvan Colonna dans une prison corse.
"Depuis 10 ans, en application du droit commun, il a demandé à être incarcéré en Corse auprès des siens. Pour des motifs essentiellement politiques, ses demandes ont été systématiquement refusées", insiste la famille, en estimant que ce drame "démontre à lui seul la défaillance du statut carcéral exceptionnel auquel il a été injustement soumis. Une défaillance qu'il risque de devoir payer de sa vie".


Victime "d'une strangulation à mains nues, puis d'un étouffement", alors qu'il faisait de la musculation mercredi matin dans une salle de la prison d'Arles, Yvan Colonna était mercredi soir en état de coma post-anoxique, un type de coma consécutif à une privation d'oxygène dans le cerveau, a précisé le procureur de Tarascon.
Son agresseur purgeait une peine de neuf années d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme", a expliqué le magistrat.
Selon deux sources proches du dossier, cet homme serait un "jihadiste" camerounais de 36 ans, interpellé en Afghanistan en 2012 par les Américains avant d'être remis à la France en 2014.