
Photo manifestation Bastia le 28 mars
Deux jours après la troisième grande manifestation d'Ajaccio où le 3 avril dernier 15 personnes ont été blessées dans des affrontements avec forces de l’ordre et au lendemain d’un nouveau rassemblement sous tension à Bastia, Marie, employée dans un commerce à Bastia, ne peut s’empêcher d’affirmer qu’elle est « fatiguée » par la tournure que prennent les évènements. La jeune femme ne se sent pas concernée par les différentes mobilisations « On a l’impression que les manifestations sont divisées en deux. Ceux qui ont leurs raisons puis ceux qui en profitent pour tout casser, souvent des jeunes manipulés », lance-t-elle.
Un peu plus bas, sur le Boulevard Paoli, Patrice cuisinier de 61 ans attend son bus. Lui n’est pas contre les manifestations de ces dernières semaines, il les « comprend » mais estime qu’elles auraient dû se dérouler « dans le calme », sans confrontation avec les forces de l’ordre.
Théo, 44 ans qui tient une poissonnerie s’inquiète surtout pour les jeunes manifestants. « Je ne sais pas pourquoi j’ai un mauvais pressentiment, je pense qu’au bout d’un moment il va y avoir un drame », regrette-t-il tout en assurant qu’il « soutenait la démarche au début mais à présent j’ai l’impression que ça ne sert plus à rien, ç'en est trop ! »
Éléonore, 26 ans pense surtout aux dégradations dans les villes de l’île. « Je comprends la colère exprimée mais cela détériore le centre et c’est nous qui allons payer les pots cassés ». Depuis le début du mouvement de contestation, plusieurs dizaines de conteneurs ont été brûlés sur le territoire. A Ajaccio, les sinistres sur les caméras de la ville se chiffrent en centaines de milliers d’euros.
Un peu plus bas, sur le Boulevard Paoli, Patrice cuisinier de 61 ans attend son bus. Lui n’est pas contre les manifestations de ces dernières semaines, il les « comprend » mais estime qu’elles auraient dû se dérouler « dans le calme », sans confrontation avec les forces de l’ordre.
Théo, 44 ans qui tient une poissonnerie s’inquiète surtout pour les jeunes manifestants. « Je ne sais pas pourquoi j’ai un mauvais pressentiment, je pense qu’au bout d’un moment il va y avoir un drame », regrette-t-il tout en assurant qu’il « soutenait la démarche au début mais à présent j’ai l’impression que ça ne sert plus à rien, ç'en est trop ! »
Éléonore, 26 ans pense surtout aux dégradations dans les villes de l’île. « Je comprends la colère exprimée mais cela détériore le centre et c’est nous qui allons payer les pots cassés ». Depuis le début du mouvement de contestation, plusieurs dizaines de conteneurs ont été brûlés sur le territoire. A Ajaccio, les sinistres sur les caméras de la ville se chiffrent en centaines de milliers d’euros.
"Macron nous prend pour des imbéciles"
Ce vendredi 8 avril devait débuter un cycle de discussion sur l’autonomie entre les élus corses et le gouvernement. Après les manifestations de ce dimanche 3 avril, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin a notifié via un courrier au président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, qu’il annulait le rendez-vous de ce vendredi car « la mise en œuvre de ce processus historique ne peut s'envisager que dans un cadre général apaisé et calme privilégiant le dialogue entre les différentes parties concernées ». Or, pour le gouvernement, « à la lumière des deux dernières semaines, force est de reconnaître que les conditions d'un dialogue normalisé ne sont guère réunies ».
Des négociations avec Paris, de nombreux Bastiais n’y croyaient vraisemblablement pas. « Macron nous prend pour des imbéciles. Est-ce qu’ils veulent vraiment nous donner l’autonomie ? Je pense que c’est pour apaiser les choses avant les élections », s’indigne Théo. « Le gouvernement veut que les violences cessent pour initier les discussions mais du côté des nationalistes tant qu’il n’y aura pas de discussions ils maintiendront la pression. On est face à une impasse », pose Éléonore qui souhaite de son côté que les manifestations se poursuivent mais « dans le calme, sinon Paris ne négociera pas ».
En tout cas, la mobilisation ne semble pas sur le point de se terminer puisqu'une manifestation se tiendra à nouveau à Bastia ce mardi 5 avril à 18 heures.
Des négociations avec Paris, de nombreux Bastiais n’y croyaient vraisemblablement pas. « Macron nous prend pour des imbéciles. Est-ce qu’ils veulent vraiment nous donner l’autonomie ? Je pense que c’est pour apaiser les choses avant les élections », s’indigne Théo. « Le gouvernement veut que les violences cessent pour initier les discussions mais du côté des nationalistes tant qu’il n’y aura pas de discussions ils maintiendront la pression. On est face à une impasse », pose Éléonore qui souhaite de son côté que les manifestations se poursuivent mais « dans le calme, sinon Paris ne négociera pas ».
En tout cas, la mobilisation ne semble pas sur le point de se terminer puisqu'une manifestation se tiendra à nouveau à Bastia ce mardi 5 avril à 18 heures.