Ce livre raconte un cheminement. D’abord ma rencontre avec Piana : un éblouissement qui m’a donné à moi, femme immigrée, le désir immédiat d’y faire pousser une racine. « Racine, au sens où l’écrit Khalil Gibran, cette fleur tournée vers la terre et qui néglige la gloire ».
Cela s’est poursuivi, avec les habitants de Piana et surtout les anciens, par un apprivoisement réciproque. J’ai commencé à écouter leurs vécus respectifs et eux même ne demandaient qu’à raconter. Je me suis mise à enregistrer leurs récits. C’est ainsi que le livre des anciens a pris naissance dans ma tête.
Puis arriva cette histoire de pierre sarrasine apprise de la bouche d’un ancien: elle fut trouvée dans sa boutique, au cœur du village, puis hélas perdue sans doute intégrée à la construction d’un muret. Cela m’a donné le goût d’aller chercher dans les livres et les Archives tout ce qui pouvait concerner Piana. Ce ne fut pas tâche facile eu égard à la petite taille du village, surtout que je ne suis pas historienne. Je restais entre histoire et mémoire : il me fut difficile de distinguer l’histoire locale de l’histoire générale de l’île, d’où le survol inévitable mais bref des différentes occupations, à l’affût du moindre détail sur Piana.
Enfin mon chemin s’est poursuivi par une question lancinante que je me suis toujours posée depuis que je vis dans l’île, question à laquelle les anciens ont bien voulu répondre : « qu’est ce que l’être corse ? » L’intérêt est dans la question, somme toute universelle, celle de l’identité que tout être ou tout peuple se posent à des moments critiques de leurs histoires. Question à laquelle je ne prétends pas avoir donné de réponse, mais simplement livré mon ressenti : celui de quelqu’un qui vient de « l’autre côté ». Mais après tant d’années vécues et partagées avec les gens de l’île, suis je restée vraiment de l’autre côté ? A quel moment on cesse de l’être pour aborder la même rive ensemble ?
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Cela s’est poursuivi, avec les habitants de Piana et surtout les anciens, par un apprivoisement réciproque. J’ai commencé à écouter leurs vécus respectifs et eux même ne demandaient qu’à raconter. Je me suis mise à enregistrer leurs récits. C’est ainsi que le livre des anciens a pris naissance dans ma tête.
Puis arriva cette histoire de pierre sarrasine apprise de la bouche d’un ancien: elle fut trouvée dans sa boutique, au cœur du village, puis hélas perdue sans doute intégrée à la construction d’un muret. Cela m’a donné le goût d’aller chercher dans les livres et les Archives tout ce qui pouvait concerner Piana. Ce ne fut pas tâche facile eu égard à la petite taille du village, surtout que je ne suis pas historienne. Je restais entre histoire et mémoire : il me fut difficile de distinguer l’histoire locale de l’histoire générale de l’île, d’où le survol inévitable mais bref des différentes occupations, à l’affût du moindre détail sur Piana.
Enfin mon chemin s’est poursuivi par une question lancinante que je me suis toujours posée depuis que je vis dans l’île, question à laquelle les anciens ont bien voulu répondre : « qu’est ce que l’être corse ? » L’intérêt est dans la question, somme toute universelle, celle de l’identité que tout être ou tout peuple se posent à des moments critiques de leurs histoires. Question à laquelle je ne prétends pas avoir donné de réponse, mais simplement livré mon ressenti : celui de quelqu’un qui vient de « l’autre côté ». Mais après tant d’années vécues et partagées avec les gens de l’île, suis je restée vraiment de l’autre côté ? A quel moment on cesse de l’être pour aborder la même rive ensemble ?
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- Discipline : sport-tourisme
- Parution : 17-06-2013
- Auteur : Boni Baracucca
- ISBN : 978-2-312-01073-1
- Format : 150x230 mm
- Nombre de pages : 336
- Série / Collection : Les Editions du Net