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VIDEO - Ajaccio : il n'y a plus de balles de déchets à Saint-Antoine


Julia Sereni le Mardi 12 Mai 2020 à 12:11

À Ajaccio, l’évacuation des dernières balles de déchets du site de Saint-Antoine vers la métropole de Nice est un soulagement pour les riverains, mais ne marque pourtant pas la fin des inquiétudes, face à une crise des déchets encore loin d’être réglée.



« Saint-Antoine n’est désormais plus pollué par les balles ». En effet, c’est un site nettoyé, débarrassé de ses 10 350 balles que Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio et Président de la CAPA, peut présenter aujourd’hui. Et cela n’était pas gagné. Depuis novembre dernier, Saint-Antoine avait eu à accueillir les déchets des trois intercommunalités voisines, en raison du blocage du centre de Viggianellu. Mais les 8500 tonnes de déchets qui s’amoncelaient sur le sol du site de Saint-Antoine ont désormais disparu, évacuées à bord d’un navire de la Corsica Linea vers la métropole de Nice, « exutoire inespéré », grâce à l’accord entre Laurent Marcangeli et Christian Estrosi. Seules quelques mouches, souvenirs des nuisances qui ont empoisonné la vie des ajacciens durant plusieurs semaines, volettent encore çà et là.
 
Parce que le souvenir de ces « moments difficiles » pour les habitants est encore bien présent, le maire d’Ajaccio, bien que soulagé, ne cède pas au triomphalisme : « le problème des déchets perdure en Corse, il n’est pas réglé ». En effet, si la crise sanitaire a permis cette solution de l’évacuation vers le Continent, elle ne saurait constituer une solution pérenne.
Laurent Marcangeli saisit donc l’occasion pour en appeler à une résolution du problème. Formulant des critiques à peine voilées envers l’exécutif : « il devient vital de sortir des postures, qui sont parfois des impostures », il prône une solution rapide et pragmatique.

Mais laquelle ? « Nous devons proposer un plan régional avec des équipements, qui tienne compte de la situation actuelle. Je candidate pour un nouveau mandat à la CAPA, je présenterai un projet ».

Et la montée en puissance du tri ? Là encore, il exprime ses réserves sur la stratégie de l’Exécutif : « On ne peut pas demander aux Corses de faire en 3 ou 4 ans ce que l’on a fait ailleurs en 10, 15 voire 20 ans ».

Chacun s’accorde à dire qu’il n’y a pas de solution miracle. Ce qui est certain, c’est que les Corses ne peuvent plus se retrouver dans ce type de situation, acceptable ni d’un point de vue environnemental, ni d’un point de vue financier. "Ce sont aux politiques de prendre leurs responsabilités" conclut Laurent Marcangeli.