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Une lacune comblée à Ajaccio avec l'installation d'une antenne de l’Institut Français de la Mer


Philippe Peraut le Jeudi 2 Décembre 2021 à 19:16

Thierry Duchesne, commissaire général, adjoint au préfet maritime de Méditerranée, a présenté, ce jeudi à la salle Schiavo de l’Office de Tourisme d’Ajaccio, l’Institut Français de la mer Corse Méditerranée. L’occasion, en même temps, d’évoquer, à travers l’action de l’État, la protection et la valorisation de la mer dans une île encore protégée et de songer, en même temps, au volet environnemental dans le cadre de la future transition écologique…



Thierry Duchesne (Photos Michel Luccioni)
Thierry Duchesne (Photos Michel Luccioni)
Créé dans sa nouvelle appellation en mai 1981, l’Institut Français de la Mer (IFM) se fixe pour objectif, à travers ses actions, de « faire connaître et aimer la mer » et de sensibiliser l’opinion publique au rôle fondamental des océans et mers dans l’équilibre de la planète. Un rôle d’autant plus important de nos jours où les volets environnemental et écologique constituent un enjeu majeur qui interpelle la société dans son ensemble.
Présent dans toutes les régions de France mais absente en Corse, seule région métropolitaine entourée d’eau, l’IFM a souhaité, à travers ses responsables, combler cette carence.
Il a donc été question, ce jeudi après-midi à la salle Schiavo de l’office du tourisme d’Ajaccio, d’officialiser l’antenne corse, de l’Institut, intitulé Institut Français Corse-Méditerranéen, et en même temps, de présenter à travers le préfet maritime, les actions de l’État dans ce domaine en Corse.
À la tribune, Jean-Yves Le Dreff, président du comité Toulon Provence Corse de l’Institut Français de la Mer, a présenté une conférence animée par Thierry Duchene, adjoint du préfet maritime de Méditerranée. Dans la salle, des responsables du CROSS, SNSM, Douanes, Affaires Maritimes, Gendarmerie Maritime...
Au cours d’une présentation particulièrement précise, Thierry Duchene va exposer le rôle primordial du préfet maritime et les enjeux auxquels il doit faire face en Méditerranée. « Il est important de montrer toutes les mesures qui sont prises en faveur de la Corse, rappelle ce dernier, notamment deux enjeux fondamentaux qui sont la sécurité maritime - éviter les accidents en mer - et la protection de l’environnement dans l’île qui est une mission extrêmement importante.  Il n’y avait pas de section corse à part entière, la préfecture maritime travaille beaucoup avec les Instituts de Sète et Toulon, on est très heureux d’ajouter un institut en Corse qui sera un relais des idées maritimes...»

À mesure que les clichés défilent sur un tableau numérique, le commissaire général va décliner les missions du préfet maritime, « un poste, explique-t-il, créé en 1800 par... Napoléon, alors Premier Consul, et les lois inhérentes aux eaux territoriales méditerranéennes avec des espaces maritimes non encore délimités. Il évoquera ainsi, les accords régionaux de protection de l’environnement et de lutte contre la pollution en mer, le sanctuaire Pelagos (Italie-Corse-Monaco), un projet de Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV) à l’étude par le Ministère de la Transition Ecologique, les secours en mer, la pollution...Le tout en incluant, bien sûr, la Corse. « Les enjeux primordiaux seront la sécurité maritime dans les détroits internationaux du canal de Corse et des Bouches de Bonifacio, la protection de l’île en termes de navire mais aussi la protection de l’environnement avec des aires marines protégées et la priorité qui reste les herbiers de posidonie... »
Un crainte, toutefois, pour Thierry Duchene, l’émergence de la grande plaisance, un domaine qui touche notamment les Alpes-Maritimes et qui nuit à l’équilibre des fonds marins. « La Corse reste encore préservée mais si on ne fait rien en amont, d’ici une dizaine d’année la situation pourrait se compliquer... »
Protéger mais aussi sensibiliser, tel est aussi le rôle du préfet maritime notamment en ce qui concerne la pollution « lumineuse » (lumière des yachts), le plastique et les accidents maritimes.
Spectateur particulièrement attentif, le député européen François Alfonsi, s’est montré satisfait de ces nouvelles mesures. « Il y a des problèmes fondamentaux qui n’ont pas encore de solution et elles ne sont pas accessibles dans un seul pays. Il faut traiter ce problème à l’échelon européen et c’est aussi mon rôle pour faire, à terme, de l’avenir environnemental de la Méditerranée, une grande cause écologique européenne. Concernant le devenir de Scandola, j’ai rencontré le préfet maritime en mars dernier, il est intervenu auprès du Ministère pour une réglementation plus stricte, nous avons trouvé porte close. On va s’attacher à reprendre ce dossier... »