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Un nid de frelons asiatiques découvert en plein cœur d’Ajaccio


Léana Serve le Mercredi 23 Juillet 2025 à 18:33

Un an après une première alerte à Bastelicaccia, un nouveau nid de frelons asiatiques a été découvert ce lundi à Ajaccio. Une nouvelle source d’inquiétude pour les apiculteurs, alors que des analyses sont en cours pour déterminer la nature du nid et le nombre d’individus qu’il abrite.



Photo d'illustration
Photo d'illustration

Un an après la découverte d’un premier nid de frelons asiatiques à Bastelicaccia, un deuxième nid a été découvert ce lundi 21 juillet sur le cours Napoléon à Ajaccio. Selon le président du groupement de défense sanitaire apicole (GDSA) de Corse-du-Sud, Bastien Bizon Maroselli, ce sont les pompiers, “alertés par des riverains incommodés par la présence de ces insectes”, qui sont intervenus rapidement pour détruire le nid. De petite taille, il s’agissait d’un “nid primaire, en cours de développement”. Mais les pompiers se sont vite rendu compte qu’il ne s’agissait pas de frelons européens, présents sur l’île depuis des années. “Ils ont dit qu’ils ne ressemblaient pas du tout à ce qu’ils connaissaient.”
 

Les spécimens récupérés ont d’abord été amenés chez un vétérinaire, qui a immédiatement contacté le GDSA 2A, avant d’être confiés à l’Office de l’Environnement de la Corse, qui est en train d’analyser le nid afin de déterminer combien d'individus se trouvaient à l'intérieur. Également appelé vespa velutina, le frelon asiatique est d’abord reconnaissable par sa taille, étant plus petit que son cousin européen, d'environ 3 cm. L’Office de l’Environnement de la Corse indique aussi que le frelon asiatique possède “un corps à dominante noire, des pattes jaunes aux extrémités, une tête orange vue de face, et une large bande orange sur l’abdomen avec un liseré jaune sur le premier segment”.
 

Mais cette espèce est surtout bien plus agressive que le frelon européen, et sa présence est sans aucun doute “une très mauvaise nouvelle” pour les apiculteurs corses. “On a déjà détruit un nid l'année dernière dans la même microrégion. La présence de ce deuxième nid veut dire que l’insecte est bien implanté, et c'est une très mauvaise nouvelle pour les apiculteurs et les abeilles, parce qu’ils détruisent les colonies”, s’inquiète Bastien Bizon Maroselli. “Déjà qu’on est un peu sinistrés dans le milieu de l'apiculture avec le changement climatique, ça ne va pas arranger les choses. S’il y a beaucoup de frelons asiatiques, ils sont capables de tuer une ruche en trois heures. C'est un vrai danger.”
 

Pour tenter de limiter sa propagation, des pièges à fondatrices sont déjà en place sur une partie du territoire, mais leur efficacité dépend du moment où ils sont posés. “Là, on en a sûrement raté une. En plus, ils se reproduisent rapidement d'une année sur l'autre. Si vous avez un nid cette année, il peut y en avoir cinquante l'année d'après, et cinquante fois cinquante l'année suivante… C'est exponentiel.” Le président du GDSA 2A craint que la présence du frelon asiatique en Corse mette fin à l’apiculture amatrice. “Dès qu'il y a une attaque de frelon, il faut déplacer le rucher. Mais pour les amateurs qui n’ont que trois ou quatre ruches, elles vont toutes être tuées s’il y a beaucoup de frelons. Au cas par cas, ça peut être une vraie catastrophe.”
 

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