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Le procès en appel de l'assassinat de Jean-Michel German s'est ouvert à Paris


AFP le Lundi 8 Décembre 2025 à 18:14

Près de cinq ans après un acquittement fragilisé par des soupçons de pressions sur les jurés à Ajaccio, le procès en appel de cinq hommes accusés de l’assassinat en 2016 du mécanicien Jean-Michel German s’est ouvert ce lundi à Paris. Dépaysé hors de Corse après la découverte d’une liste de jurés annotée dans un téléphone lié au banditisme insulaire, l’affaire revient devant la cour d’assises avec des accusés encourant jusqu’à la perpétuité et une famille toujours sans réponse sur le mobile du crime.



Le procès en appel de l'assassinat de Jean-Michel German s'est ouvert à Paris
Le procès en appel de cinq hommes jugés pour l'assassinat en 2016 en Corse d'un mécanicien s'est ouvert lundi à Paris, près de cinq ans après leur acquittement entaché de soupçons de pressions sur les jurés en première instance à Ajaccio.
 
Mickaël Carboni, 33 ans, et François Cay, 41 ans, comparaissent détenus devant la cour d'assises de Paris, écroués dans d'autres dossiers. Ange-Marie Gaffory, 40 ans, Sébastien Carbuccia, 41 ans, et Mickaël Sanna, 40 ans, comparaissent libres. Carboni, Sanna et Carbuccia encourent la réclusion criminelle à perpétuité pour ce crime, les deux autres sont jugés pour association de malfaiteurs en vue de le commettre.
 
Le 31 mars 2021, tous avaient été acquittés par la cour d'assises de Corse-du-Sud pour cet assassinat en 2016 d'un mécanicien de 35 ans, Jean-Michel German, exécuté devant le domicile de sa compagne à Alata, près d'Ajaccio, alors qu'il s'apprêtait à partir travailler.
L'avocate générale avait requis de quatre ans de prison à 25 années de réclusion à l'encontre de ces personnalités alors émergentes du banditisme insulaire, dont certaines connues pour leur implication dans du trafic de drogue.
 
Le parquet général avait fait appel du verdict sans demander le dépaysement dans un premier temps. Un an plus tard, dans un autre dossier judiciaire, une photo de la liste annotée des jurés populaires qui avaient prononcé l'acquittement avait toutefois été retrouvée dans le téléphone d'un homme soupçonné de graviter autour du grand banditisme insulaire. Le dépaysement hors de Corse du procès en appel avait alors été décidé.
 
Outre les noms des assassins de Jean-Michel German, ses parents, présents lundi dans le box des parties civiles, n'ont pas de réponse à une autre question : pourquoi leur fils a-t-il été abattu le 7 septembre 2016 ? La victime avait un passé de toxicomane mais n'avait plus eu affaire à la justice depuis 2007. Son patron l'a décrit comme un employé sérieux.
 
Plusieurs hypothèses sur le mobile n'ont jamais été confirmées, ni par l'enquête ni par le procès d'Ajaccio : Jean-Michel German, plusieurs années avant sa mort, aurait dénoncé Ange-Marie Gaffory comme son fournisseur ; a également été évoqué un différend né du refus de la victime de vendre des stupéfiants. Dernière piste évoquée, l'assassinat aurait été motivé par la volonté des accusés de gagner leurs galons dans la criminalité insulaire.
 
Au moment de l'assassinat, une partie des accusés étaient d'ailleurs placés sous surveillance policière dans une enquête pour trafic de stupéfiants. La voiture utilisée par les tueurs était, elle aussi, sonorisée et équipée d'une balise GPS, sans que cela ne permette d'empêcher l'assassinat.